Entreprises privées : cap sur l’innovation partagée

À l'ère du numérique et face aux impératifs du développement durable, les entreprises privées vietnamiennes doivent innover pour maintenir leur compétitivité. La mutualisation des ressources, en particulier pour les infrastructures de recherche et de technologie, s'impose comme une solution essentielle pour réduire les coûts et accroître l'efficacité.

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Forum d'innovation et d'investissement du Vietnam 2025 (Sommet VIPC 2025), 22 avril.
Photo : VNA/CVN

Cependant, pour que ce modèle de coopération réussisse, il est crucial d'établir des politiques de soutien adaptées et des mécanismes de collaboration souples entre tous les acteurs

Les laboratoires partagés, une réponse stratégique

La Résolution 57/NQ-TW fixe un objectif ambitieux : porter les dépenses en recherche et développement (R&D) à 2% du PIB, dont 60% financés par les entreprises et la société. Pourtant, dans les faits, de nombreuses entreprises - notamment les PME - manquent de ressources financières et d’infrastructures pour mener à bien leurs projets d’innovation. La mise en commun des équipements de laboratoire apparaît donc comme une piste sérieuse.

Le Vietnam a investi dans 15 laboratoires nationaux de pointe, mais leur fonctionnement n’a pas répondu aux attentes. L’absence de mécanismes clairs de partage, le manque de financements pour leur maintenance, ainsi que l’obsolescence des équipements ont entraîné leur fermeture progressive, malgré une demande croissante. Aujourd’hui, même si de nouveaux laboratoires sont créés au sein de certaines universités et instituts de recherche, ils restent trop souvent fermés aux acteurs extérieurs.

Selon le Dr Nguyên Quân, ancien ministre des Sciences et des Technologies, l’État doit relancer l’investissement dans des laboratoires nationaux, en ciblant des secteurs prioritaires tels que les semi-conducteurs, l’énergie nucléaire, le rail à grande vitesse, l’agriculture de haute technologie ou encore la santé. Un cadre de gestion adapté est également nécessaire pour garantir leur accessibilité et leur bon usage.

Hoa Lac mise sur les synergies

Le parc technologique de Hoa Lac constitue un exemple à suivre. Il encourage l’exploitation partagée des infrastructures techniques et scientifiques pour soutenir la formation, la recherche et l’innovation. L’ouverture des laboratoires aux acteurs internes comme externes, notamment via le modèle de "laboratoire ouvert", est l’une des priorités de sa stratégie.

Production d'équipements électriques de haute technologie chez Société par actions d'ingénierie industrielle d'Asie dans le parc de haute technologie de Hoà Lac.
Photo : VNA/CVN

Au-delà des infrastructures, les entreprises se heurtent à plusieurs obstacles majeurs : difficulté à accéder à l’information technologique, manque de financement pour l’innovation, pénurie de personnel qualifié. Selon Pham Duc Nghiêm, directeur adjoint du Département de l’entrepreneuriat et des entreprises technologiques, il est urgent de repenser les politiques de soutien : privilégier les projets de collaboration entre universités, instituts de recherche et entreprises, plutôt que d’allouer des fonds séparément à chaque entité.

Les entreprises réclament également un accès facilité aux experts dans chaque domaine. De leur côté, les chercheurs doivent se montrer plus proactifs, mieux communiquer sur leurs travaux et se rendre disponibles pour répondre aux besoins des entreprises. La création de groupes d’experts au sein des institutions académiques pourrait renforcer la confiance et dynamiser les coopérations.

Former les talents, miser sur le capital humain

Le manque de ressources humaines qualifiées reste un défi majeur. De nombreuses PME n’ont en effet ni les moyens ni les capacités d’attirer ou de former des talents capables de piloter l’innovation. Il est donc essentiel que les établissements de formation collaborent étroitement avec les entreprises pour développer des compétences sur mesure.

Parallèlement, le développement de fonds d’investissement à risque apparaît comme un levier stratégique pour accompagner les jeunes entreprises technologiques. À l’image des modèles réussis aux États-Unis, en République de Corée ou en Israël, un soutien financier ciblé peut permettre aux start-up de franchir les premières étapes critiques de leurs projets et de générer des avancées technologiques significatives.

Les entreprises privées vietnamiennes attendent des décisions audacieuses et concrètes pour pouvoir libérer leur potentiel. En facilitant l’accès aux ressources, aux compétences et au financement, l’État peut contribuer à créer un environnement favorable à l’innovation, au service d’un développement économique durable.

VNA/CVN

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