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Les motos ne respectant pas les normes d'émission ne seront pas autorisées sur la circulation. |
Photo : CTV/CVN |
Selon le Département vietnamien des enregistrements techniques des véhicules, le contrôle simultané des émissions des motos à partir du début de l’année 2027 à Hanoï et à Hô Chi Minh-Ville provoquerait des embouteillages en raison d’un nombre de motos bien supérieur à la capacité des centres de contrôle.
Le Département propose donc d’échelonner le calendrier : au lieu d’une application générale dès le 1er juillet 2027, Hanoï et Hô Chi Minh-Ville commenceraient les contrôles d’émissions à cette date uniquement pour les véhicules fabriqués avant 2008 (application de la norme d’émission niveau 1). À partir du 1er juillet 2029, les véhicules produits avant 2016 seraient contrôlés (niveau 2) ; et à partir du 1er janvier 2032, cela s’appliquerait aux véhicules fabriqués avant 2026 (niveau 3).
Un décalage d’un an devrait être mis en application pour les autres grandes villes comme Hai Phong (ville portuaire), Dà Nang et Huê (Centre) et Cân Tho (delta du Mékong). Les autres localités commenceraient à contrôler les émissions des motos au niveau 1 à partir du 1er janvier 2029 pour les véhicules produits jusqu’en 2008, et au niveau 2 à partir du 1er janvier 2031 pour ceux fabriqués après 2009.
Selon le directeur adjoint du Département de l’environnement (ministère de l’Agriculture et de l’Environnement - MAE), Lê Hoài Nam, le contrôle des émissions des motocyclettes et cyclomoteurs est une nouveauté. Sa mise en œuvre nécessite de concilier deux objectifs : contrôler la pollution des véhicules en circulation et minimiser l’impact social, notamment sur les groupes vulnérables.
Du point de vue de l’administration environnementale, le ministère a proposé une feuille de route par étapes, débutant dans les grandes zones urbaines avant de s’étendre progressivement.
Cette stratégie s’explique d’abord par le fait que les grandes villes souffrent davantage de la pollution de l’air que les zones rurales. L’application anticipée du contrôle des émissions à Hanoï et Hô Chi Minh-Ville dès le 1er juillet 2027 est motivée par la forte densité de trafic motocycliste et la dégradation croissante de la qualité de l’air, affectant directement la santé publique.
Ensuite, le déploiement progressif vise à éviter une surcharge soudaine du système. Ainsi, dans les autres grandes villes, le lancement à partir du 1er juillet 2028 permettra de limiter la pression sur les centres d’inspection et donnera aux localités le temps de se préparer et d’apprendre des expériences de ces deux grandes villes.
Dernier, le reste du pays commencerait le processus à partir du 1er juillet 2030 afin d’éviter des perturbations importantes pour la population et de respecter les capacités locales. Les localités prêtes plus tôt sont encouragées à lancer les contrôles d’émissions en avance afin d’uniformiser le système à l’échelle nationale.
Pas d’interdiction pour les anciens véhicules
Le directeur adjoint du Département de l’environnement du MAE a précisé que la politique ne vise pas à interdire les anciens véhicules, sauf ceux trop détériorés ne répondant plus aux normes techniques de sécurité définies auparavant par le ministère des Transports (désormais ministère de la Construction).
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La nouvelle réglementation exigera simplement que tous les motocyclettes et cyclomoteurs en circulation respectent les niveaux d’émissions définis localement. |
Photo : Lê Dông/VNA/CVN |
La nouvelle réglementation exigera simplement que tous les motocyclettes et cyclomoteurs en circulation respectent les niveaux d’émissions définis localement.
Lorsque la mesure sera mise en œuvre, les véhicules conformes recevront une vignette de contrôle des émissions similaire à celle des voitures. Ces vignettes indiqueront le niveau d’émission atteint. Les autorités locales établiront des zones à faibles émissions (LEZ) et appliqueront strictement les mesures.
Le Docteur Hoàng Duong Tùng, président du Réseau vietnamien pour un air pur, estime que cette feuille de route est adaptée à la réalité, étant donné la forte proportion de motos au Vietnam.
Anticipant des craintes sur les coûts, la complexité des procédures et le temps nécessaire, il souligne la nécessité d’une période de préparation pour les autorités et d’une campagne d’information à destination des citoyens.
Bien qu’il encourage un lancement rapide du contrôle des émissions, il plaide aussi pour une stratégie globale comprenant le développement des transports en commun, la réduction des véhicules individuels et la transition vers une mobilité verte.
Hanoï et Hô Chi Minh-Ville disposent déjà de réseaux de métro, de bus et de taxis électriques, ainsi que de vélos partagés, et ont commencé la transition de leurs flottes de bus vers des carburants propres et la création de zones à faibles émissions
Pour garantir une mise en œuvre efficace, les réglementations techniques et les capacités locales doivent être prêtes environ 18 mois à deux ans après l’adoption des normes par le Premier ministre
* Le ministère de la Construction finalisera les critères pour les centres de contrôle des émissions.
* Le ministère de la Science et de la Technologie établira les normes nationales pour les méthodes de mesure des émissions.
* Le ministère de l’Industrie et du Commerce renforcera l’approvisionnement en carburants conformes aux nouvelles normes.
* Les entreprises devront investir dans leurs équipements et infrastructures, former leur personnel et finaliser les procédures d’accréditation.
Tô Hôi - Câm Sa/CVN