Raviver l’art de la danse Chằn chez les Khmers de Tây Ninh

Province comptant une importante communauté khmère, Tây Ninh possède une vie culturelle riche et imprégnée d’identité. Aux côtés de la musique traditionnelle ngũ âm et de la danse des tambours Chhay-dăm (inscrite en 2014 au patrimoine culturel immatériel national), la communauté khmère s’efforce de préserver la danse Chằn, un art du masque singulier marqué par sa culture.

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Représentation de la danse traditionnelle des Khmers de la province de Tây Ninh (Sud).
Photo : VNA/CVN

La danse Chằn (Rô Băm Yeak Rom), généralement présentée lors de grandes fêtes khmères comme le Chôl Chnăm Thmây (Nouvel An), le Sene Đôlta (fête des ancêtres) ou l’Oóc Om Bok (fête de la lune), connaît un regain d’intérêt.

Plusieurs pagodes et villages khmers de Tây Ninh ont entrepris de la réintroduire dans les espaces rituels et festifs, avec l’appui de bonzes et d’artistes qui ont reconstitué l’orchestre ngũ âm et invité des maîtres à transmettre leur savoir aux jeunes générations.

La communauté khmère s'efforce de préserver la danse Chằn, un art du masque singulier marqué par sa culture.
Photo : VNA/CVN

Issu du théâtre dansé Rô Băm et inspiré du Lakhol Khol indien, la danse Chằn met en avant le langage corporel - mouvements de mains et de pieds - pour incarner divinités et démons des épopées Riêm Kê. Sa renaissance traduit à la fois la volonté de préserver l’identité culturelle et l’efficacité des efforts de sauvegarde du patrimoine immatériel.

De jeunes artistes khmers, comme Binh Na Quinh (18 ans) et Phan Det (22 ans), se mobilisent pour apprendre et pratiquer la danse Chằn. Malgré des moyens limités et un nombre restreint d’interprètes, de plus en plus d’enfants des villages khmers s’y intéressent, ce qui augure d’une transmission durable.

Numéro de danse Chằn à la pagode Bôtum Kiri Răngsây, province de Tây Ninh (Sud).
Photo : VNA/CVN

Selon Ngô Tu Lê, membre de l’Association des lettres et des arts de Tây Ninh, la danse, la musique et le chant populaires - transmis surtout par oralité - risquent de disparaître si les générations ne se succèdent pas. Dans le contexte de l’urbanisation et de l’attrait croissant pour les arts modernes, il estime essentiel d’associer la préservation de ces arts traditionnels au développement touristique, afin de conjuguer sauvegarde culturelle et dynamisme socio-économique.

Les autorités provinciales considèrent à l’heure actuelle le tourisme comme un secteur de percée, avec pour objectif de faire du site du Mont Bà Đen (Dame Noire) une destination nationale de premier plan. En parallèle, la préservation et la valorisation des arts populaires, dont la danse Chằn, sont identifiées comme des leviers stratégiques pour stimuler le développement économique et social des communautés ethniques, promouvoir la fierté culturelle et enrichir l’offre touristique de Tây Ninh.

VNA/CVN

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