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Fête de la mi-automne
Le "ciment" de l'identité vietnamienne face à l’assaut des jouets étrangers

La Fête de la mi-automne est bien plus qu’une simple saison de lanternes et de gâteaux de lune. Elle représente une "mémoire collective" essentielle à l’âme culturelle vietnamienne. Face à l’invasion des jouets industriels importés, préserver les valeurs de ce festival ancestral devient crucial pour le maintien de l’identité nationale, selon le Pr. associé - Dr. Bùi Hoài Son, membre permanent de la Commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale.

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Photo : VNA/CVN

La Fête de la mi-automne, ou Têt Trung Thu en vietnamien, profondément ancrée dans la mémoire collective, est un puissant symbole culturel. Contrairement au Têt Nguyên Dan (Nouvel An lunaire), qui incarne le renouveau, le Trung Thu est avant tout synonyme de réunion, de retrouvailles et de partage familial et communautaire.

Le Pr.associé - Dr. Bùi Hoài Son explique que la fête reflète également une "philosophie de vie harmonieuse du peuple vietnamien - l’harmonie entre l’homme et la nature, entre l’individu et la communauté". Cet événement est la preuve vivante de la vitalité de la culture populaire. Malgré l’évolution de la société moderne, le Trung Thu demeure ce "ciment qui unit les générations".


Photo : VNA/CVN

Selon lui, le sens le plus profond de cette fête réside dans l’alliance de la joie de l’enfance et de la philosophie de l’union, des valeurs humaines et de la culture populaire. C’est pourquoi cette tradition "continuera de rayonner dans la vie spirituelle du peuple vietnamien".


Les objets artisanaux du Trung Thu - lanternes, masques en papier mâché, tò he (figurines en pâte de riz) - ne sont pas de simples amusements. Le Pr.associé - Dr. Bùi Hoài Son les considère comme des "signes culturels liés à l’âme de la nation".

Fruit du savoir-faire transmis de génération en génération, ces créations sont de véritables "outils d’éducation culturelle, permettant aux enfants d’approcher naturellement les traditions et les valeurs humaines", souligne-t-il.


Photos : VNA/CVN

Dans le contexte actuel de mondialisation, leur rôle est amplifié. Ils constituent une "mémoire collective qui nous aide à distinguer notre identité nationale face à la vague des cultures étrangères". Quand les jouets en plastique et les lumières industrielles saturent le marché, une lanterne en papier ou un masque de Ông Địa (dieu de la Terre) devient un pont précieux vers le passé.

"Le rôle le plus important des jouets traditionnels est de maintenir l’âme du Têt Trung Thu vietnamien. Sans eux, la fête risquerait de s’effacer, submergée par des produits sans lien avec l’histoire locale", avertit Bùi Hoài Son.


Photos : CTV/CVN

Malgré leur valeur culturelle et spirituelle, ces jouets traditionnels doivent relever plusieurs défis.

Primo, la concurrence des jouets industriels et importés : vendus à bas prix, aux modèles diversifiés, aux couleurs attrayantes et bénéficiant d’une forte promotion. À l’inverse, les produits artisanaux exigent "plus de temps, d’efforts et de dextérité, ce qui accroît leur coût et limite leur production", observe M. Hoài Son.

L’invasion massive des produits industriels et high-tech menace la place des jouets traditionnels à l’approche du Trung Thu. 
Photos : CTV/CVN

Secundo, l’évolution des goûts : exposés aux médias numériques et aux personnages étrangers, les enfants privilégient les jouets high-tech. Cela creuse un fossé entre les parents, attachés au Trung Thu traditionnel, et leurs enfants, séduits par la tendance mondiale.

Tertio, la transmission des métiers artisanaux : de nombreux artisans peinent à trouver des successeurs, les jeunes étant peu attirés par une activité exigeante et faiblement rémunérée. "Le défi le plus profond est d’éviter que ces produits traditionnels soient cantonnés à un rôle de nostalgie - uniquement pour l’exposition ou la reconstitution - et de faire en sorte qu’ils vivent dans la vie contemporaine", résume l’expert.


Pour que ces valeurs perdurent, le Pr. associé - Dr. Bùi Hoài Son préconise des politiques coordonnées impliquant l’État, la communauté et les entreprises.

L’État doit mettre en place des programmes de soutien ciblés : accès au crédit, formation en gestion, aide à la promotion. Il est crucial "de les honorer, de leur décerner des titres et de les placer dans le rôle d’enseignants transmetteurs dans les écoles, les musées et les centres culturels", afin de les motiver à poursuivre leur métier.


Photos : VNA & CTV/CVN

Une solution clé réside dans le lien entre villages artisanaux et tourisme culturel. Si les produits de Trung Thu deviennent des souvenirs disponibles toute l’année, et non plus seulement saisonniers, ces métiers disposeront d’une "chance de survie durable".

En encourageant la participation des entreprises et des jeunes générations, et en intégrant ces métiers dans une "stratégie nationale de développement des industries culturelles", le Dr. Bùi Hoài Son affirme que le Trung Thu continuera de briller, non seulement dans la mémoire de l’enfance, mais aussi dans la culture vietnamienne d’aujourd’hui et de demain.

Hông Anh/CVN

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