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Selon l’expert Nguyen Van Toan Co, fondateur et directeur général de FELIXTECH, cette réussite repose sur trois facteurs clés : la gouvernance déterminée, l’application accrue des technologies, et le dynamisme conjoint des entreprises et des agriculteurs. "Nous sommes en train d’observer une croissance simultanée dans l’ensemble des filières, tant traditionnelles que nouvelles : du bois au café, en passant par les fruits et légumes, le riz, les crevettes et la noix de cajou. La hausse des prix à l’exportation démontre que les produits vietnamiens ne se positionnent plus sur le segment ‘bas prix - volume’, mais sur celui de la ‘haute valeur - standards élevés", analyse-t-il.
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| Des durians destinés à l'exportation sont rassemblés dans un entrepôt de fruits du district de Tân Phu, province de Dông Nai (Sud). |
| Photo : VNA/CVN |
S’agissant de l’expansion des exportations vers l’Europe et l’Afrique, il souligne que cette tendance reflète la croissance de ces marchés, mais aussi la montée en gamme des normes vietnamiennes. L’Union européenne - considérée comme « l’arène aux standards les plus stricts » - impose des exigences sévères en matière de sécurité sanitaire des aliments, de traçabilité, de résidus de pesticides ou encore d’émissions carbone. La progression des exportations vietnamiennes vers l’UE atteste donc des efforts des entreprises : codification des zones de culture et d’élevage, maîtrise de la traçabilité, investissement dans la transformation, respect des critères de durabilité.
L’objectif des 70 milliards de dollars à portée de main
Pour le vice-ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, Phung Đuc Tien, les exportations de produits agricoles, sylvicoles et aquatiques en 2025 devraient dépasser la cible initiale de 65 à 67 milliards de dollars. L’ensemble du secteur espère atteindre, voire dépasser, le seuil historique des 70 milliards de dollars.
Afin de concrétiser cet objectif, Phan Tan Luc, responsable du programme de formation en commerce électronique à l’Université Thu Dau Mot, estime qu’il faut combiner mesures urgentes et stratégies de long terme. Parmi les actions prioritaires : renforcer la transformation en profondeur, standardiser la qualité selon les normes internationales, développer les marchés de l’UE, du Moyen-Orient et de l’Afrique, et accompagner les entreprises dans leurs obligations environnementales, de traçabilité et de réduction des émissions.
Sur le long terme, le Vietnam doit bâtir de grandes zones de production liées aux chaînes de valeur, investir fortement dans le numérique et la logistique du froid, promouvoir l’agriculture circulaire et construire une marque nationale pour ses produits agricoles.
Selon Le Chau Hai Vu, directeur de ConsulTech, de nombreux fruits vietnamiens - comme le durian, le fruit de la passion, la banane, la noix de coco, la mangue ou le pamplemousse - sont de plus en plus prisés en Chine, aux États-Unis, au Japon, en République de Corée, en Australie et dans plusieurs pays d’Europe de l’Est, confirmant leur position croissante sur ces marchés. L’atteinte ou le dépassement du seuil des 70 milliards de dollars apparaît donc tout à fait réalisable. Il prévient toutefois des risques persistants : contrôle des résidus de pesticides, qualité inégale entre les lots exportés, d’autant plus sensibles lorsque les prix de certains produits flambent.
Le Dr Phan Tan Luc considère que la forte accélération de l’agriculture vietnamienne en 2025 reflète une transition positive vers une production de qualité, une diversification des marchés et une montée en puissance de la transformation. "C’est une base solide pour viser les 70 milliards de dollars d’exportations – un objectif ambitieux, mais tout à fait fondé", conclut-il.
VNA/CVN



