Hai Phong
: Contrôle intégral des bateaux de pêche pour lever le "carton jaune"

Déterminée à lever le "carton jaune" infligé par la Commission européenne pour pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), la ville de Hải Phòng (Nord) a engagé une vaste opération de contrôle et de réorganisation de son secteur halieutique.

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Les pêcheurs de Hai Phong équipent leurs navires de systèmes VMS et s’engagent à ne pas pêcher illégalement.
Photo : CL/CVN

Le président du Comité populaire municipal, Lê Ngọc Châu, a attribué des responsabilités précises à chaque service, fixant un cap clair : "un mois d’action pour lutter contre la pêche IUU et développer une filière durable".

Selon les données officielles, Hai Phong compte actuellement 809 navires de pêche en activité. Mais la gestion de cette flotte reste complexe : nombre d’embarcations ne disposent pas encore de dossiers complets, certaines n’affichent pas correctement leurs numéros d’immatriculation, et de nombreux cas de déconnexion volontaire du système de surveillance par satellite (VMS) ont été constatés. Par ailleurs, les contrôles à l’entrée et à la sortie des ports demeurent encore insuffisamment rigoureux.

Pour remédier à ces failles, le président du Comité populaire a confié à la Service de l’agriculture et de l’environnement un rôle central dans la coordination des actions. Cette dernière doit recenser et classifier l’ensemble des navires, finaliser les procédures d’enregistrement, de certification et de délivrance des licences pour tous ceux répondant aux normes en vigueur.

La Service est également chargée d’établir et de mettre à jour régulièrement la liste des navires non conformes afin que les autorités compétentes puissent en assurer le suivi. Elle devra veiller à ce que 100% des bateaux immatriculés affichent leur numéro et leur marquage conformément aux réglementations du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

Dans le même temps, Hai Phong prévoit de réenregistrer les navires dédiés à l’aquaculture et aux services maritimes, tout en lançant une politique d’accompagnement à la reconversion professionnelle pour les pêcheurs dont les embarcations ne remplissent plus les critères techniques. Des aides seront accordées pour le remplacement et la maintenance des dispositifs VMS, garantissant leur fonctionnement continu, y compris lorsque les navires sont à quai.

Les autorités locales intensifient également le contrôle des navires aux ports, notamment dans les installations privées non encore reconnues officiellement. Les données relatives aux débarquements devront être systématiquement consignées dans les systèmes électroniques VNeID, elogbook et eCDT, permettant d’assurer la traçabilité des produits de la mer depuis la capture jusqu’à la commercialisation. Toute perte de signal VMS fera l’objet d’une alerte immédiate.

Traçabilité des produits de la mer

Parallèlement, la ville met en place des politiques de soutien financier pour aider les pêcheurs à moderniser leurs équipements de suivi, et investit dans l’amélioration des infrastructures numériques portuaires afin de faciliter la mise à jour en temps réel des informations sur les systèmes électroniques eCDT et les journaux de pêche.

Contrôle strict de tous les bateaux entrant et sortant du port.
Photo : CL/CVN

Tous les acteurs de la filière - entreprises de transformation, acheteurs, ports de pêche et autorités locales - sont désormais tenus de superviser et d’enregistrer électroniquement la totalité des volumes débarqués ainsi que les documents de traçabilité. L’objectif est d’unifier et de généraliser l’usage du système eCDT à l’ensemble des ports de la ville.

Le Service de la Police doit, de son côté, assurer la correspondance et la mise à jour des données de chaque navire dans la base nationale de la pêche (VNFishbase) et dans le système VNeID interconnecté à la base de données de la population.

Quant au Commandement des gardes-frontières, il a pour mission d’identifier les zones d’amarrage concentrées, d’afficher publiquement la liste des navires inactifs, de sceller ceux ne disposant pas des autorisations nécessaires et d’en interdire tout usage. Chaque navire non conforme devra être surveillé individuellement.

Les gardes-frontières sont également mobilisés pour contrôler 100% des entrées et sorties des navires aux postes frontaliers maritimes, veillant à ce qu’aucun bâtiment ne franchisse les limites autorisées ni ne coupe son dispositif VMS. Des opérations de patrouille intensives sont prévues dans toutes les zones côtières, estuaires et îles jusqu’à la fin de la cinquième mission d’inspection de la Commission européenne.

Les comités populaires des communes et quartiers devront collaborer à ces actions : sceller les navires non conformes, assurer un suivi hebdomadaire de leur situation et signaler tout manquement. Ils sont aussi chargés d’ouvrir et de mettre en service de nouveaux ports de pêche, y compris privés, en y affectant des équipes dédiées à l’inspection et au contrôle.

Enfin, le Service des affaires étrangères de la ville coordonnera la communication et le traitement des cas impliquant des navires ou pêcheurs vietnamiens arrêtés à l’étranger, en lien avec les autorités compétentes.

Thao Nguyên/CVN

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