>> Le Vietnam s'efforce de développer une pêche durable et moderne d'ici 2050
>> Cà Mau : succès des programmes de développement durable de l’aquaculture
>> Développement durable de la pêche : changer la perception des pêcheurs
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La zone d'élevage des produits aquatiques de la Sarl Australis Vietnam, située dans la baie de Vân Phong, province de Khanh Hoà (Centre). |
Photo : ND/CVN |
Réduire l’exploitation, augmenter l’élevage, valoriser les produits aquatiques et transformer les moyens de subsistance des pêcheurs en alternatives écologiques sont les objectifs que le secteur de la pêche continuera à poursuivre en 2025, une année clé pour accélérer la mise en œuvre du plan quinquennal 2021-2025 de développement du secteur, tout en préparant le plan de développement pour la période 2026-2030.
Le secteur de la pêche vise à atteindre une production totale de 9,8 millions de tonnes d’ici 2030, avec une augmentation de 1,5% par an, dont 7 millions de tonnes générées par l’élevage (en hausse de 4,4% par an) et 2,8 millions de tonnes générées par la pêche (en baisse de 3,5% par an).
Objectif annuel
Le vice-directeur du Département de la pêche relevant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Pham Quang Toan, a précisé que l’objectif spécifique pour 2025 est que la surface totale d’élevage aquatique atteigne 1,33 million d’hectares, soit une augmentation de 2% par rapport à 2024. La production totale de produits aquatiques devrait dépasser 9,6 millions de tonnes, dont environ 3,6 millions de tonnes provenant de la pêche (en baisse de 5,2% par rapport à 2024), et plus de 5,9 millions de tonnes provenant de l’élevage (en hausse de 3,5% par rapport à 2024).
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Transformation de pangasius pour l'exportation à Dông Thap (delta du Mékong). |
Photo : VNA/CVN |
Le secteur de la pêche vise à atteindre une production totale de 9,8 millions de tonnes d’ici 2030, avec une croissance de 1,5% par an, dont 7 millions de tonnes pour l’élevage (en hausse de 4,4% par an) et 2,8 millions de tonnes pour la pêche (en baisse de 3,5% par an). Parallèlement à la croissance de l’élevage, la flotte de pêche diminue progressivement en nombre. En 2024, le pays comptait 84.720 bateaux de pêche, et selon le plan, ce nombre devrait se réduire à 83.600 d’ici 2030.
Concernant l’objectif de renforcement de la conservation marine et de protection des ressources maritimes, le plan pour 2030 prévoit l’établissement de 27 zones marines protégées fonctionnant efficacement, 59 zones de protection des ressources maritimes, 63 zones de pêche interdites pour une période déterminée, et 27 zones de résidence artificielle pour les espèces aquatiques.
En ce qui concerne la transformation des moyens de subsistance des communautés de pêcheurs, l’objectif est de réduire les métiers de pêche à la traîne et à la nasse (des pratiques nuisibles aux ressources et aux écosystèmes), de convertir les activités de pêche côtière en d’autres métiers, et de réorganiser la production sous forme de coopératives et de chaînes de valeur.
Le vice-secrétaire général de l’Association des producteurs et exportateurs de produits aquatiques du Vietnam (VASEP), Tô Thi Tuong Lan, a indiqué que l’éco-transition de toute la chaîne de production, de transformation et de consommation des produits aquatiques est une tendance mondiale qui se développera dans les années à venir, à mesure que de plus en plus de pays se tournent vers la protection de l’environnement, la réduction des émissions dans les secteurs de production et la verdissement des produits importés.
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Bateaux de pêche dans les eaux de la province de Tiên Giang (Sud). |
Photo : VNA/CVN |
La demande pour un développement durable et une transition verte est énorme pour les entreprises vietnamiennes du secteur de la pêche. Toutefois, selon les experts, les entreprises font face à trois grands défis : les financements nécessaires, le personnel qualifié et les solutions techniques spécifiques et adaptées.
Outre la principale difficulté du financement, dans le processus de transition verte, les entreprises sont confrontées à des défis liés à l’information, car les politiques vertes sont nombreuses, complexes par nature et en constante évolution, notamment l’absence de normes vertes communes et l’absence d’une feuille de route unifiée pour la transition verte de tous les produits exportés.
Pour promouvoir la transition verte, les autorités compétentes doivent fournir des informations actualisées et publier des directives pour faciliter la mise en œuvre de cette transition ; coopérer, négocier et dialoguer avec les partenaires commerciaux pour échanger sur la mise en œuvre de la transition verte au sein des entreprises.
Les entreprises doivent également prendre l’initiative de se renseigner sur les accords verts, les nouvelles barrières commerciales telles que l’équité commerciale, le bien-être animal, et de mettre à jour régulièrement les politiques vertes relatives aux produits exportés, tout en réduisant les émissions tout au long du processus de production.
Récemment, un modèle d’élevage de crevettes sans rejet, utilisant une technologie de recirculation, une faible fréquence de changement d’eau et une sécurité biologique, a été mis en place et testé avec succès dans les districts de Cai Nuoc et Dâm Doi par le Service de la science et de la technologie de la province de Cà Mau en coopération avec l’Institut de recherche sur l’aquaculture II.
Le Bureau de l’agriculture et du développement rural du district de Dâm Doi a indiqué qu’il s’agissait d’une grande réussite dans l’industrie de la crevette. La technologie d’élevage de crevettes à circulation sans rejet est une technique innovante qui permet de réduire les coûts de production. Le rendement des crevettes peut atteindre 60 à 70 tonnes par ha par saison, avec la possibilité de cultiver 6 à 8 saisons par an. En particulier, les émissions de carbone sont très faibles, ce qui répond aux tendances futures de l’industrie de la crevette.
Aquaculture marine durable
L’aquaculture marine, également appelée aquaculture en mer, représente une méthode de production durable qui permet de préserver les ressources marines pour les générations futures. L’aménagement de l’espace marin, le renforcement des capacités de prévision et l’offre d’assurances maritimes sont des domaines clés qui posent les bases du développement de l’aquaculture en haute mer. Le Vietnam a identifié l’aquaculture marine comme un secteur prioritaire, avec la durabilité comme principe directeur tout au long de son développement.
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Des fermes d’aquaculture marine à Phu Yên (Centre). |
Photo : VNA/CVN |
Le Premier ministre Pham Minh Chinh a approuvé un projet de développement de l’aquaculture en mer jusqu’en 2030, avec une vision à l’horizon 2045. Les objectifs fixés sont d’atteindre, d’ici 2025, une superficie d’aquaculture marine de 280.000 hectares, une production de 850.000 tonnes et un chiffre d’affaires à l’exportation compris entre 0,8 et un milliard d'USD. D’ici 2030, ces chiffres devraient s’élever à 300.000 hectares de superficie, 1,4 million de tonnes de production et un chiffre d’affaires à l’exportation entre 1,8 et 2 milliards d'USD.
L’orientation future de l’aquaculture marine au Vietnam repose sur le développement d’une aquaculture industrielle utilisant des technologies avancées, avec une planification rigoureuse et une gestion moderne. Elle s’étendra des zones côtières aux eaux éloignées et offshore, tout en valorisant la biodiversité tropicale. L’intégration des ressources économiques et technologiques issues des industries pétrolières, de la construction navale et du transport maritime garantira un développement durable.
Grâce à son vaste potentiel maritime, la province de Quang Ninh ambitionne de devenir le centre des produits aquatiques du nord du Vietnam d’ici 2030. La province a réservé plus de 45.000 hectares pour l’aquaculture marine, en adoptant une approche globale, moderne et axée sur les hautes technologies. Son objectif est d’augmenter la valeur ajoutée, de lier la conservation des ressources aquatiques au développement touristique.
La stratégie de développement de l’aquaculture marine de la province de Quang Ninh repose sur les agriculteurs spécialisés comme pilier central, avec pour objectif principal la création de valeur ajoutée et la diversification des bénéfices. En tirant parti de son grand atout, à savoir un secteur touristique en plein essor accueillant chaque année des dizaines de millions de visiteurs, la province de Quang Ninh entend renforcer la consommation et l’exportation de ses produits halieutiques directement sur place.
La province de Khanh Hoa s’est déjà imposée comme un centre majeur de l’aquaculture marine au Vietnam, grâce à des avantages tels qu’un littoral de plus de 380 km, de nombreuses baies abritées et une longue tradition dans l’élevage et la transformation des produits de la mer.
Pendant plusieurs décennies, l’aquaculture marine pratiquée avec des cages en bois traditionnelles a engendré des conséquences négatives sur l’environnement et s’est révélée inadaptée aux changements climatiques. La transition vers une aquaculture utilisant des technologies avancées et respectueuses de l’environnement est désormais une priorité pour Khanh Hoa, dans le but de développer une économie maritime durable.
Nouvelles méthodes de production
Selon Nguyên Duy Quang, directeur du Département de l’agriculture et du développement rural de Khanh Hoà, cette transition vers l’aquaculture marine technologique entraînera un changement fondamental des méthodes de production, tout en préservant l’environnement, en embellissant le paysage et en favorisant l’essor du tourisme écologique.
La province met progressivement en œuvre une transition écologique dans l’aquaculture, en la développant selon un modèle industriel et moderne orienté vers la production de masse. Khanh Hoà s’est fixé l’objectif, d’ici 2030, de convertir 100% des cages traditionnelles en bois en cages plastiques composites intégrant des technologies avancées et des méthodes de gestion modernes.
Le directeur général de la Sarl des produits aquatiques Australis Vietnam, spécialisée dans l’aquaculture marine industrielle dans la baie de Vân Phong, a déclaré que d’ici 2032, "nous allons étendre nos activités dans la baie de Vân Phong et dans d’autres zones maritimes de la province. Notre objectif est d’atteindre une production de 40.000 tonnes de poissons en 2032".
En outre, l’entreprise prévoit d’investir dans la construction d’une usine de transformation moderne dans la zone industrielle de Ninh Thuy, intégrant l’aquaculture avec le tourisme. Elle envisage également de coopérer à la création d’un centre de formation en aquaculture technologique, afin de fournir des alevins, d’assurer un accompagnement technique et d’aider les habitants locaux à passer de l’élevage traditionnel à une aquaculture moderne et écologique.
L’aquaculture marine jouera un rôle de plus en plus important dans le développement de l’économie maritime, contribuant à faire du Vietnam une nation forte et prospère grâce à la mer, dans ce siècle dédié aux océans. Avec ses atouts maritimes et ses stratégies axées sur une aquaculture verte et durable, le Vietnam a toutes les chances de devenir, dans un avenir proche, une véritable "puissance aquacole marine" en Asie du Sud-Est.
NDEL/VNA/CVN