Liberté religieuse au Vietnam : entre réalité vécue et récits déformés

Identifier clairement les manœuvres qui instrumentalisent le prétexte de la "liberté religieuse" ne vise pas à attiser les confrontations ni à nier les différences, mais à replacer cette question à sa juste place - dans l’ensemble du contexte historique, culturel et juridique spécifique du Vietnam.

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L’ambiance de Noël à Huê (Centre). 
Photo : VNA/CVN

À la suite de la publication, le 9 décembre, du dernier rapport de la Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (U.S. Commission on International Religious Freedom - USCIRF), qui a de nouveau formulé des évaluations partielles et imposées sur la situation de la liberté religieuse au Vietnam, ce concept pourtant porteur de valeurs humanistes se trouve, une fois encore, déformé, politisé et utilisé comme un instrument de pression. Toutefois, se limiter à analyser cette question à travers le prisme d’un seul rapport ou d’une seule organisation demeure insuffisant.

La réalité montre que derrière ces appréciations présentées sous couvert de "droits de l’homme" se cache tout un ensemble de stratagèmes déployés depuis de nombreuses années, dont l’objectif ultime n’est pas la liberté de croyance ou de religion, mais bien de provoquer l’instabilité sociale, de semer la division au sein du grand bloc de l’unité nationale et de porter atteinte à l’image du Vietnam sur la scène internationale.

Le Vietnam est un pays multireligieux et pluriconfessionnel, où les religions coexistent pacifiquement, sont égales devant la loi et étroitement liées à la nation tout au long de son histoire de construction et de défense du pays. Des religions telles que le bouddhisme, le catholicisme, le protestantisme, le caodaïsme, le bouddhisme Hoà Hao ou encore l’islam disposent toutes d’un cadre stable pour leurs activités, protégé par la loi. La liberté de croyance et de religion n’est pas un simple slogan, mais un droit constitutionnel, institutionnalisé par la Loi sur les croyances et la religion de 2016, et garanti par une pratique religieuse dynamique à travers tout le pays. C’est une réalité indéniable. Pourtant, c’est précisément à partir de ce tableau harmonieux que des forces hostiles et subversives cherchent sans relâche à instrumentaliser la "protection" de la liberté religieuse comme un outil au service de leurs desseins politiques.

Un procédé courant consiste à déformer et à travestir les politiques et la législation du Parti et de l’État vietnamiens en matière de croyances et de religions, en s’appuyant sur des individus, des organisations ou des forums internationaux. Sous couvert de "droits de l’homme" ou de "liberté religieuse", certains rapports tendent à absolutiser la liberté de croyance, en la dissociant délibérément du cadre juridique et de l’ordre social. Des dispositions de gestion étatique, pourtant destinées à garantir les droits et les intérêts légitimes de la communauté, sont alors interprétées comme des formes "d’ingérence", de "restriction" ou de "répression".

Les rapports annuels de l’USCIRF en constituent une illustration typique. Depuis de nombreuses années, ils s’appuient principalement sur des sources issues d’organisations d’opposition en exil et de certaines personnes se présentant comme des "militants religieux", reflétant une réalité inexacte et dénaturée, et interprétant les phénomènes et événements religieux au Vietnam à travers une vision subjective et empreinte de préjugés. Bien que ces évaluations aient été maintes fois réfutées publiquement par le Vietnam, elles continuent d’être répétées selon un "schéma" récurrent, façonnant une image déformée de la situation religieuse du pays auprès de ceux qui connaissent peu, ou mal, la véritable nature de la liberté religieuse au Vietnam.

Une autre manœuvre, tout aussi dangereuse, consiste à chercher délibérément à creuser et à amplifier les différences et les tensions internes au sein des religions ou entre elles, dans le but de saper le grand bloc de l’unité nationale. Des questions héritées de l’histoire, des frictions isolées dans la pratique religieuse locale ou certaines limites dans la gestion de quelques collectivités sont aussitôt sorties de leur contexte et présentées comme des "conflits religieux" ou des "discriminations".

La vice-Première ministre Pham Thi Thanh Trà s'est rendue à l'Évêché de la province de Bac Ninh (Nord), le 19 décembre. 
Photo : VNA/CVN

En réalité, cette méthode est utilisée de manière persistante pour déformer les questions foncières liées à certaines institutions religieuses. À partir de litiges ou d’obstacles de nature administrative et juridique, les forces hostiles coupent volontairement le contexte historique, ignorent les dispositions légales, puis transforment ces situations en récits de "confiscation des terres des religions" ou de "répression religieuse", afin d’attiser un sentiment d’opposition entre les croyants et les autorités, ainsi qu’entre les communautés religieuses et la société. Sur de nombreux forums et réseaux sociaux, ces informations erronées sont continuellement amplifiées, malgré le fait que les autorités compétentes aient, à maintes reprises, rendu publics les dossiers juridiques, engagé le dialogue avec les organisations religieuses et réglé les affaires conformément à la loi.

Il est également impossible d’ignorer les tactiques visant à créer des organisations et des sectes se faisant passer pour des religions ou des croyances, afin d’attirer et de rassembler des forces dans le but de perturber la vie sociale, notamment dans les régions reculées et défavorisées. Des événements récents montrent que, dans certaines provinces montagneuses du Nord, telles que Lào Cai ou Diên Biên, les autorités locales ont dû intervenir contre les activités de groupes religieux non reconnus par la loi, tels que "Jésus", "Bà Cô Do", "Duong Van Minh" ou "l’Église du Dieu Tout-Puissant".

Ces groupes exploitent la crédulité et le manque d’information de certaines personnes pour diffuser des idées superstitieuses, décourager le travail productif, inciter leurs membres à abandonner la vie communautaire et propager de fausses doctrines sur la "fin du monde" ou le "salut des âmes", souvent associées à une opposition au gouvernement. De nombreuses familles, du fait de leur adhésion à ces sectes, se retrouvent plongées dans la discorde, des conflits prolongés, le déclin économique et la désorganisation de leurs villages.

Il convient de souligner que lorsque les autorités locales mènent des campagnes pour mettre fin aux activités illégales, confisquent des documents de propagande superstitieuse et traitent les infractions conformément à la loi, certaines organisations et individus hostiles, situés hors des zones concernées, déforment immédiatement les faits. Ils qualifient ces actions d’"oppression religieuse" et assimilent délibérément le traitement des infractions à une atteinte à la liberté de croyance. Cette interprétation partiale non seulement dénature le problème, mais dissimule également un danger réel : si elles ne sont pas identifiées et démantelées à temps, ces sectes peuvent devenir un terreau fertile pour la diffusion d’idées séparatistes et subversives, contraires aux valeurs morales, culturelles et au bien commun de la communauté.

Identifier clairement les tactiques employées pour exploiter le prétexte de la "liberté religieuse" n’a donc pas pour but d’exacerber les tensions ni de nier les différences, mais de replacer cette question dans son contexte historique, culturel et juridique global propre au Vietnam. Une vision complète et objective de la vie religieuse - depuis la richesse et la stabilité des pratiques des communautés religieuses jusqu’au cadre juridique garantissant les droits et intérêts légitimes de la population - met en lumière l’inadéquation des arguments fallacieux, aussi séduisants soient-ils sous le couvert des "droits de l’homme", face à la réalité d’une vie religieuse pacifique et inclusive dans le Vietnam d’aujourd’hui.

Thu Hang - Hoàng Phuong/CVN

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