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Hanoï intensifie le développement de zones de floriculture high-tech, conciliant performance économique et respect de l’environnement.
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Le modèle de culture d'orchidées high-tech de la coopérative Dân Hoài présente un excellent rapport qualité - prix. |
Photo : hanoimoi.vn |
Ces dernières années, la ville a mis en œuvre de nombreux modèles de culture de fleurs sous serres et sous filets, utilisant de nouvelles variétés et des techniques modernes pour garantir une production stable et de haute qualité. Des zones de production concentrées ont vu le jour, combinant harmonieusement agriculture et tourisme écologique. La ville a également converti des rizières à faible rendement en zones de culture florale, jetant ainsi les bases d’une agriculture moderne, respectueuse de l’environnement et résiliente au changement climatique.
Parmi les modèles exemplaires figure la coopérative Dân Hoài (district de Dan Phuong). Fondée en 2002, elle a su se transformer en abandonnant l’élevage porcin pour se consacrer à la culture de fleurs sur 20.000 m² de serres modernes, produisant chaque année environ 800.000 orchidées phalaenopsis. L’application des sciences et des technologies a permis non seulement d’accroître la valeur des produits, mais aussi d’améliorer la qualité des sols et de créer de nouvelles variétés capables de résister à la sécheresse. La coopérative joue également un rôle de centre de transfert technologique, accompagnant les agriculteurs de Hanoï et d’autres provinces dans la production florale.
À My Hung, Ngô Minh Truong exploite un jardin d’orchidées de 2.500 m² comprenant près de 80.000 pots et plus de 30 variétés différentes. Grâce à l’utilisation de technologies modernes de contrôle de la lumière et de l’irrigation, son exploitation garantit une production régulière, des fleurs de haute qualité et une grande diversité de couleurs. Ce modèle de culture de haute technologie contribue à réduire l’usage de produits chimiques, à optimiser les ressources naturelles et à protéger la santé publique.
Selon le Centre de vulgarisation agricole de Hanoï, la capitale compte actuellement plus de 3.000 ha de fleurs, dont 47 zones de production de grande envergure totalisant plus de 1.800 hectares, situées notamment à Mê Linh, Dan Phuong, Gia Lâm, Thuong Tin et Tây Hô. Environ 30% de la superficie est consacrée à des fleurs de qualité supérieure, dont certaines variétés - comme les orchidées, les lys ou les chrysanthèmes - sont déjà exportées. Plusieurs modèles de production appliquant des technologies modernes atteignent une valeur économique moyenne de 0,5 à 1,5 milliard de dôngs par hectare et par an, voire jusqu’à 2,2 milliards de dôngs dans certains cas.
Moderniser la filière florale face aux défis climatiques et économiques
Cependant, la production florale de haute technologie fait encore face à de nombreux défis : coûts d’investissement initiaux élevés, risques climatiques et sanitaires, petites exploitations dispersées, et absence de marques locales bien établies, ce qui limite l’expansion du marché. Pour surmonter ces difficultés, les autorités et les experts recommandent la mise en place de crédits préférentiels afin d’aider les entreprises et les coopératives à investir dans les infrastructures modernes. Il est également nécessaire de renforcer le transfert de technologies, de former les agriculteurs aux techniques de culture et d’entretien sous serre, et de développer des marques locales pour les produits floraux typiques de chaque région.
Selon Nguyên Manh Phuong, le service continuera à coopérer avec les localités pour dispenser des formations techniques, améliorer la gestion des cultures sous serres et renforcer la résilience face aux aléas climatiques. La ville encouragera également l’exploitation des terres alluviales le long des rivières et la conversion des rizières peu productives en zones florales, associant fermes agricoles et tourisme expérientiel, créant ainsi de nouveaux emplois et revenus pour les agriculteurs.
Parallèlement, Hanoï intensifiera les investissements dans la recherche et la sélection de nouvelles variétés adaptées au climat et aux préférences des consommateurs, tout en promouvant la numérisation à travers la cartographie et la traçabilité numérique des produits floraux pour accroître leur transparence et leur valeur.
En s’orientant vers une agriculture verte, circulaire et résiliente, Hanoï entend non seulement protéger son environnement naturel, mais aussi dynamiser ses exportations, moderniser son économie agricole et affirmer l’image d’une capitale durable et harmonieuse avec la nature.
VNA/CVN