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>> Tuyên Quang : alerte maximale pour risques de crues et glissements de terrain
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Le paysage de Tuyên Quang après les inondations. |
Photo : NVCC/CVN |
"Je voyage à plein temps depuis deux ans et j’ai vécu des dizaines d’expériences différentes, mais ces jours passés à Tuyên Quang, en plein cœur des inondations, resteront à jamais gravés dans ma mémoire", confie Caroline Gottlieb, 25 ans, originaire du Danemark.
Arrivée au Vietnam le 19 août, la jeune femme avait déjà exploré Hanoï et l’île de Cát Bà avant de rejoindre, à la mi-septembre, un homestay de la ville de Hà Giang (aujourd’hui rattachée à Tuyên Quang). Volontaire sur place, elle souhaitait s’immerger pleinement dans la vie locale.
Pendant les premiers jours, Caroline découvre des paysages spectaculaires : routes de montagne sinueuses, rizières embrumées, villages perchés. Mais à partir du 1er octobre, les pluies torrentielles provoquées par le typhon n°10 bouleversent tout. De vastes quartiers de Hà Giang 1 et Hà Giang 2 sont submergés, les habitations noyées sous la boue, les rues méconnaissables.
"Le homestay où je résidais, situé sur une petite colline, a échappé à la montée des eaux, mais nous avons été privés d’électricité et d’eau pendant plusieurs jours. En revanche, la maison de mes hôtes, au centre-ville, était entièrement inondée. Lorsque l’eau s’est retirée, nous sommes allés les aider à nettoyer. J’ai été choquée par le spectacle qui s’offrait à nous", raconte la jeune voyageuse.
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Caroline séduite par la beauté des routes de Tuyên Quang. |
Sur le sol détrempé, la boue formait une épaisse couche noire. Les façades, les commerces, les cafés avaient été détruits ou emportés. "Quelques jours plus tôt, ce quartier était encore vivant, animé, baigné d’une lumière dorée au coucher du soleil. Aujourd’hui, il n’en restait qu’un silence lourd et des visages fatigués".
Caroline se souvient d’une vieille femme qui lui avait confié n’avoir jamais vu pareille catastrophe de toute sa vie. "Nous avons passé neuf heures à pousser l’eau et la boue hors de la maison. Malgré l’épuisement, les habitants continuaient de se soutenir, d’échanger des sourires. Cette énergie m’a profondément émue. Je ne sais pas si, à leur place, j’aurais eu le même courage".
Les jours suivants, des photos de Caroline participant au nettoyage circulent sur les réseaux sociaux vietnamiens, suscitant des centaines de messages de remerciement. "J’ai reçu plus de 500 mots de gratitude. Cela m’a bouleversée. Toute la fatigue a disparu d’un coup", confie-t-elle, émue.
Le 5 octobre, en raison du mauvais temps persistant, la jeune quitte Tuyên Quang pour Ninh Binh, contrainte d’annuler son projet de découvrir Sa Pa et Cao Bang. Quelques jours plus tard, alors que le typhon n°11 s’abat sur le Nord du Vietnam, elle échappe heureusement au pire.
Depuis Ninh Binh, Caroline continue de suivre les actualités. Elle espère un retour rapide à la normale pour cette région qui l’a marquée à jamais. "Les Vietnamiens ont une force tranquille et une générosité rares. Malgré la douleur, ils savent garder le sourire. C’est une leçon de vie que je n’oublierai jamais".
Thao Nguyên/CVN