Stratégies pour améliorer la qualité de l’air à Hanoï

Hanoï continue de faire face à des problèmes de qualité de l’air. Certains experts soulignent qu’il serait souhaitable d’envisager rapidement la mise en place de mesures concrètes afin d’améliorer la situation dans la capitale.

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Vue du lac de Hoàn Kiêm à Hanoï.
Photo : Huy Hùng/VNA/CVN

Le docteur Hoàng Dương Tùng, président du Réseau vietnamien pour un air pur, a analysé les causes de la pollution atmosphérique à Hanoï, qui sont multiples. Selon lui, trois grands groupes de sources prédominent : les transports, l’industrie et les activités de construction.

Hanoï compte actuellement près de 7 millions de motos et environ 1,1 million de voitures - une immense flotte de véhicules à combustion, principale source de pollution. De plus, les infrastructures routières sont limitées et les embouteillages fréquents, surtout aux heures de pointe, entraînent une accumulation de gaz d’échappement et une grave détérioration de la qualité de l’air.

En périphérie, le brûlage de paille de riz et de déchets ménagers est encore courant. 

Hanoï reste confrontée à une pollution de l'air persistante.
Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN

Lors des pics de pollution, le Département de gestion de l’environnement sanitaire (ministère de la Santé) émet régulièrement des recommandations. Lorsque l’indice de qualité de l’air est très mauvais (201–300), les travailleurs sont invités à éviter les activités prolongées ou intenses en extérieur et à privilégier les activités en intérieur.


Pour faire face à cette situation, Hanoï a entamé la mise en œuvre de divers ensembles de mesures visant à la corriger et à mieux la maîtriser. Les experts insistent sur la nécessité d’agir sans délai à travers des solutions concrètes pour reprendre le contrôle de la qualité de l’air dans la capitale.

Lors du récent colloque scientifique intitulé "Situation actuelle et solutions urgentes pour la protection de l’environnement de la capitale Hanoï", organisé par le Comité populaire de la ville en collaboration avec l’Académie vietnamienne des sciences et technologies, le président du Comité populaire municipal Trân Sy Thanh a souligné qu’un des axes essentiels consiste à développer les transports publics et à restreindre progressivement les véhicules individuels.

L’accélération du retrait des vieilles motos et la mise en place de mécanismes de soutien pour encourager la transition vers des moyens de transport écologiques comme les véhicules électriques sont considérées comme des clés pour réduire les émissions du trafic, qui représente à lui seul près de 70% des particules fines en centre-ville.


En parallèle, Hanoï s’efforce d’améliorer l’efficacité de la collecte et du traitement des déchets solides, en expérimentant le tri à la source dans cinq arrondissements centraux. Cela permet non seulement de réduire la pression sur les centres de traitement, mais aussi de prévenir les brûlages spontanés de déchets, une cause majeure d’émissions toxiques et de particules fines dans l’air.

Dans le même temps, la ville se concentre sur l’innovation technologique afin de moderniser progressivement le processus de collecte et de traitement des déchets selon un modèle intelligent et intégré.

Dans le secteur industriel et artisanal, les experts recommandent à la ville de finaliser rapidement un plan de recensement et de relocalisation des unités de production situées au cœur des zones résidentielles. Les établissements ne répondant pas aux normes environnementales ou utilisant des technologies obsolètes devront être contraints de se moderniser ou de cesser leurs activités.

Par ailleurs, l’installation de systèmes de surveillance automatisée des émissions dans les zones industrielles, avec transmission des données aux autorités compétentes, est une mesure indispensable pour renforcer la responsabilité des entreprises et des autorités locales dans la protection de l’environnement.

Concernant la construction et l’urbanisation, Hanoï doit se montrer plus stricte dans le contrôle des poussières de chantier - un "coupable silencieux" de la pollution atmosphérique. Les autorités doivent intensifier les inspections inopinées et sanctionner sévèrement les chantiers non conformes aux règles de protection et d’arrosage anti-poussière.

De plus, pour éradiquer les brûlages sauvages de déchets et de résidus agricoles en banlieue, la ville devra combiner sanctions fortes et campagnes de sensibilisation étendues, afin de changer les habitudes des habitants, en particulier des agriculteurs des zones périphériques.

D’autres solutions à long terme sont également à l’étude, comme l’expérimentation de zones à faibles émissions (LEZ), la taxation des véhicules motorisés individuels entrant dans le centre-ville aux heures de pointe, ou encore une planification urbaine intégrée visant à réduire la densité de construction et à augmenter les espaces verts. Quelle que soit leur envergure, toutes ces initiatives nécessitent une coordination intersectorielle entre les autorités, les institutions scientifiques, les entreprises et les citoyens.


Le Premier ministre a demandé à Hanoï de moderniser les véhicules et les itinéraires afin qu'aucune moto ni aucun scooter fonctionnant aux énergies fossiles ne circule sur le périphérique 1 d'ici le 1er juillet 2026. Le directeur général de V-Green, Nguyên Thành Duong, a affirmé que l'investissement dans les bornes de recharge électriques constitue un secteur d’investissement vert promis à un fort développement au Vietnam.

Actuellement, V-Green assure une couverture de plus de 150.000 bornes de recharge dans tout le pays.
Photo : CTV/CVN

Grâce à leurs avantages considérables en termes de coût et de commodité, de plus en plus de clients vietnamiens se tournent vers les véhicules électriques.

En particulier, à mesure que le réseau de bornes de recharge de VinFast se développera progressivement, les utilisateurs vietnamiens n’auront plus à s’inquiéter de l’état des infrastructures, ce qui pourrait même devenir un moteur important de leur transition écologique.

Câm Sa/CVN


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