Une vipère endémique d’une petite île du Vietnam

L’île Hòn Son, située dans la commune de Lai Son, district de Kiên Hai, province de Kiên Giang (Sud), héberge une vipère unique au monde : ran luc Hòn Son, une espèce venimeuse qui n’existe nulle part ailleurs.

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La vipère de Hòn Son, surnommée “serpent aux graines de sésame” par les habitants locaux, porte le nom scientifique Trimeresurus honsonensis. Cette espèce a été décrite pour la première fois en 2008 par trois biologistes :

Ngô Văn Tri, de l’Institut vietnamien de biologie tropicale, Larry Lee Grismer, de l’Université La Sierra aux États-Unis, et Jesse Leland Grismer, de l’Université du Kansas aux États-Unis. En raison de son caractère endémique et de sa présence exclusive sur l’île Hòn Son, cette vipère doit son nom scientifique à celle-ci.

La vipère de Hòn Son ne vit que sur une petite île du Vietnam.
Nguyên Minh Phu/CVN

À l’instar des autres vipères, celle de Hòn Son possède une grande tête triangulaire, distinctement séparée du cou et du corps. Sur la tête se détachent des yeux bruns ou orange brillants.

Ce serpent est de taille relati-vement petite, les mâles adultes mesurant 80 cm de long et pèsent entre 150 et 200 g, tandis que

les femelles peuvent mesurer 100 cm de long et peser environ 300 g.

Ce genre de serpent présente une apparence belle et impres-sionnante. La couleur de ce serpent peut varier, mais il a généralement un corps vert clair, jaune ou brun... avec des stries vertes foncé ou noires sur tout son corps, créant des rayures ou des motifs irréguliers.

C’est un serpent magnifique et attrayant, mais ne vous approchez pas trop car son venin est dangereux.

Mode de vie arboricole

La vipère de Hòn Son est une espèce qui passe la plupart de son temps à vivre dans les arbres.

On la trouve souvent dans des zones aquatiques comme les ruisseaux... car elle aime les environnements humides.

Elle se nourrit principalement de petits mammifères, d’oiseaux, de lézards et de grenouilles. Elle utilise une stratégie de chasse en embuscade, attendant patiemment que sa proie s’approche avant d’attaquer pour lui injecter du venin.

Beauté sauvage de l'île de Hon Son.
CTV/CVN

C’est une vipère active la nuit. Ce comportement les aide à éviter les températures extrêmes pendant la journée ainsi que les prédateurs. Pendant la journée, elle se cache souvent dans les trous des arbres ou sous un feuillage dense.

Comme les autres vipères, c’est une espèce ovipare, ce qui signifie qu’après la fécondation, les œufs resteront à l’intérieur de l’oviducte de la mère jusqu’à ce qu’ils éclosent et émergent.

À la naissance, les serpenteaux sont déjà dotés des mêmes caractéristiques que les adultes, possédant des crocs et des glandes à venin, et prêts à chasser.

Venin d’une rare puissance

Le serpent de Hòn Son possède un venin particulièrement toxique, agissant principalement sur le système sanguin. Lors d’une morsure, la victime ressent des douleurs intenses, des œdèmes et des troubles de la coagulation sanguine, entraînant des saignements continus. Sans soins médicaux opportuns, une nécrose de la plaie, voire la mort, peut en résulter.

En cas de morsure, il est crucial de transporter immédiatement la victime vers le centre médical le plus proche. Il faut la maintenir immobile et limiter ses mouvements. Il est également impératif de ne pas appliquer de garrot, car cela pourrait aggraver la situation en provoquant une nécrose de la plaie.

Nécessité de préservation

Malgré leur venin mortel, les vipères de Hòn Son jouent un rôle écologique essentiel en régulant les populations de petits mammifères, grenouilles, oiseaux et autres proies dans leur environnement. De plus, leur venin fait l’objet de recherches pour ses propriétés pharmacologiques, notamment dans le cadre de la production de médicaments.

La vipère de Hòn Son, surnommée “serpent aux graines de sésame” par les habitants locaux, porte le nom scientifique Trimeresurus honsonensis.
CTV/CVN

Cette espèce endémique de Hòn Son est relativement rare et sa population demeure faible. Son habitat a également subi de fortes pressions dues aux activités humaines telles que le tourisme et la construction d’infrastructures.

Actuellement classée comme “vulnérable” dans le Livre rouge du Vietnam, cette espèce pourrait facilement disparaître si son habitat venait à être détruit ou si elle faisait l’objet d’une chasse intensive.

L’île Hòn Son, avec son relief varié comprenant des montagnes, des forêts et des plages de sable blanc, est réputée pour sa beauté sauvage, son eau de mer cristalline et ses activités écotouristiques attrayantes.

Avec un climat doux toute l’année, Hòn Son devient progressivement une destination prisée pour les touristes en quête de quiétude et de proximité avec la nature. Cette tendance est toutefois une menace pour notre petite vipère rare.

Quang Châu/CVN

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