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Nguyên Thu Thuy en mission de sauvetage des tortues à Hai Duong en 2023. |
Photo : CTV/CVN |
Chaque matin, à 07h00, Nguyên Thu Thuy, coordinatrice du Programme sur les tortues d’Asie au Parc national de Cuc Phuong, dans la province de Ninh Binh (Nord), commence sa journée en effectuant une ronde minutieuse des enclos. Elle inspecte chaque reptile, délègue les tâches aux équipes et supervise les soins spécifiques, particulièrement durant la période de reproduction. Nettoyage méticuleux des habitats, préparation de régimes alimentaires adaptés, et surveillance des pontes sont des étapes indispensables pour garantir la survie des espèces menacées.
Un travail exigeant
Les tortues récemment secourues ou blessées reçoivent des soins intensifs de l’équipe vétérinaire. “Après cela, nous nous occupons des incubateurs et vérifions régulièrement l’éclosion des œufs”, précise Mme Thuy.
Les sauveteurs ont secouru à temps des tigreaux captu rés au Parc national de Pù Mat. |
Photo : CTV/CVN |
Les sauveteurs du Centre de conservation des tortues de Cuc Phuong sont en alerte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. “Notre travail ne s’arrête jamais, même pendant les jours fériés”, confie Nguyên Thu Thuy. Dès qu’une saisie d’animaux sauvages est signalée, ils se mobilisent immédiatement, à toute heure du jour ou de la nuit. “Nous collaborons étroitement avec les autorités pour identifier les tortues et leur prodiguer les premiers soins avant leur transfert vers notre centre. Notre objectif est de les réhabiliter et de les réintroduire dans leur milieu naturel”, explique-t-elle.
Les employés du centre, tous formés avec rigueur, veillent à ce que chaque animal reçoive une alimentation adaptée et des soins médicaux réguliers. Après près de dix ans passés au sein du sanctuaire, Nguyên Thu Thuy exprime sa passion pour ce travail : “C’est une chance de travailler avec ces créatures incroyables, au plus près de la nature”. Entourée d’une équipe soudée, elle se sent privilégiée de contribuer à la préservation d’espèces menacées. Ses voyages et formations à l’étranger lui permettent d’approfondir ses compétences et de rester à la pointe des innovations.
Le Centre de conservation des tortues abrite plus de 2.000 reptiles appartenant à 24 espèces indigènes du Vietnam. L’équipe, composée de 14 employés et de deux volontaires internationaux, joue un rôle clé dans la préservation de ces espèces en danger. Soucieux de favoriser l’emploi local, 80% du personnel est recruté parmi les communautés environnantes, notamment dans l’ethnie Muong. En plus des soins prodigués aux tortues, le centre se consacre également à la réhabilitation des animaux victimes du trafic illégal, en vue de leur réintroduction dans la nature.
Les saisies d’animaux sauvages nécessitent souvent une intervention rapide. “Dès que nous recevons une alerte, nous analysons les images fournies par les autorités pour évaluer l’état des animaux et leur nombre”, explique Mme Thuy. Nous guidons ensuite les agents sur le terrain pour dispenser les premiers soins avant notre arrivée”.
Les risques du métier
Deux singes se font soigner dans le Parc national de Cuc Phuong. |
Photo : CTV/CVN |
Les dangers du métier de sauveteur animalier sont bien réels. Nguyên Tât Hà, vétérinaire au Parc national de Pù Mat, dans la province de Nghê An (Centre), se souvient d’un incident survenu il y a plus de dix ans. Lors d’une intervention de routine, il a été attaqué par un singe, qui lui a infligé de profondes blessures au bras. “Après une longue absence, les animaux ne me reconnaissaient plus”, raconte-t-il, en montrant ses cicatrices, preuve de la violence de l’attaque. C’est un rappel constant des risques que nous courons pour protéger la faune.
Avec 20 ans d’expérience, Nguyên Tât Hà compare son travail à celui d’un médecin urgentiste. “Les animaux que nous recevons sont souvent en état critique, explique-t-il. Mal nourris, blessés, ils nécessitent des soins immédiats”. Qu’il s’agisse d’une alerte nocturne ou d’une saisie en pleine journée, “voir ces animaux sauvés évoluer librement dans le centre est notre plus belle récompense”, confie M. Hà. “Même si le travail est exigeant et peu rémunéré, la satisfaction d’avoir contribué à leur survie est inestimable”, ajoute-t-il.
Pour ces passionnés de la nature, le plus grand bonheur est de relâcher ces animaux en bonne santé dans leur habitat naturel. “La conservation de la faune est un marathon, pas un sprint, rappelle-t-il. Chaque petit geste compte pour assurer la pérennité de ces espèces”.
An Khanh - Huong Linh/CVN