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Dinh Luong (chemise noire, au centre) et les étudiants dans le cours de pâtisserie. |
Photo : NVCC/CVN |
La création de start-up devient un choix de plus en plus répandu chez les jeunes. Dans ce contexte, le courage de la génération Z (les personnes nées entre 1997 et 2012), prête à se lancer dans des projets audacieux et à accepter même l’échec, semble insuffler un nouvel élan à l’écosystème des start-up au Vietnam. Ils osent sortir de leur zone de sécurité et tirer parti des réseaux sociaux pour présenter leurs initiatives à la clientèle et affirmer leurs valeurs personnelles à travers des projets créatifs.
Avec le soutien actif de l’État, de la communauté des start-up et de l’ensemble de la société, le Vietnam entre dans une période d’or pour le développement de projets entrepreneuriaux. C’est le moment idéal pour stimuler les initiatives portées par la génération Z, contribuant ainsi à bâtir une économie innovante, créative et tournée vers un développement durable.
Oser commencer
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Le magasin Daspace à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : NVCC/CVN |
Nguyên Dinh Luong (né en 1997) a lancé son premier projet en organisant des cours de fabrication de gâteaux après des années d’apprentissage et de travail dans des boutiques de boulangerie et de pâtisserie. Luong impressionne par sa capacité à créer des fleurs en crème vraiment vivantes.
Ayant quitté un emploi stable et bien rémunéré, Luong a décidé de se lancer dans sa propre aventure professionnelle après une longue réflexion. Avec un capital initial d’environ 30 à 40 millions de dôngs, il s’est mis à chercher un local et à acheter les ingrédients et le matériel nécessaires. Pourtant, son atout le plus précieux résidait dans les compétences acquises et sa persévérance.
Le début fut une période d’épreuves. "Lorsque j’essayais de faire des roses, je voulais que ces fleurs portent l’âme. Pourtant, je n’arrivais pas à les créer. Parfois, j’ai voulu abandonner", partage Luong. Après plusieurs mois, il a réussi à perfectionner ses compétences. En tirant profit des réseaux sociaux, Luong a pu attirer de plus en plus d’apprenants. Et pour les jeunes qui hésitent encore à se lancer dans une start-up, Luong leur conseille : "N’ayez pas peur de sortir de votre zone de sécurité. La jeunesse est unique."
Lê Thanh Thuy Tiên (1997), connue sous le pseudonyme Tiên Lê sur les réseaux sociaux, a ouvert le concept store Daspace à Hô Chi Minh-Ville après plusieurs années de création de contenu dans le secteur de la mode. Au départ, elle avait l'intention d'ouvrir un magasin pour sa propre marque, mais elle a rapidement changé de cap pour adopter un modèle de magasin multi-marques réunissant des créateurs locaux et internationaux.
Le modèle de magasins multi-marques est encore nouveau, et la construction de la confiance des partenaires a rencontré de nombreuses difficultés au début. Cependant, grâce à une utilisation efficace des plateformes de médias sociaux et de sa communauté de followers, sa start-up a progressivement élargi ses activités avec deux succursales desservant à la fois les hommes et les femmes. Le chiffre d'affaires atteint plus de 100 millions de dôngs par mois. "N'attendez pas trop longtemps, commencez dès maintenant. L'entrepreneuriat n'est pas facile, il y aura des moments de découragement, mais si vous persévérez, les résultats viendront certainement", conseille Thuy Tiên.
Quand la passion et la créativité ne suffisent pas
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Pour réussir dans l’entrepreneuriat, il est essentiel d’avoir une base solide en gestion et une pensée réaliste. |
Photo : Freepik/CVN |
La création d'une start-up n'est jamais un chemin facile. Selon Investopedia, site web spécialisé dans les finances et l'investissement, environ 90% des entrepreneurs échouent, et parmi eux, 70% ferment leurs entreprises dans les deux à cinq ans suivant leur lancement. Les principales causes de ces échecs incluent un manque de financement à long terme, des compétences de gestion limitées ainsi qu’un déficit de connaissances sur les besoins du marché et la gestion du flux de trésorerie.
Dans de nombreuses start-ups, le manque de personnel reste également un défi majeur. Face à cette situation, les fondateurs endossent souvent plusieurs rôles, allant de la gestion des opérations à celle des finances, du marketing et bien d’autres. En conséquence, l’entrepreneur se retrouve souvent submergé par une surcharge mentale et temporelle.
Selon Lê Hoài Viêt, professeur à l'Université ouverte de Hô Chi Minh-Ville, la génération Z se distingue par son courage et sa créativité hors des sentiers battus. Cependant, l’environnement où "tout peut devenir viral après une nuit" peut facilement induire les jeunes dans l'illusion du succès instantané, les amenant à confondre une campagne à fort impact avec un modèle d’affaires créant une valeur durable et répétitive.
"Ce qui est le plus important, c’est que l’entrepreneuriat ne doit pas être une simple démonstration de l’ego, mais un processus de gestion d’un système avec une pensée logique, des flux de trésorerie clairs et une responsabilité à long terme. Après chaque échec, l’essentiel n’est pas seulement la volonté de recommencer, mais de changer sa façon de penser", a partagé M. Viêt.
Vân Anh/CVN