Aquaculture marine : vers une production industrielle, verte et durable

L’aquaculture en mer s’affirme aujourd’hui comme un axe de développement majeur, générateur de forte valeur économique, contribuant à réduire la pression sur les zones côtières tout en participant à la restauration des ressources halieutiques et à la protection des écosystèmes marins.

>> Đồng Tháp accélère la transition verte dans les exploitations halieutiques

>> An Giang développe des chaînes d’approvisionnement durables

>> La filière aquatique vietnamienne vise 11 milliards de dollars d’exportations

Aquaculture marine dans la province de Khánh Hòa.
Photo : CTV/CVN

Selon Ngô Thế Anh, chef du Service de l’aquaculture du Département des ressources aquatiques et de l’inspection des pêches (ministère de l’Agriculture et de l’Environnement), l'aquaculture en mer se développe vivement dans les provinces littorales autour de quatre groupes principaux : poissons marins, algues et macroalgues, mollusques et langoustes.

En 2024, la production d’aquaculture marine était estimée à 832.000 tonnes, avec une croissance annuelle moyenne de plus de 8,5% sur la période 2020-2024. Les zones phares comme Khánh Hòa, Phú Yên, Kiên Giang ou Quảng Ninh génèrent environ 900 millions de dollars d’exportations par an, illustrant le potentiel d’expansion considérable à l’heure où la demande mondiale pour des produits aquatiques de qualité et respectueux de l’environnement ne cesse de progresser.

Le Vietnam bénéficie de nombreux atouts naturels, notamment plus de 3.200 km de côtes, des zones d’eaux profondes et abritées, favorables au développement d’une aquaculture industrielle au large. Le cadre juridique s’est renforcé grâce à la Loi sur les ressources aquatiques, à la Loi sur l’aménagement et à la stratégie de développement de l’économie maritime. Par ailleurs, l’expérience des communautés côtières et l’élargissement du marché - exportations, tourisme, demande croissante en produits sains - constituent des leviers importants pour le secteur.

Cependant, l’aquaculture marine doit faire face à plusieurs défis : infrastructures et technologies offshore encore limitées, risques environnementaux et sanitaires accrus, impacts du changement climatique, sans compter les conflits d’usages entre tourisme, énergie, transport maritime et aquaculture. Pour un développement durable, il devient essentiel d’accélérer l’investissement technologique, de perfectionner la planification de l’espace maritime et de renforcer la gestion environnementale, en vue d’un modèle moderne, vert et compétitif.

Aquaculture marine à grande échelle

Le Dr. Phạm Anh Tuấn, membre permanent de l’Association vietnamienne des produits aquatiques, estime que l’aquaculture côtière dépasse désormais la capacité de charge de l’écosystème, entraînant un risque accru de maladies et de pollution. Il juge donc urgent de réorganiser l’espace littoral, de restructurer la production et de promouvoir le développement offshore selon des standards modernes et durables.

Il souligne enfin la nécessité de mettre à jour le cadre institutionnel, les politiques, les normes et les règlements techniques, tout en renforçant l’investissement dans la science, la technologie et l’innovation afin que les avancées techniques puissent être rapidement appliquées sur le terrain.

Dans la stratégie de développement des produits aquatiques à l’horizon 2030, avec vision 2045, l’aquaculture marine est définie comme l’un des piliers essentiels.

L’objectif est d’atteindre, d’ici 2030, 300.000 ha de surfaces d’élevage, 1,45 million de tonnes de production et 1,8 à 2 milliards de dollars d’exportations. Le pays ambitionne ainsi de devenir une puissance de l’aquaculture marine, tant au niveau régional que mondial.

Selon Ngô Thế Anh, le secteur s’est fixé quatre orientations majeures. Premièrement, il faudrait développer une industrie d’aquaculture marine de grande envergure, avec la formation de zones d’élevage nationales clés, modernisant les systèmes de cages et les infrastructures logistiques. Deuxièmement, il convient d’investir dans les technologies de base, notamment la production de semences, l’alimentation industrielle, les modèles d’élevage en cycle fermé et la numérisation complète des processus.

Troisièmement, il s’agit de bâtir un écosystème d’aquaculture marine intégré, reliant étroitement les maillons de la chaîne, de la production à la transformation et à la consommation, en vue d’un modèle d’économie bleue multivalués.

Quatrièmement, il faut promouvoir la croissance verte, protéger la biodiversité et renforcer la capacité d’adaptation au changement climatique.

Le Dr. Phạm Anh Tuấn propose un plan de développement en deux phases. La période 2025–2027 sera consacrée au traitement des obstacles institutionnels, à la réorganisation de la production côtière et à la préparation des conditions nécessaires en matière de technologies, de modèles d’élevage et de marché pour le développement offshore. Entre 2028 et 2030, sur la base des acquis de la première phase, l’aquaculture sera étendue aux zones marines ouvertes tout en finalisant les conditions permettant de bâtir un secteur moderne, durable et compétitif.

Truong Giang/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top