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Des gardes forestiers et habitants locaux lors d’une patrouille dans le Parc national de Yok Dôn. |
Photo : VNA/CVN |
S’étendant sur plus de 115.500 ha dans les provinces de Dak Lak et Dak Nông, sur les hauts plateaux du Centre, le Parc national de Yok Dôn abrite la seule forêt de diptérocarpes du Vietnam. Il renferme une riche biodiversité, comprenant 858 espèces de plantes, 89 de mammifères et 305 d’oiseaux.
Pour préserver cette richesse naturelle, les autorités locales ont mis en place diverses politiques de protection en intégrant les communautés et en réduisant les pratiques destructrices et dépassées.
Préserver la paix
Plus de 500 habitants de huit ethnies minoritaires du village de Drang Phôk, district de Buôn Dôn, province de Dak Lak, niché au cœur du parc, ont renoncé à l’exploitation forestière pour subvenir à leurs besoins. Ils participent désormais activement à la préservation de cet écosystème, en prenant part aux patrouilles avec les gardes forestiers.
Y Toek Knul, chef de l’équipe de protection forestière de Drang Phôk, indique que vingt foyers coopèrent avec le poste de gardes forestiers pour protéger plus de 430 ha de forêt. Grâce à leur connaissance du terrain, ces habitants contribuent à la préservation de l’écosystème, en repérant rapidement les actes de déforestation ou de braconnage et en prévenant les incendies.
Depuis la création de l’équipe en 2009, Y Toek Knul reçoit chaque année environ 3,8 millions de dôngs (150 USD) à cette mission. Fort de son expérience, il souligne l’importance de l’écosystème pour le bien-être et la stabilité du village.
À 65 ans, Y Mosk Hra, doyen du village, continue à patrouiller régulièrement avec les gardes forestiers. Pour lui, la forêt a nourri les habitants de Drang Phôk depuis des générations, faisant de sa protection un devoir pour la communauté. “Préserver la forêt, c’est préserver la paix et l’avenir du village”, dit-il, rappelant l’importance de cette mission dans le contexte du changement climatique.
“En tant qu’ancien respecté du village et acteur engagé dans la vie communautaire, je plaide toujours en faveur d’un bon état d’esprit et de l’exercice de nos responsabilités en matière de protection de la forêt”, déclare Y Mosk Hra. “Protéger l’écosystème forestier, c’est protéger la paix du village pour les générations futures et réduire les conséquences des catastrophes, en particulier dans le contexte du changement climatique”, ajoute-t-il.
Nguyên Phuc Yên, chef adjoint du poste de gardes forestiers de Drang Phôk, souligne que la participation de la communauté est essentielle à la gestion de la forêt, notamment avec la protection de cinq sous-zones totalisant 5.000 ha.
Pouvoir collectif
Les gardes forestiers assignent des tâches aux membres de l’équipe locale de protection des forêts avant une patrouille. |
Photo : VNA/CVN |
Grâce aux politiques de protection partagée et aux campagnes de sensibilisation, les habitants de Drang Phôk se sont engagés activement dans la préservation de la forêt.
“Les efforts collectifs des habitants qui assument des tâches de protection des forêts ont permis de réduire la pression exercée sur les gardes forestiers en matière de patrouilles, d’élimination des pièges des braconniers et de prévention des incendies de forêt pendant la saison sèche. Grâce à cela, l’empiètement sur la forêt dans les zones qui nous ont été attribuées a diminué ces dernières années”, partage M. Yên.
Le Parc national de Yok Dôn collabore actuellement avec 17 villages situés dans la zone tampon, soit 2.769 ménages couvrant 17.500 ha. Cette année, 7 milliards de dôngs (283.000 USD) sont alloués à la protection communautaire des forêts. Au premier semestre, 3,4 milliards de dôngs ont déjà été versés.
Après des années de coopération, gardes forestiers et communautés locales ont tissé des liens solides, unissant leurs efforts pour protéger cet écosystème unique.
Huong Linh/CVN