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Malgré un léger ralentissement au troisième trimestre dû à l’application de taxes compensatoires, la plupart des produits clés ont maintenu leur dynamique, ouvrant la voie vers un objectif annuel de 11 milliards de dollars.
Crevettes : locomotive du secteur, explosion du homard
La crevette reste le premier produit d’exportation, avec 3,9 milliards de dollars sur dix mois.
Si la crevette à pattes blanches et la crevette tigrée affichent une bonne stabilité, le homard s’impose comme le phénomène de l’année : 712 millions de dollars, soit une envolée de 134%. Cette croissance spectaculaire est alimentée par la forte demande de la Chine et de Hong Kong (Chine), notamment dans le segment HORECA, avec un intérêt accru pour les crevettes vivantes et les produits haut de gamme.
Tilapia : un nouveau segment stratégique
Le pangasius, deuxième pilier des exportations, atteint 1,8 milliard de dollars sur dix mois.
Mais la surprise vient du tilapia, qui enregistre une progression exceptionnelle de 220%, pour atteindre 62 millions de dollars. Porté par une demande croissante aux États-Unis et en Europe, il est désormais considéré comme un nouveau secteur stratégique pour l’aquaculture vietnamienne.
Thon : tensions sur l’approvisionnement
Le thon continue de faire face à de fortes pressions. Ses exportations sont évaluées à 791 millions de dollars, en baisse de près de 4% sur un an.
Le secteur souffre d’un manque de matière première — notamment le thon listao pour la conserve — aggravé par les perturbations logistiques liées aux tensions au Moyen-Orient. Certaines entreprises ont dû réduire leur production ou se tourner vers le thon "loin" afin de contenir les coûts.
Calmars, poulpes et surimi : net retournement à la hausse
Les groupes calmar et poulpe affichent une reprise marquée, avec 627 millions de dollars d’exportations sur dix mois, portés par une demande solide au Japon, en République de Corée et aux États-Unis, notamment pour les produits surgelés destinés à la transformation.
Les produits à base de pâte de poisson et le surimi confirment également leur vitalité, atteignant 291 millions de dollars, soit une hausse de 24%, faisant de ce segment l’un des plus dynamiques de l’année.
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| Le tilapia s’impose comme un nouveau point lumineux, avec une croissance de 220% et 62 millions de dollars d’exportations au cours des dix premiers mois de 2025. |
Marchés : la Chine en moteur, les États-Unis en zone de turbulences
La Chine et Hong Kong (Chine) demeurent en 2025 des "piliers essentiels" pour l’aquaculture vietnamienne. À fin octobre, les exportations vers cette zone dépassent deux milliards de dollars, en hausse de plus de 32%. Le homard, les poissons marins et les crabes vivants y connaissent une demande soutenue, surtout à l’approche de la fin d’année.
À l’inverse, le marché américain traverse une période délicate.
Bien que les exportations vers les États-Unis atteignent 1,66 milliard de dollars sur dix mois, une tendance baissière est clairement apparue au troisième trimestre, après l’entrée en vigueur de la taxe de réciprocité de 20% en août. Les segments de la crevette et du pangasius, fortement exposés, ont reculé en septembre et en octobre. Les droits antidumping et la future mise en œuvre de la réglementation MMPA, attendue début 2026, font du marché américain un véritable "point chaud du risque".
Le Japon poursuit sa reprise, avec près de 1,45 milliard de dollars d’achats de crevettes, calmars, poissons marins et crabes pasteurisés.
L’Union européenne, avec 985 millions de dollars, bénéficie de l’assouplissement de plusieurs barrières techniques.
La République de Corée maintient une croissance à deux chiffres, atteignant 725 millions de dollars, stimulée par la forte demande en poulpes, calamars et surimi.
Les marchés du CPTPP (Canada, Australie, Japon) demeurent la zone à la croissance la plus rapide, confirmant l’avantage compétitif lié aux préférences tarifaires.
2026 : une année à haut risque
Selon la VASEP, plusieurs défis majeurs se profilent en 2026 : prolongation probable de la taxe de réciprocité américaine, mise en œuvre de la loi américaine sur la protection des mammifères marins (MMPA) pour les produits de la pêche, maintien possible du "carton jaune" de l’UE, pression concurrentielle accrue de l’Inde, de l’Équateur et de l’Indonésie.
Pour garantir une croissance durable, les entreprises vietnamiennes devront réorganiser leurs marchés, renforcer les produits à forte valeur ajoutée, investir dans les technologies de transformation et élever les standards de durabilité.
Texte et photo : Truong Giang/CVN



