>> Quand les femmes prennent leur destin en main
>> Autonomie : un projet phare des femmes issues de minorités ethniques
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| Madame Đường avec sa tablette tactile. Photo : Thái Hoàng |
Au milieu du rire de trois enfants, Madame Duong continue à manipuler sa tablette tactile. Avec des gestes rapides et des yeux concentrés, elle fait le questionnaire à choix multiple et complète les factures sans hésitation. À 51 ans, cette mère est employée commerciale chez le distributeur Phuc Hung depuis 16 ans.
Ce matin, elle a suivi la formation mensuelle sur les nouveaux produits et outils techniques au bureau. Ce soir, il reste encore un test obligatoire à passer en ligne.
Ce régime d’apprentissage est nécessairement appliqué à tous niveaux de salariat. “Des années plus tôt, quelques collègues m’ont déjà dit au revoir. Elles ne pouvaient plus suivre de telles études.” Malgré tout ça, la femme continue son travail - “C’est difficile, je sais, mais je n'avais pas le choix. J’ai une petite famille qui a toujours besoin de moi. Le chômage me fait peur.” – sa voix tremble quand elle partage. Comme beaucoup d’autres femmes vietnamiennes, elle a perdu sa jeunesse dans la charge familiale.
Les femmes sont confrontées aux obstacles
Madame Đường n’est pas la seule qui se sent laissée pour compte. Il existe de nombreuses femmes avec un désir d’apprendre, mais aussi de nombreuses barrières. Madame Ngô Minh Hiên - directrice du Centre de formation et de renforcement des capacités des femmes (CETCAW), qui a organisé les formations en entrepreneuriat, gestion et leadership pour les femmes pendant plusieurs années, explique : “Parmi les apprenantes de notre programme, certaines vivent à plus de 200 km de la classe. D’autres vivent d’un revenu modeste de 2 millions de dongs par mois.”
Toutefois, ce ne sont pas les plus grandes difficultés. Un problème fondamental est le manque de conscience de l'importance de l’éducation. “90% des femmes vivant en zone rurale participent au départ à contrecœur aux cours, car c’est difficile de sacrifier une journée de travail”, confie Madame Hiên. Le choix entre répondre aux besoins quotidiens et investir dans le savoir est un dilemme pour ces femmes d’âge moyen en activité.
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| Madame Ngô Minh Hiền - directrice du Centre de formation et de renforcement des capacités des femmes (CETCAW). |
| Photo : Thảo Phương |
En plus, les femmes d’âge mûr doivent encore affronter une barrière intangible - les préjudices sociaux. Elles sont souvent perçues comme manquant de compétences dans le domaine de la technologie, de la technique, de la création ou du leadership. Selon le rapport Diagnostics de genre pour soutenir la transformation des cadres d'emploi au Vietnam de l’Organisation internationale du travail, les femmes vietnamiennes consacrent presque deux fois plus de temps aux ménages que les hommes (20,2 heures par semaine). “Les femmes s’identifient à une responsabilité traditionnelle que la société leur assigne : cuisiner, organiser la réunion de la famille…tout en travaillant pour gagner un revenu”, partage Madame Hiên. Quand la communauté et les femmes elles-mêmes acceptent cette charge comme une responsabilité naturelle, il devient difficile pour elles de se réaliser et de progresser.
Les femmes surmontent des obstacles
Face aux difficultés, la création de nouveaux emplois et les modèles de travail flexible facilitent la tâche des femmes d’âge mûr. En fait, de nombreux projets sociaux sont déployés afin d'améliorer leurs compétences et d’élargir leurs connaissances. Parmi eux, la formation “Créer une activité” du CETCAW est particulièrement notable. Pendant le programme, Madame Hiền a remarqué une femme de la cinquantaine à Lào Cai, Madame Tài. Elle a acheté un smartphone juste après sa première séance et s’est immédiatement lancée dans la vente en ligne du riz Séng Cù, une spécialité locale connue. Pour les femmes comme elle, apprendre ne signifie plus obtenir un diplôme ou une position élevée, mais transformer sa mentalité et ses savoir-faire dans le travail moderne. Donner du pouvoir aux femmes, c’est aussi leur donner le courage d’apprendre, d’oser réclamer et d’oser changer.
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| Les femmes d’âge mûr du Nord-Ouest participent à la formation “Créer une activité” du CETCAW. |
| Photo : CETCAW |
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| Une femme participe à un programme d’apprentissage en gestion et management. Photo : CETCAW |
Une autre initiative exemplaire - PhuNu, organisée par BATIK International Vietnam, a contribué considérablement à l’amélioration de la vie et des conditions de travail des ouvrières des campagnes. Par des cours de renforcement du leadership et une formation professionnelle, le projet a obtenu des résultats appréciables : plus de 50 femmes ont élevé leur capacité de leadership, 1.200 ouvrières ont exprimé leur contentement pour l’environnement de travail, environ 5.000 femmes au travail prennent conscience de leurs droits et responsabilités, etc. Ces chiffres prouvent l’importance indéniable des programmes d’autonomisation à l’ère technologique.
Non seulement dépendant du soutien des associations ou l’État, la priorité est à l’individu, qui doit apprendre activement et renouveler ses compétences. Concernant les travailleuses, spécialement celles d’âge mûr, l’esprit d’‘éducation permanente’ est une condition vitale. Le pouvoir d’apprendre et de travailler est significatif à condition d’être en relation avec les efforts personnels de ces femmes, afin de satisfaire la demande du marché.
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| Une ouvrière participant au projet “PhuNu” de BATIK International Vietnam. |
| Photo : BATIK International Vietnam |
Le Président Hồ Chí Minh a conseillé dans le mouvement national pour l’éradication de l’analphabétisme : “La société se développe, les tâches sont plus nombreuses, les techniques sont avancées. Si nous ne voulons pas apprendre, nous serons en retard. Ceux qui sont en retard seront éliminés, nous nous éliminerons”. Le contexte moderne donne aux femmes des opportunités sans précédent et un esprit d’éducation tout au long de la vie est la clé pour mettre à profit.
Profiter de cette porte ouverte.
Thao Phuong - Thai Hoang - Khanh Hoa/CVN







