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>> Les exportateurs de produits agricoles vietnamiens proactifs pour s'adapter aux défis
Les exportations agricoles vietnamiennes font face à de nombreux changements de politiques dans plusieurs pays. Cependant, les exportateurs vietnamiens tentent toujours de trouver des orientations pour surmonter les difficultés et trouver de nouvelles opportunités d’exportation.
En 2023, le chiffre d’affaires à l’exportation de produits agricoles vietnamiens vers le marché européen s’est élevé à 5,3 milliards d’USD. |
Photo : VNA/CVN |
Doté d’un vaste marché de 500 millions de consomma-teurs, l’Union européenne (UE) demeure un espace commercial très convoité. Ses importations agricoles de se concentrent principale-ment sur des marchandises que l’agriculture européenne ne peut pas produire, tels que légumes et fruits tropicaux, café, thé, cacao et épices.
Mettre à jour les réglementations
Récemment, la Commission européenne (CE) a introduit un certain nombre d’exigences spécifiques pour les produits composites importés. Selon Coulon Sylvie, experte senior de la DG-SANTE, le règlement sur le taux d’animaux dans les produits transformés ne sera plus valable. Les nouvelles réglementations sont plus strictes afin de mieux protéger les consommateurs. Pour se conformer à ces réglementations, Coulon Sylvie a recommandé aux entreprises de bien comprendre ce qu’est un produit composite. Les produits composites sont des aliments qui contiennent à la fois des produits d’origine végétale et des produits transformés d’origine animale.
Lê Thanh Hoa, directeur de la SPS Vietnam, a exprimé le souhait que l’UE continue à soutenir son entreprise pour mettre à jour les informations et les réglementations relatives à la sécurité alimentaire pour les entreprises exportatrices. Il a également appelé au renforcement de la capacité du système vietnamien de contrôle de la sécurité alimentaire ainsi que du réseau de quarantaine animale et végétale.
En 2023, le chiffre d’affaires à l’exportation de produits agricoles, forestiers et aquatiques vers le marché européen s’est élevé à environ 5,3 milliards d’USD. L’UE représente ainsi le troisième marché d’exportation du Vietnam, après les États-Unis et la Chine.
Les exportateurs de produits agricoles, forestiers et aquatiques sont proactifs pour répondre aux nouveaux réglements du marché de l’UE. |
Photo : VNA/CVN |
Selon Phùng Duc Tiên, vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, les exportations de produits agricoles sont confrontées à quatre défis majeurs que sont la hausse des prix des matières premières, les coûts de transport et de logistique qui ne montrent aucun signe de diminution, les changements fréquents dans les politiques d’importation des pays partenaires, et les fluctuations des taux d’intérêt bancaires.
En ce qui concerne l’industrie de la pêche, celle-ci s’efforce de lever le “carton jaune” de la CE à l’encontre des produits vietnamiens, afin de rétablir leur accès aux marchés internationaux. La demande sur les principaux marchés comme les États-Unis et l’Europe a fortement diminué en raison des effets de la récession économique et de la hausse de l’inflation, ce qui a poussé les consommateurs à réduire leurs dépenses.
De nombreuses commandes provenant de ces marchés ont diminué de manière significative, affectant considérablement l’industrie du bois. Aux États-Unis, les entreprises vietnamiennes du bois sont confrontées à la possibilité d’enquêtes antidumping, notamment pour les produits originaires de pays tiers, comme le bois importé de Chine.
S’adapter aux exigences vertes de l’UE
Selon Phùng Duc Tiên, vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, les exportations de produits agricoles du Vietnam sont confrontées à cinq défis majeurs que sont la hausse des prix des matières premières, les coûts de transport et de logistique qui ne montrent aucun signe de diminution, les changements fréquents dans les politiques d’importation des pays partenaires, et les fluctuations des taux d’intérêt bancaires.
Malgré tous les défis, chaque secteur déploie ses propres efforts pour maintenir ses marchés. D’après M. Tiên, appliquer les hautes technologies constitue l’une des solutions importantes pour améliorer l’efficacité et la durabilité de la chaîne de valeur des produits agricoles. En outre, le développement agricole durable associé à la protection de l’environnement et à l’utilisation raisonnable des ressources naturelles augmentera la compétitivité des produits vietnamiens.
Ta Hoàng Linh, directeur général du Département du marché euro-américain du ministère de l’Industrie et du Commerce, a déclaré que, suite à la pandémie de COVID-19 et aux instabilités politiques actuelles qui accélèrent le changement des chaînes d’approvisionnement, de nombreux partenaires mondiaux, notamment l’UE, diversifiaient activement leurs sources d’approvisionnement et choisissaient le Vietnam comme une destination stratégique de la région indo-pacifique.
L’UE est actuellement le troisième marché d’exportation et le cinquième marché d’importation du Vietnam. Dans le même temps, le pays a dépassé Singapour pour devenir le plus grand partenaire commercial de l’UE au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et se classe au 11e rang parmi les plus grands fournisseurs de matières premières du bloc européen. Ta Hoàng Linh a ajouté que l’Accord de libre-échange UE-Vietnam (EVFTA) avait efficacement aidé les produits des deux parties à accéder à leurs marchés respectifs, répondant ainsi à leurs besoins de diversification.
Transition vers une production verte
Récolte de pamplemousses pour l’exportation dans la commune de Xuân Vân, district de Yên Son, province septentrionale de Tuyên Quang. |
Photo : VNA/CVN |
Le président d’EuroCham Vietnam, Gabor Fluit, a souligné que l’engagement fort du Vietnam envers les normes européennes en matière de durabilité serait un facteur clé pour attirer les investissements directs étrangers, en particulier en provenance d’Europe. Le respect des nouvelles réglementations du marché de l’UE, notamment le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) et la directive sur le devoir de diligence en matière de durabilité des entreprises (CSDDD), nécessite des investissements importants de la part du Vietnam dans la modernisation de ses infrastructures, le progrès de ses technologies vertes et le développement de ses ressources humaines, a-t-il noté.
Nguyên Quôc Khánh, chargé de la recherche et du développement chez Vinamilk, a informé que l’entreprise vietnamienne de produits laitiers mettait depuis longtemps en œuvre un modèle d’économie circulaire, le considérant comme essentiel. Dans un avenir proche, non seulement l’Europe, mais la plupart des marchés mondiaux exigeront des produits répondant aux normes vertes et durables, et les entreprises qui ne s’y conformeront pas auront du mal à être compétitives. Les questions d’investissement constituent le principal défi pour la plupart des sociétés dans la transition vers une production verte. Cependant, on peut affirmer que les bénéfices obtenus dépasseront les coûts de la conversion, a affirmé Nguyên Quôc Khánh.
Thê Linh/CVN