>> La province de Hà Tinh s'efforce de préserver les chants populaires ví et giặm
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>> L'éducation à la culture nationale dans le contexte de la mondialisation
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Afin de repérer et de former les jeunes talents, les autorités culturelles locales ont mis en place des programmes pédagogiques à différents niveaux scolaires. |
Photo : VNA/CVN |
Transmettre la flamme aux jeunes générations
Dans la région de Nghê Tinh, berceau du vi, giam, de nombreux enfants ont aujourd’hui la possibilité de découvrir et d’aimer ces chants traditionnels, empreints de douceur et d’humanité. Au Centre des arts traditionnels de la province de Nghê An, des cours de chant sont régulièrement organisés pour les élèves talentueux.
Nguyên Công Minh, collégien en classe de 4e, lauréat du premier prix d’un concours national de chant populaire, confie : "J’aime profondément le +vi+, +giam+. Quand je chante, j’ai l’impression de revivre les paysages de ma terre natale, les rizières, les villages et le fleuve Lam paisible".
Ces jeunes, comme Công Minh ou Trà My, ne se contentent pas d’apprendre à chanter : ils sont surtout imprégnés de l’amour pour le patrimoine culturel, façonnant ainsi une conscience précoce de sa valeur et de la nécessité de le préserver.
Une formation structurée pour un avenir durable
Afin de repérer et de former les jeunes talents, les autorités culturelles locales ont mis en place des programmes pédagogiques à différents niveaux scolaires. Les élèves y apprennent non seulement les techniques vocales, mais aussi l’histoire des airs traditionnels, l’expression scénique, et participent à des représentations devant un public.
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Un spectacle de "vi" et "giam". |
Photo : VNA/CVN |
Encadrés par des artistes chevronnés et des artisans du patrimoine, ces jeunes sont guidés vers un développement artistique professionnel, constituant ainsi une relève prometteuse pour l’art chants populaires vi et giam.
Une vitalité portée par les communautés locales
La transmission des chants populaires vi et giam ne saurait être possible sans l’implication active des artistes et des clubs culturels locaux. L’artiste du peuple Võ Thi Hông Vân, qui a consacré plus de 40 ans à cet art, continue avec passion à enseigner aux jeunes générations.
Actuellement, les provinces de Nghê An et Hà Tinh comptent plusieurs centaines de clubs de chant populaire. Ces structures ne se contentent pas de préserver le répertoire traditionnel, elles organisent aussi des spectacles et des échanges culturels entre localités, contribuant ainsi à faire vivre le vi, giam dans la société contemporaine.
De plus, l’intégration de cet art dans les activités extrascolaires dans les établissements d’enseignement contribue à familiariser les enfants avec ce patrimoine dès leur plus jeune âge.
Préserver tout en s’adaptant à l’ère numérique
Dans un monde en mutation rapide, les autorités culturelles misent sur les outils numériques pour assurer la préservation durable du vi, giam. Le Centre des arts traditionnels de Nghê An a procédé à la numérisation de centaines de chants, publié des manuels pédagogiques et diffusé des contenus sur YouTube, TikTok et les réseaux sociaux afin de mieux toucher les jeunes publics.
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Actuellement, les provinces de Nghê An et Hà Tĩnh comptent plusieurs centaines de clubs de chant populaire. |
Photo : VNA/CVN |
Par ailleurs, des concours, festivals et rencontres artistiques comme le Festival du vi, giam de Nghê Tinh sont régulièrement organisés, créant des espaces d’expression, d’émulation et de valorisation du patrimoine.
Défis à relever et espoirs à nourrir
Malgré ces efforts, la préservation des chants populaires vi et giam reste confrontée à plusieurs défis. De nombreux artistes âgés se retirent progressivement de la scène, alors que la relève est encore limitée. Les équipements, costumes et instruments traditionnels sont parfois insuffisants. Le soutien matériel et institutionnel, quant à lui, mérite d’être renforcé.
Cependant, un signal encourageant réside dans l’engagement croissant des jeunes. Lorsqu’un air de vi, giam retentit dans une salle de classe, un spectacle ou sur les plateformes numériques, cela témoigne de la force vitale d’un art capable de s’adapter et de se renouveler.
Un patrimoine ancré dans le développement
La sauvegarde des chants populaires vi et giam n’est pas uniquement une question de mémoire culturelle, elle participe également à l’affirmation de l’identité vietnamienne. C’est pourquoi les autorités culturelles explorent de nouvelles pistes pour intégrer cet art dans les circuits du tourisme culturel, en faisant un atout de rayonnement international.
Grâce à la mobilisation des artistes, des communautés locales, des jeunes et des institutions, les chants populaires vi et giam sont appelés à résonner encore longtemps, comme un fil conducteur reliant le passé, le présent et l’avenir du patrimoine vietnamien.
VNA/CVN