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Statue de dragon placée devant le théâtre Duyêt Thi Duong, dans la Cité impériale de Huê (Centre). |
Parmi les localités récelant des objets reconnus, la ville de Hanoï, la province de Quang Nam et la ville de Huê (Centre) comptent quatre trésors nationaux reconnus lors de cette 13e reconnaissance. La province de Hà Nam (Nord) et la ville de Dà Nang (Centre) en comptent chacune trois, le reste provient de provinces telles que Bac Giang, Bac Ninh (Nord), Dak Nông (hauts plateaux du Centre), Binh Thuân, Phu Yên (Centre), Dông Nai, An Giang (Sud).
La plupart des pièces se trouvent dans des musées et des centres de préservation du patrimoine des villes et provinces. À Hanoï, trois trésors nationaux sont conservés au Centre de préservation du patrimoine de Thang Long - Hanoï. Il s’agit d’une tête de phénix de l’époque datant des XIe-XIIe siècles, d’un vase impérial du XVe siècle et d’une collection de céramiques Truong Lac des XVe-XVIe siècles. C’est par ailleurs au Musée national d’histoire du Vietnam que se trouvent les deux autres trésors nationaux, la pagode Linh Xung, datant du règne du roi Lý Nhân Tông, en 1126, les planches de bois gravées Đa Bôi, datant de la 12e année du règne du roi Thiêu Long, en 1269.
D’autres pièces reconnues font partie de collections privées à Hanoï, Hai Phong (Nord), Quang Nam (Centre) et Hô Chi Minh-Ville.
Nous vous présentons ci-dessous les photos et informations détaillées de plusieurs objets typiques de cette 13e reconnaissance.
Le sceau en or “Hoàng đê chi bao” (trésor de l’empereur), d’un poids de 10,78 kg, est le plus grand, le plus beau, le plus précieux et le plus important du genre datant de la dynastie des Nguyên (1802-1945), dernière dynastie féodale du Vietnam. En octobre 2022, la Maison de ventes aux enchères française Millon, fondée en 1928, avait mis aux enchères 329 antiquités, dont le sceau en or “Hoàng dê chi bao”.
Après des négociations directes à l’aide du Département du patrimoine culturel relevant du ministère vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme, le collectionneur Nguyên Thê Hông a réussi à l’acheter pour plus de 6,1 millions d’euros. Il est actuellement conservé au musée royal Nam Hông, province de Bac Ninh (Nord). Selon le Département du patrimoine culturel, ce sceau est un héritage important, symbolisant le pouvoir politique dans une période historique du Vietnam et marquant également la transition de la monarchie à la démocratie populaire à l’époque Hô Chi Minh.
La collection des têtes de phénix de l’époque des Ly (1009-1225) comprend cinq pièces en terre cuite. Ces œuvres illustrent le raffinement de l’artisanat sous cette dynastie, avec des sculptures tridimensionnelles de tailles variées. L’ensemble des motifs décoratifs a été gravé à la main. Ces objets emblématiques et remarquables ont été découverts sur un site archéologiques au 18, rue Hoàng Diêu, dans le centre de la Citadelle impériale de Thang Long-Hanoï.
Chaque tête de phénix est représentée en mouvement, avec une crinière ondulant vers l’avant, un bec long et des joues gonflées, ainsi qu’une crête en forme de feuille également orientée vers l’avant. Les détails, tels que les grands yeux bien marqués, les sourcils formant une bande courbée vers l’arrière, et les larges oreilles sinueuses, ont été soigneusement sculptés, démontrant le grand savoir-faire des artisans de l’époque. Cette collection représente une source précieuse pour l’étude de l’art architectural et de la sculpture sous la dynastie des Ly.
La collection d’accessoires en or comprend 16 artefacts, fabriqués à la main au début du XXe siècle sous la dynastie des Nguyên, et offerts par les habitants locaux en hommage à la Déesse-Mère Lê Chân au temple Nghè, ville de Hai Phong (Nord). Selon Trân Thi Hoàng Mai, directrice du Service municipal de la culture et des sports, cette collection inclut une paire de bracelets ; une feuille d’or ; une tablette en forme de feuille de bétel et de trois noix d’arec ; un collier de perles ; un éventail ; deux bâtons de rouge à lèvres ; trois boutons ; une paire de grandes boucles d’oreilles ; deux paires de petites boucles d’oreilles.
Minutieusement fabriqués à la main en or 24 carats, ces objets sont conservés au Musée municipal de Hai Phong. Selon les experts, leur design exceptionnel, accompagné de motifs caractéristiques tels que des dragons, des représentations des quatre saisons, des fleurs de citronnier, et de petits points circulaires, confère à ces pièces une valeur historique et culturelle inestimable.
Le tambour de bronze de Dông Son et la jarre de bronze de Dông Son font partie de la collection privée de Nguyên Hoàng Long, domiciliée dans la ville de Hôi An, province de Quang Nam (Centre). Étant des produits de l’intelligence, de la créativité et du savoir-faire exceptionnel d’artisans qui ont développé une technique avancée de métallurgie, ils sont deux objets de grande valeur pour l’étude de la culture de Dông Son, datant des IVe-IIIe siècles av. J.-C. jusqu’aux Ier-IIe siècles apr. J.-C. La surface du tambour a un diamètre de 49,5 cm, sa hauteur totale est de 35,5 cm, et son diamètre de base de 56 cm. Il est en bon état général, bien que le corps présente quelques perforations. Les gravures révèlent pour la première fois un animal mythologique créé par les anciens Vietnamiens. Cet animal présente des similarités stylistiques avec l’art égyptien antique, notamment le célèbre Sphinx (corps de lion et tête humaine).
Quant à la jarre de bronze, elle est de forme cylindrique et dotée d’un couvercle. Elle mesure 58 cm de hauteur totale (couvercle inclus), avec un diamètre d’ouverture de 39 cm et un diamètre de base de 35,5 cm. Ce récipient, pièce unique tant par sa forme que par son état de conservation, est orné de motifs magnifiques décoratifs, dont certains sont inédits pour les archéologues. Parmi ces éléments, figurent un paon debout sur le dos d’une tortue, un joueur de tambour assis, des scènes représentant des sacrifices humaines de personnes enfermées dans des cages ou saisies par les cheveux ainsi que quatre blocs de sculptures illustrant des chiens de chasse sur le couvercle.
Le bas-relief Shiva dansant de Phong Lê est une œuvre exceptionnelle, remarquable tant par sa forme que par son contenu, sur le thème de Shiva dansant, parmi les sculptures Cham connues. L’œuvre, exposée au Musée de sculptures Cham de la ville de Dà Nang (Centre), représente le dieu Shiva dans une posture de danse, appelée également Nataraja (roi de la danse). Ce motif symbolise le pouvoir absolu et constitue l’une des représentations les plus parfaites du dieu Shiva. Le terme Nataraja provient du sanskrit : Nata qui signifie “danse” et Raja qui signifie “roi”.
Selon l’hindouisme, à la fin de chaque cycle cosmique, le dieu Shiva exécute sa danse divine pour détruire l’univers ancien, devenu sans vie, et préparer la création d’un nouvel univers. Grâce à sa valeur culturelle et artistique unique, cette œuvre a été présentée dans plusieurs expositions internationales. Le site de Phong Lê (aujourd’hui situé dans le quartier de Hòa Tho Đông, district de Câm Lê, ville de Đà Nang), où cet artefact a été découvert, a révélé, à travers des campagnes de fouilles archéologiques menées entre 2011 et 2018, un vaste complexe témoignant de l’épanouissement et du développement de la culture cham dans la région.
Trois voitures présidentielles de Hô Chi Minh, datant de 1954 à 1969, sont actuellement conservés au site commémoratif qui lui est dédié dans le Palais présidentiel à Hanoï. Il s’agit d’une Peugeot 404, d’une ZIS 115 et d’une Pobeda. La Pobeda est l’une des voitures offertes par le gouvernement soviétique au Vietnam en 1955. Elle a régulièrement servi au Président Hô Chi Minh de 1957 à 1969, pour ses déplacements dans des régions éloignées de Hanoï.
La Peugeot 404 est une des voitures offertes par des Vietnamiens résidant à l’étranger au Président Hô Chi Minh en mars 1964. Il a utilisé cette voiture durant ses dernières années, lorsque sa santé a commencé à décliner. La ZIS 115 lui a été offerte par le Parti communiste de l’Union soviétique en 1954. Ce véhicule noir de quatre places est en acier renforcé et équipé de vitres pare-balles de 8 cm d’épaisseur, pour un poids total de plus de 2 tonnes. Ce modèle spécialisé a été produit en quantité très limitée en Union soviétique, principalement pour les chefs d’État.
Texte et photos : Linh Thao/VNA - CTV/CVN