>> Hô Chi Minh-Ville vise 3,73 milliards de dollars d’investissements industriels
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Le modèle des parcs industriels écologiques est une solution pour réduire les impacts environnementaux. |
Photo : VNA/CVN |
Au Vietnam, bien que seuls 1% à 2% des 290 zones industrielles existantes soient en cours de transformation vers des modèles verts, ce nombre reste en progression.
Ces zones écologiques se distinguent par l’intégration systématique des considérations environnementales dans leur conception et leur fonctionnement, visant à réduire leur impact négatif tout en maximisant l’efficacité des ressources et la croissance économique.
Le programme pilote mené depuis 2015 par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) en partenariat avec le ministère vietnamien chargé de l’investissement a déjà fait ses preuves dans les zones de Ninh Binh, Cân Tho et Dà Nang.
Les entreprises concernées ont économisé plus de 6,5 millions de dollars par an en adoptant des pratiques de production, d’énergie et de gestion de l’eau plus efficientes.
Les résultats sont parlants : plus de 22.000 MWh d’électricité et 600.000 m³ d’eau douce économisés, ainsi qu’une réduction annuelle de 32.000 tonnes d’émissions de CO₂.
Pour encourager cette dynamique, le gouvernement a promulgué le décret N°35/2022 encadrant les zones industrielles, avec des lignes directrices spécifiques pour le développement durable à l’échelle nationale. Ce cadre légal ainsi que le Plan national d’économie circulaire jusqu’en 2035 témoignent de l’engagement progressif du Vietnam.
Sur le terrain, les initiatives écoresponsables se multiplient. Par exemple, l’aciérie de Dà Nang a adopté des solutions innovantes : éclairage naturel (skylight), ventilation naturelle, LED, isolation thermique des conduites vapeur ou encore récupération d’eau traitée pour la lutte incendie. Résultat : plus de 4,33 tonnes de CO₂e évitées et économies de 1,5 milliard de dôngs sur l’année.
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La société Jakob Saigon Co., Ltd., implantée dans la zone industrielle Vietnam - Singapour, est une entreprise exemplaire de la transition écologique à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : VNA/CVN |
À Hai Phong, l’usine de production d’aimants en terres rares a renouvelé ses compresseurs, optimisé la pression d’air, renforcé la maintenance des filtres, amélioré la gestion des chaudières, de l’eau et de la vapeur, économisant près de 1,6 milliard de dôngs, 469 MWh d’électricité, 722 m³ d’eau et réduisant 1.887 tonnes de CO₂eq annuels.
Dans les zones industrielles écologiques, telles que DEEP C, AMATA et Hiêp Phuoc, la valorisation des déchets d’une entreprise comme matière première pour une autre réduit significativement les consommations d’eau (1.095.000 m³), d’électricité (1.367.000 kWh) et les émissions de gaz à effet de serre (106.577 t CO₂eq par an).
L’exemple du recyclage des résidus de verre dans le parc DEEP C illustre pleinement le concept : 3.000 tonnes de déchets transformées en matériaux utiles pour l’aménagement du site, générant un bénéfice net d’environ 2 millions de dollars pour un investissement de 10 millions de dollars.
Pour accélérer la transition des zones classiques vers des zones écologiques, il est crucial d’élaborer des bases de données solides, des trajectoires de conversion claires, et de renforcer les partenariats financiers.
"Le développement de nouvelles zones écologiques doit s’appuyer sur un urbanisme adapté, respecter les principes de symbiose industrielle et s’intégrer dans la planification territoriale", explique Nguyên Trâm Anh, coordinatrice du programme national d’économie circulaire.
Elle insiste également sur la création de zones "industrielles 4.0 écologiques" alliant automatisation, agrégation de données, intelligence artificielle et collaboration homme-machine pour maximiser l’utilisation des ressources.
NDEL/VNA/CVN