Hanoï ou les “tisseurs de rêves”

Maintenant que je suis dans l’avion du retour de Hanoï, en route pour Bruxelles, je repense aux événements de ces deux dernières semaines. Tout s’est passé très vite. Comme dans un songe, avec des “tisseurs de rêves” qui, chacun à leur manière, ont donné du sens à ce voyage initiatique à plus d’un titre.

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À mon arrivée à Hanoï, dans la soirée du 9 septembre 2024, Yagi était passé par là, abandonnant derrière lui des dizaines de morts au Vietnam. Le bilan actuel est de 337 morts et disparus, 1.929 blessés; 238.000 habitations détruites ; plus de 278.000 ha de terres agricoles ruinées; plus de 4.700 cages d’aquaculture endommagées ou emportées ; plus de 3,2 millions d’animaux d’élevage tués. Les dégâts matériels sont estimés à environ 61.000 milliards de dôngs (soit plus de 2,2 milliards d’euros).

Ces arbres n’ont pas pu résister à la furie du super typhon Yagi qui a frappé Hanoï le 7 septembre. 
Photos : VNA/CVN
Une rue débloquée par les arbres déracinés.

Dans la capitale au Nord, le typhon avait fait sortir de ses gonds le fleuve Rouge, inondant de nombreux quartiers et obligeant des milliers de personnes à quitter leur maison, avec de l’eau parfois jusqu’à la poitrine. Même les “géants”, ces arbres magnifiques dont certains avaient plus de 100 ans, n’avaient pas résisté à la furie.

Une mobilisation a été lancée pour aider les “géants” à se redresser. 
Photo : VNA/CVN
À Hanoï, plus de 40.000 arbres ont été déracinés par Yagi, les plus robustes ont été replantés. 
Photo : A.G./CVN
Les jeunes déplacent un réfrigérateur de la maison abimée d’une famille. 
Photo : VNA/CVN
Deux policiers aident des paysannes du district de Chuong My, à Hanoï, à récolter du riz. 
Photo : VNA/CVN

Plus de 40.000 étaient tombés au combat, inégal… Et puis, les “tisseurs de rêves” sont arrivés. Dans l’ombre, jour et nuit, sans relâche, ils ont repoussé le fleuve dans son lit, commencé à rebâtir les maisons, dégagé les gravats des rues, nettoyé et réparé les trottoirs, rétabli l’électricité… Mais aussi et surtout, ils et elles ont aidé les “géants” à se redresser, pas tous bien sûr, mais les plus forts, les plus braves d’entre eux.

Dans les rues de Hanoï, les couleurs habituelles ont très vite remplacé la grisaille de Yagi. 
Photo : A.G./CVN
Deux semaines après le passage de Yagi, Hanoï brille à nouveau sous la pleine lune. 
Photo : A.G./CVN

Et pour les réconforter, on raconte ici que depuis, chaque nuit, une mystérieuse joueuse de cithare se rend à leur pied. Au bout de deux semaines, c’est comme si Yagi n’avait quasi jamais existé. Hanoï avait retrouvé le soleil. Et moi, je m’étais mis en quête de la joueuse de cithare. Pour toujours.

Hanoï romantique, un jour automnal deux semaines après le passage du typhon Yagi. 
Photo : VNA/CVN
Après la pluie, le beau temps. 
Photo : VNA/CVN

Alain Gérard/CVN

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