>> L'ASEAN et le Vietnam renforcent la coopération régionale et internationale
>> Une intégration économique totale au sein de l'ASEAN
>> Le Vietnam importe encore plus qu’elle n’exporte vers l’ASEAN
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| Chaîne de conditionnement de riz pour l'exportation dans la province d'An Giang (Delta du Mékong). | 
| Photo : Vu Sinh/VNA/CVN | 
En marge du Sommet international Juwai IQI 2025, tenu à Kuala Lumpur (Malaisie) le 29 octobre, Shan Saeed, économiste en chef du groupe asiatique de technologies immobilières Juwai IQI, a souligné que l’économie mondiale traverse une phase de transition entre le resserrement monétaire et la normalisation progressive.
Selon lui, les économies avancées devraient croître à un rythme inférieur à la tendance, avec environ 2% pour les États-Unis et 1,3% pour la zone euro, tandis que les économies émergentes d’Asie, notamment l’ASEAN, continueront d’afficher une croissance supérieure à 5%, confirmant leur rôle de locomotive mondiale.
Dans un contexte mondial marqué par de fortes incertitudes, l’Asie du Sud-Est s’affirme comme un pilier macroéconomique fiable. Le Produit intérieur brut (PIB) du bloc régional est estimé à 4.400 milliards de dollars en 2025, et pourrait dépasser 6. 000 milliards de dollars d’ici 2030, reflet d’une consommation durable, d’une discipline budgétaire solide et d’un commerce intra-régional dynamique.
Grâce à ces atouts, l’ASEAN s’impose comme un nouveau centre d’attraction pour les investissements mondiaux.
En 2023, la région a attiré 230 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE), dépassant pour la première fois la Chine en valeur nette. Ce résultat témoigne, selon l’expert, d’une dynamique structurelle et non plus cyclique de l’économie régionale. L’ouverture économique de l’ASEAN, consolidée par le Partenariat économique régional global (RCEP) et le Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), offre un accès préférentiel à près de 30% du PIB mondial.
Toujours selon Shan Saeed, l’ASEAN est aujourd’hui au cœur d’une nouvelle phase de la mondialisation, où résilience industrielle, transformation numérique et adaptation climatique convergent. Quatre facteurs renforcent son attractivité : un avantage démographique évident, une intégration numérique accrue, une stabilité macroéconomique solide et une neutralité stratégique devenue un atout compétitif majeur au sein du paysage géopolitique mondial.
S’agissant du Vietnam, l’économiste a souligné que le pays s’impose comme l’une des destinations d’investissement les plus attractives de la région, se classant au troisième rang mondial dans les enquêtes sur la relocalisation des chaînes de production, après l’Inde et le Mexique. Sa large ouverture commerciale, matérialisée par sa participation à plusieurs accords de libre-échange - dont le RCEP, le CPTPP et l’Accord de libre-échange Vietnam - UE (EVFTA) -, conjuguée à une discipline macrofinancière rigoureuse et un taux de participation au marché du travail supérieur à 68%, assure au Vietnam une trajectoire de croissance durable à long terme.
Selon les prévisions, le Vietnam pourrait enregistrer une croissance économique de 5,9 à 6,3% en 2025, supérieure à la moyenne mondiale, malgré une demande extérieure modérée. Les exportations devraient atteindre 390 à 400 milliards de dollars, tandis que l’investissement public, représentant plus de 7,2% du PIB, continuera de soutenir le développement des infrastructures et du secteur énergétique.
Pour viser une croissance à deux chiffres entre 2026 et 2030, le Vietnam devra concentrer ses efforts sur quatre piliers essentiels :
L’énergie : porter la capacité installée à 125-130 GW d’ici 2030, dont 40% d’énergies renouvelables, nécessitant un investissement annuel de 10 à 12 milliards de dollars.
La logistique : réduire les coûts de transport à 11-12% du PIB grâce à la modernisation des infrastructures et à l’automatisation portuaire, ce qui pourrait ajouter 1,2 point de pourcentage à la croissance chaque année.
Le marché des capitaux : diversifier les sources de financement en augmentant la part du marché des obligations d’entreprises de 13% à 25% du PIB d’ici 2030, afin de réduire la dépendance au crédit bancaire.
Le capital humain : renforcer la formation avec au moins 1,5 million d’inscriptions annuelles dans les programmes de STEM et d’anglais, afin de répondre aux besoins d’une économie industrielle moderne.
S’il met en œuvre de manière cohérente ces réformes, le Vietnam pourrait atteindre un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 9,5 à 10,2% d’ici 2030, a affirmé M. Saeed. Le pays est en train de passer d’une économie d’assemblage à bas coûts à une économie créative à forte valeur ajoutée, fondée sur la crédibilité, les compétences et la clarté de ses politiques publiques.
Et de conclure : "La croissance à deux chiffres du Vietnam n’est pas une ambition, mais une perspective réaliste. La confiance des investisseurs constitue la base solide de cette trajectoire, alors que le Vietnam consolide sa position de moteur de la reprise des marchés émergents".
VNA/CVN


