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| L'écran de suivi des bateaux de pêche fonctionne en continu au bureau de contrôle INN du port de Cua Viêt (province de Quang Tri). |
| Photo : VNA/CVN |
Actuellement, la province compte 134 bateaux jugés non conformes. Trente-deux d’entre eux sont trop anciens et sont en cours de radiation, tandis que 102 autres restent à quai dans l’attente de documents ou de travaux techniques.
Surveillance renforcée des bateaux non conformes
Les communes doivent sceller ces navires, les maintenir au port et envoyer chaque semaine un rapport photographique au service des pêches. Les gardes-frontières, de leur côté, renforcent les contrôles et refusent tout départ non autorisé.
Selon Hoàng Trung Thông, spécialiste du service économique de la commune de Cua Viêt, cinq navires sont actuellement concernés. Deux ont été récemment achetés et attendent encore leurs documents administratifs, un autre est en cours de radiation, tandis que deux bateaux sont en train d’être remis aux normes. Tous restent surveillés de près par les autorités locales et ne sont pas autorisés à quitter le port.
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| Les agents restent en permanence au bureau de contrôle INN du port de Cua Viêt pour vérifier les documents et rappeler aux pêcheurs de respecter les règles avant de prendre la mer. |
| Photo : VNA/CVN |
Selon Trân Xuân Tiên, directeur du service provincial des pêches, Quang Tri ne laissera aucun navire non conforme prendre la mer. Les bateaux sont vérifiés, scellés et placés sous contrôle strict pour empêcher toute sortie clandestine. Les informations concernant ces navires sont publiées localement afin que les habitants puissent participer à la surveillance.
Les autorités appellent également les propriétaires à vérifier la validité de leurs permis, certificats techniques et documents sanitaires. Le Service de l’agriculture est chargé d’accélérer les procédures pour permettre aux pêcheurs de reprendre leurs activités dès que possible.
En parallèle, la province encourage la transition professionnelle pour les familles qui ne peuvent plus maintenir une activité de pêche. L’aquaculture, les services liés à la mer ou encore le tourisme communautaire sont proposés comme nouvelles sources de revenus. L’objectif est de réduire la pression sur les zones de pêche et de garantir une vie plus stable aux communautés.
Transition professionnelle durable
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| Depuis 2022, de nombreux pêcheurs côtiers de Phu Trach ont abandonné une pêche peu rentable pour se tourner vers l’élevage en mer, plus efficace. |
| Photo : VNA/CVN |
Pour accélérer la levée du "carton jaune" adressé par l’UE à la pêche INN et orienter le secteur vers un modèle durable, la province de Quang Tri mise sur la reconversion des bateaux ne répondant plus aux normes de sécurité ou d’exploitation. Une transition qui séduit un nombre croissant de pêcheurs et contribue à réduire la pression sur les ressources marines.
Selon Lê Ngoc Linh, directeur adjoint du Service provincial des pêches, les autorités préparent un programme d’accompagnement incluant le démantèlement des navires vétustes, la vente des bateaux ou la transition vers d’autres activités : aquaculture, services logistiques, tourisme communautaire ou encore travail à l’étranger. L’objectif est de protéger les ressources, limiter les infractions et assurer des revenus stables aux familles.
À Nam Cua Viêt, cette reconversion porte déjà ses fruits. Plus de 800 hectares sont consacrés à l’aquaculture, avec des modèles durables offrant de bons résultats économiques. Ancien pêcheur, Lê Xuân Vuong explique avoir quitté la mer en raison de coûts trop élevés et de prises en baisse. Ses bassins de crevettes lui procurent désormais un revenu régulier grâce au soutien technique de la commune.
Même dynamique à Phu Trach, où un projet de cages marines en plastique HDPE - le premier du genre dans l’ancienne province de Quang Binh - attire de nombreux pêcheurs côtiers en difficulté. Douze familles y élèvent désormais cobia et mérous sur 5 hectares. Certaines en tirent entre 100 et 200 millions de dôngs par an. Depuis 2024, elles se sont regroupées au sein d’une coopérative pour sécuriser la commercialisation.
Les autorités provinciales, de leur côté, demandent un renforcement du contrôle dans les ports, l’amélioration des infrastructures et la mise en place de plans de reconversion adaptés à chaque zone. Pour les bateaux encore bloqués par des procédures administratives, la consigne est claire : accélérer les dossiers afin de permettre aux pêcheurs de travailler dans un cadre légal, durable et conforme aux exigences européennes.
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| Ne pouvant plus vivre de la pêche, Lê Xuân Vuong (centre), commune de Nam Cua Viêt, s’est tourné vers l’élevage de crevettes et gagne désormais mieux sa vie. |
| Photo : VNA/CVN |
Lê Xuân Vuong, du hameau 8 à la commune de Nam Cua Viêt, raconte que sa famille vivait difficilement à cause d’une pêche devenue trop coûteuse et peu productive. Grâce à la politique de reconversion durable de la province, il a décidé d’abandonner la mer pour se tourner vers l’aquaculture. Avec l’aide technique de la commune, il a construit des bassins de crevettes. Aujourd’hui, il a un revenu stable et une production régulière, ce qui améliore nettement la vie de sa famille.
Selon Dang Huy Bang, chef du Service de l'économie de Nam Cua Viêt, la commune encourage les pêcheurs disposant de bateaux non conformes à changer de métier pour éviter la pêche illégale et améliorer leurs revenus. La localité réorganise les zones d’aquaculture, stabilise les surfaces actuelles et développe des modèles d’élevage de crevettes durables, avec des infrastructures plus adaptées.
À Phu Trach, la province soutient depuis 2022 un modèle d’élevage de poissons en cages marines HDPE, destiné aux pêcheurs côtiers en difficulté. Le projet comptait 6 familles au départ ; il en regroupe aujourd’hui 12 sur 5 hectares.
Cao Minh Thai, l’un des premiers à se reconvertir, explique que l’élevage de cobias et de mérous est moins pénible et plus rentable que la pêche côtière. Chaque année, les familles élèvent trois cycles de 1.000 à 5.000 poissons, avec un revenu annuel de 100 à 200 millions de dôngs. Depuis 2024, elles sont réunies en coopérative pour mieux sécuriser la commercialisation.
Le vice-président provincial Hoàng Nam demande enfin de renforcer le contrôle dans les ports, d’améliorer les infrastructures et d’accélérer les procédures administratives des bateaux en attente, afin d’aider les pêcheurs à travailler dans un cadre légal et durable.
Minh Hang/CVN





