Maison Anh Duong, l’espoir d’une vie sans violence au Vietnam

Le modèle Maison Anh Duong, fruit d’un projet conjoint entre le ministère de l’Intérieur et l’UNFPA, vise à développer des dispositifs de prévention et de lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles au Vietnam. Il est désormais déployé dans de nombreuses localités.

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La Maison de la lumière du soleil de Quang Ninh est officiellement entrée en service fin avril 2020. BQN/CVN

Grâce à l’appui du gouvernement vietnamien et de partenaires interna-tionaux, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a développé le modèle "Maison Anh Duong" (Maison de la lumière du soleil) afin de proposer un accom-pagnement global aux personnes confrontées à la violence. Selon Hà Thi Quynh Anh, experte en genre et droits humains, ce dispositif a permis à "des milliers de femmes de retrouver la sécurité, de reconstruire leur vie et de renforcer leur estime de soi".

L’UNFPA concentre ses efforts sur les violences liées au genre, particulièrement celles visant les femmes et les filles, conformément à ses priorités stratégiques mondiales 2022-2025. Cette démarche s’inscrit également dans le cadre du programme national de l’UNFPA pour le cycle 10 au Vietnam (2022-2026), dont l’objectif est de renforcer l’égalité des sexes, les droits humains et le développement durable.

Rebâtir la confiance

Le premier centre Maison Anh Duong a été inauguré à Quang Ninh (Nord), respectant les standards internationaux pour l’assistance aux femmes et filles victimes de violences. En parallèle, une coordination intersectorielle a été mise en place pour garantir la durabilité et l’efficacité du dispositif. Selon Hà Thi Quynh Anh, "Quang Ninh est devenue un exemple pour d’autres provinces".

Le modèle a depuis été étendu à Thanh Hoa, An Giang, Hoa Binh, Hô Chi Minh-Ville et Diên Biên, avec un projet d’ouverture à Hà Tinh et Khanh Hoa d’ici 2026. “Avec ce modèle, des milliers de femmes ont retrouvé la sécurité et ont été accompagnées pour reconstruire leur vie et affirmer leur valeur personnelle”, souligne-t-elle. Les services offerts incluent non seulement une assistance immédiate mais également un suivi à long terme pour favoriser l’autonomie et la résilience des victimes.

Disponible 24h/24, le personnel de la Maison Anh Duong répond aux appels des femmes et filles en détresse. 
Photo : BQN/CVN

Photo : BQN/CVN

Une Maison Anh Duong comprend plusieurs espaces : salles de consultation et de conseil en santé, de lecture, chambres… Chacune, de taille modeste mais accueillante, dispose de tout le nécessaire pour accueillir les femmes et les filles victimes de violences en situation d’urgence. Ces centres sont considérés comme des refuges sûrs. Le personnel, présent 24 heures sur 24, veille à ce qu’aucun appel de détresse ou demande d’assistance ne reste sans réponse. Formés au traitement d’informations sensibles liées à la violence basée sur le genre, les équipes accueillent toute victime qui sollicite de l’aide et lui apportent un soutien immédiat.

Tous les services proposés sont gratuits, qu’il s’agisse des besoins quotidiens comme la nourriture et l’hygiène, ou des besoins plus spécifiques tels que les consultations médicales et l’écoute des confidences des victimes. Ces dernières bénéficient non seulement d’un soutien médical, psychologique et juridique, mais elles sont également traitées avec respect, égalité et confidentialité.

Depuis 2020, les Maisons Anh Duong ont fourni des services intégrés à 1.666 personnes victimes de violences et traité 26.260 appels via la ligne d’assistance, devenant un modèle exemplaire de soutien global aux victimes de violences.

Perspectives d’avenir

Pour garantir la durabilité et l’extension du modèle, certaines conditions sont indispensables. Le gouvernement vietnamien a publié le programme national de prévention et de lutte contre les violences basées sur le genre 2021-2025, soulignant la nécessité de maintenir et d’étendre les modèles existants.

Hà Thi Quynh Anh précise que cela implique : “La normalisation des infrastructures et des ressources humaines, l’engagement financier et technique des autorités locales, et l’établissement d’une coordination intersectorielle efficace entre police, santé, justice et services sociaux. Il faut également renforcer la sensibilisation de la population et encourager la participation active de la société pour prévenir, détecter et soutenir les victimes”.

L’UNFPA s’efforce de contribuer à une société plus sûre et plus égalitaire pour les femmes et les filles. Les priorités incluent le renforcement de la collecte de données pour soutenir les politiques, la transformation des normes sociales pour promouvoir l’égalité des sexes et prévenir les violences, notamment celles liées aux technologies, et l’extension des services de soutien intégral, centrés sur les victimes et accessibles à tous, en particulier les groupes vulnérables.

Avec l’accompagnement du gouvernement, le soutien de la communauté, des organisations sociales, des partenaires inter-nationaux, l’objectif de mettre fin à la violence basée sur le genre au Vietnam peut tout à fait être atteint dans un avenir proche.

Thao Nguyên/CVN



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