Tranche de vie
Quand le "Sorcier de la canette" illumine la Fête de la mi-automne

De simples déchets à des trésors lumineux. C’est la magie opérée par Nguyên Van Tuân, serrurier de profession, résident du quartier de Tân Dinh à Hô Chi Minh-Ville, qui a su transformer des canettes de bière et de sodas usagées en des centaines de lanternes de la mi-automne originales. Ces créations, vibrantes de couleurs et d’originalité, ne cessent de captiver le public, tout en générant un revenu non négligeable pour leur créateur.

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Photo : Vnexpress/CVN

Dans son modeste atelier de moins de 4 m² du quartier de Tân Dinh, à Hô Chi Minh-Ville, un homme de 56 ans s’affaire, absorbé par la tâche de découper et de plier chaque fragment de métal froid. C’est ainsi que Nguyên Van Tuân donne naissance à une multitude de modèles, notamment des étoiles qui deviendront l’âme de ses lanternes.

À ce jour, M. Tuân a mis au point près de six modèles différents. Le prix de chaque œuvre varie de 40.000 à 1,6 million de dôngs, reflétant la quantité de canettes recyclées, la complexité de la structure et les accessoires décoratifs utilisés.

Avant la pandémie de COVID-19, ce serrurier exerçait son métier sur le trottoir de la rue Trân Quang Khai. Contraint au confinement durant la crise sanitaire, il s’est tourné vers les réseaux sociaux pour se distraire. Le hasard d’une vidéo montrant la fabrication artisanale de lanternes à partir de canettes a éveillé sa curiosité. Disposant de temps libre, il s’est lancé dans l’aventure.


Photo : PLO/CVN

Pour ses créations, il privilégie les canettes en aluminium non cabossées. Après un nettoyage minutieux, il dessine les contours, utilise un couteau ou des ciseaux pour effectuer les coupes, puis façonne les pièces à l’aide d’une pince. L’étape la plus délicate réside dans la formation des étoiles décoratives : il doit découper les canettes en petits morceaux parfaitement égaux pour façonner méticuleusement les étoiles à cinq branches.

"Au début, je ne fabriquais que des lanternes de table, qui pouvaient tourner avec le vent. Plus tard, trouvant cela trop simple, j’ai commencé à inventer de nouvelles formes et de nouveaux modèles", confie M. Tuân.


Photo : PLO/CVN

L’artisan explique par la suite son processus de création : "En plus des lanternes à corps cylindrique, j’en crée en forme de sphère. La partie sphérique est réalisée en assemblant plusieurs étoiles à cinq branches de même taille. Pour les embellir davantage, j’utilise du fil d’acier peint pour créer la structure, puis j’enfile de petites étoiles en guirlande que j’accroche au cadre, rendant la lanterne encore plus vivante".


Bien qu’il soit serrurier, M. Tuân consacre désormais la majeure partie de son temps à la fabrication de ses lanternes. C’est un travail qui demande patience et persévérance : il dessine et découpe les canettes du matin jusqu’à minuit.

Une lanterne simple, faite d’une seule canette, lui prend environ une heure. À l’inverse, il faut de sept à huit jours pour achever un modèle sphérique, assemblé à partir de nombreuses étoiles. Les pièces maîtresses - les lanternes multi-étages et de grande taille, combinant plusieurs petites lanternes - peuvent nécessiter jusqu’à un mois de travail.

M. Tuân présente une lanterne d’une valeur d’environ un million de dôngs. Photo : Vnexpress/CVN

"Ce n’est pas un travail lourd, mais il est extrêmement chronophage. C’est pourquoi, chaque année, dès la fin de la saison de la mi-automne, je me remets à fabriquer des lanternes pour la saison suivante. Si j’attendais la veille du quinzième jour du huitième mois lunaire, je ne pourrais jamais répondre à la demande. Les années précédentes, mes lanternes étaient si populaires qu’elles étaient toujours en rupture de stock", fait part l’artisan.

Ces créations uniques sont principalement recherchées par des clients venus d’autres provinces et villes pour célébrer la Fête de la mi-automne. Leur durabilité face aux intempéries et leur éclairage LED les rendent également très prisées comme objets de décoration intérieure, dans les cafés ou les jardins.

Actuellement, Nguyên Van Tuân produit des lanternes nécessitant de 1 à 24 canettes, avec des prix oscillant entre 40.000 et 1 million de dôngs l’unité. Le modèle le plus spectaculaire, une lanterne à plusieurs étages assemblée avec 40 canettes, atteint le prix de 1,6 million de dôngs.

Pour la mi-automne de cette année, ce serrurier a confectionné environ 200 lanternes. Bien qu’une grande partie soit déjà précommandée, il avoue ne pas oser accepter trop de commandes par crainte de ne pas pouvoir les honorer dans les délais.


Photo : CTV/CVN

"En plus des clients locaux, les touristes étrangers aiment acheter ces produits comme souvenirs. J’aime ce travail, non seulement parce qu’il m’apporte de la joie et des revenus, mais aussi parce qu’il a une signification en matière de protection de l’environnement", s'enthousiasme M. Tuân.

La serrurerie est son métier, mais faire des lanternes est une œuvre de passion de ce quinquagénaire. "Au-delà de la vente, c’est une joie de redonner vie à des objets jetés, et de rappeler aux enfants l’ambiance de la Fête de la mi-automne d’antan", a-t-il souligné.

Hông Anh/CVN

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