>> Thua Thiên Huê offre une perspective numérique sur les antiquités royales
>> Les antiquités de la civilisation du fleuve Rouge sortent des coffres
>> Deux antiquités datant de la dynastie des Nguyên ont fait leur retour à Huê
![]() |
| Un bloc de bois pétrifié exploité à Gia Lai qui pèse 400 kg. |
| Photo : TP/CVN |
R’Com Sin, 56 ans, est célèbre pour sa collection impressionnante de bois pétrifiés. Cet homme, animé d’une véritable passion, conserve jalousement ses trésors dans sa maison sur pilotis de plus de 100 m², devenue un petit musée qu’il appelle affectueusement "le sanctuaire des gardiens du temps".
"Depuis très longtemps, j’achète et collectionne ces bois fossilisés. Je les vends très rarement. Aujourd’hui, mes enfants ont un travail stable, j’ai des terres, donc je souhaite simplement les garder pour les admirer. Regarder ces morceaux de bois, c’est comme contempler le passage du temps", confie-t-il.
Il envisage d’ouvrir prochainement un petit espace d’exposition pour présenter sa collection au public. Parmi ses pièces les plus remarquables figure une souche de plus de 1,4 tonne. Il faut deux personnes pour en faire le tour avec les bras. "Quelqu’un m’a proposé 2 milliards de dôngs pour l’acheter, mais j’ai refusé. C’est une pièce unique dans toute la région de Chu A Thai", souligne M. Sin.
Selon lui, cette souche se distingue par sa texture minérale d’une rare beauté. "Ce genre d’œuvre d’art ne doit être vendu qu’à une personne digne, capable d’en ressentir la valeur spirituelle. Il ne s’agit pas d’un objet décoratif qu’on abandonne dans un coin", explique-t-il encore.
Découvert par des habitants travaillant dans un champ de manioc, à environ 20 m de profondeur, le bloc avait nécessité trois jours d’efforts pour être extrait à l’aide de pioches, de leviers, puis de trois buffles. D’abord vendu pour près d’un milliard de dôngs, il a ensuite été racheté par M. Sin, qui a dû vendre un terrain pour financer son acquisition.
Sa méthode de recherche repose sur l’observation : "Autrefois, toute une forêt était enfouie sous les cendres volcaniques. Si je trouve des morceaux de bois fossile à la surface, cela signifie qu’un grand tronc gît en dessous. Aujourd’hui, l’exploitation est interdite, donc seuls les anciens fossiles déjà déterrés subsistent", précise-t-il.
Un artisanat de précision
![]() |
| Les bois pétrifié exposés dans le café de Bùi Duy Thành (commune de Phu Thiên). |
| Photo : TP/CVN |
Trân Si Hiêu, 28 ans, dirige un groupe de cinq artisans spécialisés dans le polissage des bois pétrifiés, dans la commune de Phu Thiên. Chacun gagne environ dix millions de dôngs par mois. "Ce travail n’est pas difficile physiquement, mais il demande une extrême minutie. Chaque bloc a sa propre forme, sa texture, et nécessite une technique adaptée", explique M. Hiêu, fort de dix ans d’expérience.
Il n’existe aucune formation officielle pour ce métier. Les savoir-faire se transmettent entre artisans expérimentés, même si, grâce à Internet, M. Hiêu s’inspire aussi des maîtres étrangers, notamment chinois.
Selon les collectionneurs, la valeur d’un bois fossile dépend de sa taille, de ses veines, de sa forme intacte et de sa couleur - que certains choisissent selon leur âge ou leur destinée, conformément aux principes du feng shui. Les prix varient de quelques millions à plusieurs milliards de dôngs.
Le café de Bùi Duy Thành (42 ans, commune de Phu Thiên), qui abrite également une centaine d’œuvres en bois pétrifié, attire de nombreux visiteurs. Ils viennent y déguster un café tout en admirant ces fascinantes pièces minérales.
Pour les amateurs, ces bois auraient des vertus spirituelles : ils protégeraient les habitations, purifieraient l’atmosphère et apaiseraient les maux de tête. "Pour moi, ce sont avant tout des œuvres magnifiques offertes par la nature", conclut M. Thành.
![]() |
| Photo : Vân Anh/CVN |
Vân Anh/CVN





