Le XIVe Congrès du Parti : le pays entre dans une nouvelle phase de croissance

Après deux jours de travail, le 15e plénum du Comité central du Parti, XIIIe mandat, s’est conclu le 23 décembre par le discours de clôture du secrétaire général Tô Lâm. Bref, ce discours ne s’est pas limité à dresser le bilan d’une réunion de fin de mandat, mais il a aussi permis de réorganiser les grandes priorités. Ce plénum a ainsi tracé le cadre d’orientation du XIVe Congrès du Parti, dans un contexte où le pays s’engage dans une nouvelle phase de développement.

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Le secrétaire général Tô Lâm se prononce à la clôture du 15e plénum du Comité central du Parti, le 23 décembre. 
Photo : VNA/CVN

Dans le contexte précédent le XIVe Congrès du Parti, prévu pour janvier 2026, ce moment marque pour le Comité central l’occasion de fixer une vision, d’élaborer des principes d’action et de définir les percées stratégiques pour les cinq années à venir.

Une nouvelle ère

Le secrétaire général Tô Lâm a passé en revue près de 100 ans d’histoire du Parti communiste du Vietnam (PCV), mettant en lumière les réalisations obtenues depuis le lancement du Renouveau (Đổi mới), qui ont permis de tirer de précieuses leçons pour guider le pays vers une nouvelle ère de développement.

Près d’un siècle de direction du Parti sur la révolution vietnamienne, quarante années de Renouveau, ainsi que la fidélité au Programme de 1991 et à sa version complétée et amendée en 2011, ont été rappelés pour souligner une idée centrale : la voie de développement suivie par le Vietnam est le fruit d’un long processus d’accumulation, éprouvé et validé par la pratique.

Ce discours revêt une importance particulière dans un contexte où les réformes abordent désormais des questions plus sensibles. La réforme institutionnelle, la décentralisation et le partage des pouvoirs, le renouvellement du modèle de croissance, la réorganisation de l’appareil d’État et la redistribution des ressources ne relèvent plus de simples ajustements techniques. Elles touchent directement aux intérêts établis, aux habitudes et aux modes de fonctionnement ancrés depuis de nombreuses années.

Réaffirmer la justesse de la ligne du Renouveau et de la voie vers le socialisme dans les conditions propres au Vietnam constitue un socle politico-idéologique pour les mutations à venir.

Autre élément marquant : l’accent mis sur l’esprit d’accompagnement et de consensus au sein de la société - un facteur décisif pour la capacité à concrétiser les percées stratégiques dans la prochaine étape.

Le chef du Parti a également évoqué les défis auxquels le pays a été confronté ces dernières années, notamment les crises sanitaires, les catastrophes naturelles, les conflits géopolitiques, les ruptures des chaînes d’approvisionnement et les chocs économiques mondiaux.

Lors de la clôture du 15e plénum du Comité central du Parti, le 23 décembre. 
Photo : VNA/CVN

L’autonomie stratégique dans un monde incertain

Un principe clairement rappelé dans le discours est la nécessité de préserver l’esprit d’autonomie stratégique, d’indépendance et de résilience en toutes circonstances. Cette exigence est le fruit des enseignements tirés du XIIIe mandat – un mandat marqué par une série de bouleversements majeurs venus de l’extérieur : pandémie, catastrophes naturelles extrêmes, changement climatique, conflits géopolitiques, ruptures des chaînes d’approvisionnement et chocs économiques mondiaux.

La leçon à retenir est qu’il est illusoire de confier l’ensemble du destin du développement national à des facteurs extérieurs. L’intégration approfondie reste un choix stratégique, mais sans autonomie, l’économie demeurera vulnérable et cantonnée à une posture défensive face aux bouleversements de l’ordre mondial.

Ce principe orientera de nombreuses décisions du prochain mandat, qu’il s’agisse de la gestion des flux d’investissements étrangers, du développement des industries de base, de la garantie de la sécurité énergétique ou encore de la définition de la politique étrangère dans un contexte de concurrence stratégique de plus en plus exacerbée.

L’autonomie ne saurait être assimilée au repli sur soi : elle désigne la capacité à affirmer de manière proactive sa propre trajectoire au sein d’un ordre international en profonde recomposition.

Trois percées stratégiques pour une nouvelle phase

Le point central du discours réside dans l’identification par le Comité central de trois percées stratégiques pour la nouvelle étape de la révolution. L’ordre dans lequel elles sont présentées traduit un changement net d’approche en matière de développement.

La première percée concerne les institutions du développement, étroitement liées à la décentralisation et à la délégation de pouvoirs, ainsi qu’à la science et à la technologie, à l’innovation et à la transformation numérique. Le fait de placer les institutions au premier rang reflète une prise de conscience désormais mûre : sans la levée des blocages institutionnels, les autres ressources - du capital et de la main-d’œuvre à la technologie - peinent à produire pleinement leurs effets.

Dans ce contexte, la décentralisation n’est plus une simple question de procédures administratives, mais une condition essentielle pour libérer les initiatives, réduire les délais de mise en œuvre des politiques publiques et créer un espace propice à l’émergence de nouveaux modèles de production et d’affaires.

La deuxième percée porte sur la transformation structurelle et l’amélioration de la qualité des ressources humaines, associées à une réforme en profondeur de la gestion des cadres. L’accent mis sur la protection des cadres qui osent penser, agir et assumer leurs responsabilités envoie un message clair : les réformes ne peuvent aboutir si l’appareil continue de fonctionner selon une logique d’aversion au risque.

Il s’agit de la percée la plus difficile, car elle touche directement aux personnes et aux modes de fonctionnement du système, mais aussi de la plus déterminante.

Délégués au 15e plénum du Comité central du Parti. 
Photo : VNA/CVN

La troisième percée vise le perfectionnement des infrastructures, en particulier dans les domaines des transports, des technologies et de l’énergie. Les infrastructures ne sont plus appréhendées uniquement comme un volet de l’investissement public, mais comme le socle matériel d’un nouveau modèle de croissance et du processus d’industrialisation et de modernisation, dans un contexte marqué par l’accélération de la transformation numérique et de la transition énergétique.

Six priorités et le défi de la mise en œuvre

Si les trois percées constituent des leviers stratégiques, les six priorités définies par le Comité central représentent les axes concrets de mise en œuvre pour le prochain mandat. Elles couvrent la construction du Parti et du système politique, le perfectionnement des institutions et du cadre juridique, le développement d’une économie de marché à orientation socialiste avec un rôle de plus en plus affirmé du secteur privé, ainsi que la science et la technologie, l’humain et la culture, et enfin la défense, la sécurité et les affaires étrangères.

Il convient de souligner que ces priorités sont étroitement interconnectées. Le secteur privé ne peut se développer sans réformes institutionnelles. La science et la technologie peinent à faire un bond en avant sans des ressources humaines adaptées. La culture et l’humain sont érigés en fondements endogènes du développement, et non en simples domaines d’appoint.

Cette approche exige une très forte capacité de coordination et, plus encore, une discipline rigoureuse dans l’exécution de la part de l’appareil. C’est là le principal goulet d’étranglement, mais aussi l’épreuve décisive de la période à venir.

Le large consensus constaté lors des votes sur les questions de personnel traduit un choix privilégiant l’accord collectif et la continuité, afin de poser les bases d’un mandat qui devra affronter de nombreuses décisions difficiles et sensibles.

Le XIVe Congrès - un jalon du développement

En conclusion de son discours, le secrétaire général a souligné que le 15ᵉ plénum constituait un événement politique majeur pour le pays. Ce plénum a ouvert une nouvelle phase de développement, avec des exigences plus élevées en matière de qualité de la croissance et de capacités de gouvernance.

Dans son discours de clôture, le chef du Parti a formulé des exigences très concrètes. Les opportunités de développement ne pourront se concrétiser que si les percées stratégiques sont mises en œuvre jusqu’au bout, avec une discipline d’action rigoureuse et des responsabilités clairement définies à chaque niveau, dans chaque secteur et pour chaque individu au sein de l’appareil. Tel est le défi que devra relever le XIVe Congrès, et qui marquera les cinq prochaines années du parcours de développement du Vietnam.

Tu Giang - Hoàng Phuong/CVN

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