Vinh Long : fruit de l’application de high-tech en crevetticulture

Dans les zones côtières, de nombreuses communautés autrefois isolées par des infrastructures limitées et des moyens de subsistance instables connaissent aujourd’hui une transformation remarquable grâce au modèle d’élevage de crevettes en haute technologie.

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La commune de Thạnh Phong (province de Vĩnh Long) s’impose comme un exemple de réduction durable de la pauvreté grâce à l’accès à l’information et à l’adoption de techniques modernes.

Selon M. Phạm Văn Hùng, président du Comité populaire communal, des centaines de foyers ont abandonné les étangs en terre pour passer aux bassins bâchés, améliorant ainsi l’efficacité, réduisant les risques sanitaires et optimisant la gestion de l’élevage. La localité vise, d’ici la fin de l’année, 4.000ha de crevetticulture high-tech pour une production de près de 6.500 tonnes, et prévoit d’en étendre 120ha supplémentaires sur la période 2025-2030.

Des bassins d'élevage de crevettes de haute technologie, situés dans les zones côtières et équipés de systèmes de traitement des eaux usées, contribuent à améliorer l'efficacité et à protéger l'environnement.
Photo: CTV/CVN

Investissements dans les infrastructures et le transfert de technologies

Pour atteindre ces objectifs, la commune investit simultanément dans les infrastructures et le transfert de technologies. Douze réseaux triphasés totalisant 12km ont été mis en service, garantissant une alimentation électrique stable ; onze axes routiers, soit près de 16km, ont été réhabilités. Dix canaux d’irrigation ont été curés afin d’assurer une source d’eau propre. Parallèlement, formations, ateliers techniques et séances de sensibilisation portant sur la gestion de l’eau, la densité de peuplement ou les protocoles de traitement et de prévention sont organisés régulièrement.

Les autorités locales facilitent également la mise en relation avec les entreprises de semences, d’aliments, de technologies et de systèmes de surveillance, tout en aidant les éleveurs à accéder à des prêts préférentiels. Grâce à ces efforts, l’élevage high-tech se généralise rapidement, remplaçant peu à peu les méthodes traditionnelles. L’introduction d’équipements automatisés et d’outils numériques permet un meilleur contrôle de l’environnement, une réduction des coûts et une hausse des rendements, tout en fédérant une communauté d’apprentissage mutuel.

Parmi les pionniers figure M. Đặng Văn Bảy, du hameau de Đại Thôn. Il y a plus de vingt ans, il ne possédait que quelques petits étangs en terre. Après avoir suivi plusieurs formations et consulté des experts, il a converti l’intégralité de sa superficie en élevage technologique. Sur chaque hectare, seuls 1.500m2 sont réservés aux bassins de production, le reste étant dédié aux bassins de décantation, de traitement et de nurserie. L’eau y circule en circuit contrôlé - décantation, filtration, contrôle de qualité - avec une oxygénation continue. Les paramètres tels que pH, salinité ou densité d’algues sont surveillés quotidiennement grâce à des capteurs.

La crevetticulture hi-tech fait peau neuve

Ce contrôle strict de l’environnement permet une croissance rapide, peu d’épidémies et une productivité triplée par rapport aux méthodes traditionnelles, avec des crevettes atteignant 30–40 pièces/kg en un peu plus de deux mois. Les revenus ont bondi : près de 20 milliards de dôngs en 2019, environ 25 milliards en 2020, puis 30–35 milliards en 2021, pour une production dépassant 400 tonnes. Sa ferme génère aussi 50 à 60 emplois locaux avec un salaire mensuel supérieur à 10 millions de dôngs. Il est par ailleurs conseiller technique du Club des Agriculteurs milliardaires, soutenant la diffusion des technologies auprès de la communauté.

Outre les éleveurs chevronnés, de nombreux jeunes retournent également au pays pour s’engager dans ce modèle moderne. C’est le cas de M. Trương Thái Trọng, qui a quitté la ville pour revenir dans la commune de Đông Hải, exploitant 11,5ha de terres forestières héritées de sa famille, poursuivant ainsi la dynamique d’élevage high-tech en plein essor dans la région.

Un éleveur est enthousiasmé par la récente récolte de crevettes, qui a affiché une productivité élevée.
Photo : CTV/CVN

Lors des premières campagnes, M. Trương Thái Trọng subissait des pertes de 500 à 600 millions de dôngs, une situation fréquente pour un débutant. Les épidémies telles que la tâche blanche, la rougeur du corps ainsi que l’instabilité de la qualité de l’eau ont plusieurs fois failli le décourager. « Pour réussir, il faut comprendre la crevette et maîtriser la technique », confie-t-il.

Il a alors appris lui-même à traiter l’eau, à concevoir les bassins de décantation et à appliquer un système d’alimentation automatique afin de réduire la main-d’œuvre et stabiliser les apports nutritifs. Après quelques années, le modèle est devenu stable. Aujourd’hui, il gère dix bassins, avec une densité d’élevage de 200 à 400 individus/m2, chaque cycle durant 3 à 3,5 mois. Lorsque les prix sont favorables, un bassin peut générer un bénéfice de 500 à 800 millions de dôngs, portant son revenu annuel à plusieurs milliards. Il emploie également 4 à 5 travailleurs locaux, rémunérés environ 400.000 dôngs par jour.

Selon M. Lữ Minh Tâm, vice-président du Comité populaire de la commune de Đông Hải, ce modèle montre que les jeunes ruraux peuvent parfaitement accéder à l’information, maîtriser les technologies et contribuer ainsi à une réduction durable de la pauvreté. Au 30 octobre, le taux de pauvreté de la commune n’était plus que de 0,85%, et celui des ménages quasi pauvres de 2,35%.

Le Service des ressources naturelles et de l’environnement de la province de Vĩnh Long indique que la localité a proposé au gouvernement central d’investir dans 14 projets d’infrastructures pour la période 2026–2030, avec un budget de 1.900 milliards de dôngs, afin de développer la crevetticulture de haute technologie.

Auparavant, la province avait déjà réalisé 11 ouvrages couvrant 13.900 ha, accompagnés de programmes de formation, de transfert de techniques et de gestion environnementale. Ces projets devraient constituer une base solide pour un développement durable de l’aquaculture et une réduction de la pauvreté à long terme.

Truong Giang/CVN

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