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| Récolte de plantes médicinales à An Giang (Sud). |
| Photo : NNMT/CVN |
Aujourd’hui, An Giang souhaite faire de la région de Bay Núi un noyau du développement d’un modèle exemplaire et durable de pharmacognosie. La province se concentre ainsi sur la création d’un écosystème de plantes médicinales, au service de la médecine traditionnelle comme de la population locale. Parallèlement, elle associe protection forestière, tourisme et développement socio-économique durable.
Un écosystème médicinal en expansion
L’Association de médecine traditionnelle orientale d’An Giang gère près de 61 ha de plantes médicinales répartis dans plusieurs zones. Parmi les principales plantes cultivées figurent l’aralia ming, la pervenche de Madagascar, le co cuoc (Achyranthes aspera), la lampourde, le périlla, l’agripaume du Japon, etc. Ces plantes servent non seulement aux soins et aux traitements, mais répondent également à une demande de marché en croissance.
Selon Truong Minh Hung, vice-directeur du Comité de gestion des forêts d’An Giang, plusieurs plantes médicinales précieuses - telles que l’angélique du Japon, la renouée multiflore, le cà gai leo (Solanum procumbens), le xa den (Celastrus hindsii) ou la laitue d’Inde - ont été acclimatées et plantées à titre expérimental. Ces efforts contribuent à préserver des ressources génétiques rares et à limiter l’exploitation sauvage.
Certaines espèces endémiques, comme l’hémérocalle citrine, le figuier étrangleur, le ba kich trang (Morinda officinalis), le gân do (Pseuderanthemum carruthersii atropurpureum), le temu lawak ou encore le vomiquer, sont également conservées et exploitées sous contrôle.
Profitant du relief montagneux, de nombreux foyers de Bay Núi développent la culture de plantes médicinales. Le chèvrefeuille du Japon, par exemple, est transformé en thé en sachet, devenant un produit typique de la région.
Outre les plantes, certains produits d’origine animale jouent un rôle dans la pharmacopée locale. L’apiculture pratiquée dans la forêt de cajeputiers de Trà Su fournit un miel de qualité, désormais reconnu et recherché sur le marché.
An Giang met en place des zones de culture liées à des circuits de consommation stables. L’Aquilaria crassna, notamment, est concentrée dans les environs du mont Dai et bénéficie maintenant d’un marché solide, fournissant aussi bien des matières premières locales qu’extraprovinces, ainsi que trois grandes usines d’encens.
De même, le tân dây lá (coliole aromatique), cultivé chaque année sur 10 à 15 ha, est lié contractuellement à la société pharmaceutique de Hâu Giang.
La province compte également 15 produits de thé d’origine végétale certifiés OCOP - À chaque commune son produit - 3 étoiles ou plus, signe d’une amélioration notable de la qualité, de la marque et de la valeur commerciale des produits.
Vers un modèle durable
Pour faire de la culture des plantes médicinales un moyen de subsistance durable, An Giang a défini des zones de culture concentrées et applique les nouvelles technologies à la production. La province renforce aussi sa coopération avec institutions scientifiques, universités et entreprises pharmaceutiques pour améliorer la qualité des produits, encourager la transformation en profondeur et augmenter la valeur ajoutée.
Un axe prioritaire est le développement de la marque provinciale et la promotion des produits issus des plantes médicinales, y compris en direction de l’export. An Giang mise également sur le tourisme médical, combinant visite de jardins médicinaux, soins traditionnels, découverte culturelle et spiritualité du massif de Thât Sơn, créant ainsi une chaîne de valeur intégrée “plantes médicinales - tourisme”.
Deux modèles associant culture, tourisme et recherche ont déjà été mis en œuvre : Premier modèle - 5.000 m² : espace entouré de zones touristiques, de centres de soins, d’expositions et de gastronomie médicinale. Les infrastructures privilégient les matériaux légers et l’absence de béton, afin de préserver l’écosystème.
Deuxième modèle - 5.500 m² : site combinant culture et conservation des plantes médicinales, servant à la fois de terrain de recherche, de formation pour étudiants et stagiaires, et de lieu de découverte pour les visiteurs.
Renforcer la filière jusqu’en 2030
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| Le chèvrefeuille du Japon est transformé en thé en sachet, devenant un produit typique de la région de Bay Nui à An Giang. |
| Photo : NNMT/CVN |
Pour assurer un développement durable, An Giang souligne la nécessité d’investir simultanément dans la politique, la science et technologie, l’organisation de la production, la transformation, la promotion et le marché.
La province a ainsi lancé le Projet d’investissement pour le développement de la filière des plantes médicinales 2025-2030, approuvé conformément au Plan directeur des plantes médicinales de haute technologie mis en place depuis 2014.
L’une des priorités prochaines est l’étude du marché des plantes médicinales, afin d’évaluer l’offre et la demande, d’identifier les espèces essentielles, rares ou menacées, et d’ajuster la stratégie de développement. La sélection de plantes à fort potentiel commercial constitue la base pour renforcer la chaîne de valeur et bâtir une marque régionale solide.
Ce processus nécessite une coopération étroite entre les autorités locales et les universités, notamment l’Université de Cân Tho, spécialisée en agriculture, biologie et médecine traditionnelle.
Enfin, An Giang souhaite tirer parti du soutien de la région du delta du Mékong, élargir les partenariats internationaux, accéder aux technologies modernes et standardiser les processus, afin de développer une pharmacognosie rapide, durable et compétitive, répondant aux besoins nationaux et s’ouvrant aux marchés étrangers.
Duy Bao/CVN




