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Ce thème a été au cœur du colloque intitulé "Construire un système d’assurance qualité pour les stations d’emballage de fruits à l’export", organisé début décembre 2025 par l’Institut des fruits du Sud (SOFRI), réunissant autorités, experts et entreprises du secteur.
Selon le SOFRI, le Vietnam compte actuellement plus de 780 stations d’emballage destinées à l’exportation. Cependant, la majorité ne fonctionne qu’à un niveau élémentaire et n’applique pas encore un système QA complet. De nombreuses infrastructures manquent d’espaces de contrôle des matières premières, de salles de traitement post-récolte conformes aux normes ou encore de systèmes de réfrigération et de surveillance température–humidité adaptés. Ces lacunes entraînent divers risques : dépassement des seuils de résidus phytosanitaires, erreurs dans les codes d’identification ou non-conformité en matière de traçabilité.
Lors du colloque, le Dr. Võ Hữu Thoại, directeur du SOFRI, a rappelé que la station d’emballage constituait "l’étape déterminante pour garantir la conformité du produit aux normes internationales". Il a souligné que la mise en œuvre d’un système d’assurance qualité n’est pas seulement une exigence immédiate, mais une stratégie essentielle pour protéger et valoriser l’image des fruits vietnamiens. Le SOFRI s’est engagé à accompagner les entreprises dans l’élaboration de procédures, la formation technique et le transfert de technologies afin de moderniser l’ensemble de la chaîne de valeur.
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| Le système QA est considéré comme un véritable mécanisme de gestion de la qualité pour valoriser la marque des fruits vietnamiens. |
Un mécanisme de gestion de la qualité
Du côté des entreprises, plusieurs acteurs investissent déjà dans la standardisation. Nguyễn Hữu Nghị, représentant de la sarl Nông sản Việt Nam dans la province de Đồng Tháp, a déclaré : "Nous avons investi huit milliards de dôngs pour construire un entrepôt frigorifique de 2.000 m² conforme aux normes, et souhaitons accéder à davantage de connaissances sur les systèmes d’assurance qualité afin d’assurer une gestion adéquate, dans l’objectif d’apporter aux consommateurs du monde entier des fruits frais, propres et sûrs." Selon lui, l’enjeu réside autant dans l’infrastructure que dans la capacité opérationnelle, un système QA exigeant une coordination rigoureuse entre le personnel technique, la gestion documentaire et les audits internes.
Les experts ont précisé qu’un système QA ne se limite pas à une série de procédures, mais constitue un véritable mécanisme de gestion de la qualité. Il couvre le contrôle des matières premières, le tri, le traitement, l’emballage, l’hygiène des installations, les analyses de résidus, la gestion du froid, la traçabilité et l’archivage des données. Lorsqu’il est appliqué correctement, il permet de réduire les erreurs techniques, d’assurer l’homogénéité des lots et d’améliorer les taux de passage des inspections phytosanitaires sur les marchés exigeants.
L’intégration technologique a également été présentée comme un pilier essentiel. Capteurs de suivi continu température-humidité, systèmes de vidéosurveillance, logiciels de gestion des lots ou encore codes QR : ces outils renforcent la transparence, réduisent les manipulations manuelles et améliorent la traçabilité. Le SOFRI a par ailleurs présenté un nouveau guide de bonnes pratiques QA, conçu pour s’adapter aux capacités des entreprises vietnamiennes.
Les participants ont unanimement estimé que, pour maintenir la compétitivité des fruits vietnamiens sur la scène internationale, le système QA doit devenir une norme incontournable pour toutes les stations d’emballage. Il ne s’agit pas seulement d’un outil technique, mais d’un fondement stratégique pour renforcer la marque vietnamienne, réduire les risques et accompagner le développement durable de la filière fruitière.
Texte et photo : Truong giang/CVN



