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Le pays encourage la recherche, le transfert de technologies et la production locale d’équipements “Make in Vietnam” dans le secteur des énergies propres. |
Photo : VNA/CVN |
Alors que les grandes économies redéfinissent leurs modèles de croissance autour de critères environnementaux stricts, le Vietnam cherche à transformer ses ressources naturelles en levier stratégique pour s’intégrer aux chaînes de valeur mondiales des énergies renouvelables. Le pays ne maîtrise pas encore les technologies de pointe du secteur, mais il s’impose progressivement comme un acteur clé dans la production et l’assemblage de composants, des panneaux solaires aux pales d’éoliennes. Ces activités représentent les premiers jalons d’une ambition industrielle à long terme.
Le gouvernement vietnamien s’est engagé à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. À court terme, le pays doit élaborer une stratégie de développement énergétique durable, fondée sur la diversification des sources d’approvisionnement et un investissement massif dans les énergies renouvelables. Le gouvernement entend encourager la recherche, le transfert de technologies et la production locale d’équipements “Make in Vietnam” dans le secteur des énergies propres.
En parallèle, le Vietnam cherche à renforcer la coopération internationale dans le domaine énergétique, en particulier dans les renouvelables, afin de partager expériences, innovations et technologies avec les nations les plus avancées. D’après Trân Van Giang, chef du département de l’électricité du groupe national des industries du charbon et des minerais du Vietnam, pour atteindre la neutralité carbone, le pays devra concilier développement économique et sécurité énergétique tout en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles.
"Il est essentiel d’exploiter de manière coordonnée toutes les sources d’énergie, de l’éolien offshore au solaire, en passant par la biomasse et les petites centrales hydroélectriques. La sécurité énergétique doit être abordée comme une mission stratégique, durable et intégrée", souligne-t-il.
Le succès de la transition énergétique vietnamienne dépendra largement de la capacité du pays à mobiliser des financements adaptés. Selon Ngô Tri Long, ancien directeur de l’Institut de recherche sur les prix du ministère des Finances, la création d’un fonds national de transition énergétique serait un pas décisif.
"Ce mécanisme permettrait de soutenir les entreprises qui investissent dans les technologies propres et de faciliter leur accès au capital. Un système de crédit vert clair et cohérent au sein des banques commerciales renforcerait la compétitivité et encouragerait les investissements", estime-t-il.
Par ailleurs, l’un des défis majeurs demeure la formation des compétences locales.
“Le Vietnam devra former des dizaines de milliers de professionnels – techniciens, ingénieurs, spécialistes en maintenance et conception – pour répondre à la demande croissante du secteur. Il faut donc une coopération plus étroite entre universités et entreprises afin d’adapter les cursus aux besoins réels du marché de l’énergie”, avertit Nguyên Dat Minh, doyen de la faculté de gestion de la technologie et de l’énergie à l’Université de l’électricité.
La transition énergétique représente une opportunité unique d’intégration économique pour le Vietnam. Seule une montée en compétences sur l’ensemble de la filière - de la conception et la production à l’exploitation et à l’exportation de solutions énergétiques - permettra au Vietnam de consolider sa position comme maillon essentiel, voire incontournable, de la chaîne mondiale des énergies propres.
VOV/VNA