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| À Hanoï, les prix de l'immobilier augmentent beaucoup plus vite que les revenus de la population. |
| Photo : VGP/CVN |
L’association exhorte le gouvernement à mettre en place un système d’indicateurs permettant de surveiller et d’alerter rapidement sur les risques potentiels.
Dans son dernier rapport, la VARS constate des signes d’instabilité sur le marché immobilier, avec une croissance "insoutenable et excessive" principalement alimentée par les programmes immobiliers de luxe et les investissements spéculatifs, tandis que les logements abordables (le segment le plus demandé) ont quasiment disparu.
"Le gouvernement doit freiner la flambée des prix de l’immobilier afin de limiter les risques pour l’économie", déclare l’association.
Selon les données de la VARS, plus de 100.000 logements ont été mis sur le marché à l’échelle nationale au cours des neuf premiers mois de l’année, soit une hausse de 22% par rapport à l’ensemble de l’année 2024.
À Hanoi, les appartements dont le prix au mètre carré se situait entre 80 et 200 millions de dôngs (3.200 à 8.000 dollars) représentaient 42% de l’offre totale, tandis que ceux dont le prix oscillait entre 50 et 80 millions de dôngs en représentaient environ 21%.
En revanche, les logements abordables, c’est-à-dire ceux dont le prix au mètre carré était inférieur à 25 millions de dôngs, ne représentaient que 3% des nouvelles constructions et provenaient tous de programmes de logements sociaux.
"Cela signifie que le logement commercial abordable a quasiment disparu du marché", indique le rapport.
La VARS a constaté que la récente flambée des prix de l’immobilier a principalement profité à un petit groupe de personnes déjà propriétaires de plusieurs biens et disposant d’une forte capacité financière, ce qui leur permet d’accumuler davantage de biens immobiliers à titre d’investissement.
«Parallèlement, les gens ordinaires se sentent plus pauvres malgré la croissance économique, car les coûts du logement augmentent beaucoup plus vite que les revenus», a déclaré l’association.
Les données du ministère de la Construction montrent que les prix des appartements à Hanoï et à Hô Chi Minh-Ville ont augmenté de près de 6% depuis le début de l’année, atteignant en moyenne 70 à 80 millions de dôngs par mètre carré.
Certains projets de luxe se vendent désormais à plus de 150 millions de dôngs le mètre carré, un prix hors de portée pour la plupart des ménages urbains.
À titre de comparaison, selon l’Office national des statistiques, le revenu mensuel moyen des travailleurs à l’échelle nationale au cours des neuf premiers mois de l’année n’était que de 8,3 millions de dôngs (330 dollars), et d’environ 10 millions de dôngs (400 dollars) en zone urbaine. Le taux de chômage des jeunes reste supérieur à 10%.
La VARS a averti qu’un tel écart entre les prix du logement et les revenus pourrait engendrer une augmentation des inégalités sociales et de l’instabilité, car de plus en plus de familles ne peuvent plus accéder à la propriété.
Recommandations
Pour remédier à ce problème, l’association recommande au gouvernement d’élaborer un ensemble complet de critères permettant de suivre les fluctuations du marché et d’émettre des alertes précoces.
Ces indicateurs aideraient les autorités à identifier les tendances anormales, telles que les hausses soudaines des prix ou les baisses de liquidité, et permettraient ainsi une intervention rapide.
Elle appelle également à accélérer la mise en place d’une base de données nationale sur l’immobilier et le foncier afin d’améliorer la transparence, de réduire la spéculation et de prévenir la manipulation des prix.
Un représentant du ministère de la Construction a indiqué que le ministère travaille à la création d’une base de données nationale sur la propriété, reliée au système d’information foncière.
Cette nouvelle plateforme permettra de publier des informations détaillées sur les projets, telles que leur statut juridique, leurs prix de vente et l’état d’avancement des travaux.
À compter de 2026, le ministère propose également que tous les particuliers et toutes les organisations déclarent leurs avoirs immobiliers, y compris le nombre de propriétés, la valeur des transactions et le statut de propriété, afin d’accroître la transparence et de prévenir la spéculation immobilière.
Selon les analystes, sans mesures politiques fortes, le marché du logement au Vietnam pourrait devenir encore plus inaccessible aux citoyens ordinaires, creusant ainsi les inégalités et compromettant les objectifs à long terme du gouvernement en matière de développement urbain durable.
VNA/CVN



