USTH : des filières stratégiques pour répondre aux besoins de demain

Depuis sa fondation en 2009, l'Université des sciences et technologies de Hanoï s'est rapidement imposée comme une institution universitaire de premier plan au Vietnam. Elle joue un rôle clé dans la formation d'une main-d'œuvre hautement qualifiée.

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Le Pr. Nguyên Hai Dang, vice-recteur de l'USTH et chef du Département des sciences de la vie.
 Photo : USTH/CVN

Le Département de sciences de la vie est l’un des départements fondateurs de l’Université des sciences et technologies de Hanoï (USTH) ayant connu plusieurs évolutions. Initialement appelé Département de biotechnologie - pharmacologie (2009-2015), il est ensuite devenu le Département de biotechnologie agricole, médicale et pharmaceutique (2015-2019).

Aujourd’hui, ce département propose une offre de formation complète, allant de la licence au doctorat. On y compte quatre filières de licence : biotechnologies - développement pharmaceutique ; sciences et technologies alimentaires ; sciences et technologies médicales ; pharmacie. Deux filières de master : biotechnologies végétales - biomédicales - pharmacologie. Une filière de doctorat : biotechnologies agricoles, médicales et pharmaceutiques.

Selon le Pr. Nguyên Hai Dang, vice-recteur de l’USTH et responsable de ce département, ces programmes sont conçus pour doter les étudiants des connaissances et compétences nécessaires pour contribuer de manière significative au développement du Vietnam à l’ère 4.0.

Il a ajouté que depuis l’année universitaire 2022-2023, l’université a ouvert un programme de double diplôme en biotechnologie - développement pharmaceutique. "Les étudiants diplômés recevront deux diplômes délivrés conjointement par l’USTH et un partenaire français. Le parcours comprend deux ans d’études dans notre établissement et un an en France", a-t-il précisé.

Les programmes de licence en biotechnologies - développement pharmaceutique et de master en biotechnologie végétale - biomédicale - pharmacologie sont certifiés conformes aux standards internationaux par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES) en France.

Aujourd’hui, il se positionne comme l’un des départements les plus importants de l’USTH en termes d’effectifs, regroupant un grand nombre d’enseignants, d’étudiants, de stagiaires et de doctorants. Il compte 18 enseignants, tous titulaires d’un doctorat obtenu en France, et a déjà formé près de 350 licenciés ainsi qu’environ 150 masters. Par ailleurs, le département accueille actuellement une dizaine d’étudiants étrangers originaires d’Inde, de France et de République de Corée, soulignant son ouverture internationale.

Coopération dans et hors du pays

D’après le Pr. Nguyên Hai Dang, les missions de son département sont de former des ressources humaines de haute qualité dans les domaines de la biotechnologie, des sciences biomédicales et de la pharmacologie ; de mener des recherches scientifiques et assurer le transfert technologique dans les domaines de la biotechnologie végétale, biomédicale et pharmaceutique.

Afin de mener à bien ses missions, le Département des sciences de la vie a fortement renforcé sa coopération avec des partenaires vietnamiens et internationaux. Au-delà de ses collaborations historiques avec des institutions françaises, il a établi des relations solides avec des universités et instituts de recherche à Taïwan (Chine), en République de Corée et au Japon.

Taïwan est l’une des destinations privilégiées pour les stages étudiants de l’USTH, accueillant environ 20 stagiaires par an. L’Institut des sciences et technologies de Nara (Japon) se profile également comme un partenaire prometteur. Les deux institutions travaillent activement au développement de programmes de formation conjoints, visant à terme la délivrance de diplômes communs. Ces partenariats sont essentiels pour offrir aux étudiants des opportunités d’apprentissage global et une exposition aux meilleures pratiques internationales.

Le Pr. Nguyên Hai Dang (centre) travaille avec ses étudiants dans un laboratoire à l'USTH.
Photo : USTH/CVN

En ce qui concerne les partenaires vietnamiens, on trouve la Compagnie des produits pharmaceutiques Thai Minh, de nombreux hôpitaux, l’entreprise FPT Long Châu, etc. Dans le temps à venir, l’université a l’intention de s’allier avec FPT Long Châu dans la formation pharmaceutique.

En tant que membre de l’Académie des sciences et technologies du Vietnam, le Département des sciences de la vie, et l’USTH en général, coopèrent étroitement avec les instituts membres de l’académie. Comme l’explique le Professeur Nguyên Hai Dang, cela offre aux étudiants la précieuse opportunité d’effectuer des stages au sein de ces instituts de recherche de premier plan, leur permettant d’acquérir une expérience concrète et d’appliquer leurs connaissances dans un environnement de recherche de pointe.

À l’université, les étudiants bénéficient d’une formation qui intègre de nombreux "soft skills" essentiels. Ces compétences, telles que les aptitudes à l’intervention, le travail en groupe et l’esprit d’entreprise, leur permettent de s’adapter facilement à un environnement de travail de pointe. Selon les statistiques,

à ce jour, environ 97% des diplômés ont un travail ou suivent leurs études post-universitaires à l’USTH ou dans des universités à l’étranger.

Recherche scientifique

La recherche scientifique est un des points forts de ce département ainsi que de l’université. Avec une équipe d’enseignants nombreuse, ce département a contribué pour la moitié des publications de l’établissement. Concrètement, plus de 100 articles ont été publiés dans des revues internationales indexées SCIE.

Depuis 2017, six projets sont financés par le Fonds national des sciences et technologies du Vietnam (NAFOSTED), un par le Fonds VINIF, cinq par l’Académie des sciences et technologies du Vietnam. Sans compter 11 projets postdoctoraux de l’Académie des sciences et technologies, deux postdoctoraux du VINIF, et trois soutenus par des ONG.

Afin d’élever la qualité de formation et de recherche scientifique, l’USTH et l’Institut français de recherche pour le développement (IRD) ont signé, en 2018, un protocole d’accord pour le développement du laboratoire mixte international "Drug Resistance in Southeast Asia" (LMI-DRISA).

Le LMI-DRISA a été créé et financé en 2016 par de nombreux instituts de recherche du Vietnam, de France, du Laos, du Cambodge et du Royaume-Uni. Ce laboratoire se concentre sur les mécanismes d’émergence de la résistance aux médicaments et la transmission des bactéries résistantes, notamment en Asie du Sud-Est.

Anne-Laure Bañuls, de l'IRD, cheffe du laboratoire LMI-DRISA. Photo : NVCC/CVN

"Je suis activement impliquée à l’USTH depuis sa création, ayant contribué au co-développement du cours +Pathogènes émergents et biologie moléculaire+ au sein du Département des sciences de la vie. Depuis lors, j’ai co-organisé ce cours et donné des conférences chaque année dans le cadre de celui-ci, tout en étant coresponsable de l’organisation des évaluations des étudiants. Au fil des années, j’ai encadré de nombreux étudiants en master et j’ai également été directrice de thèse pour plusieurs doctorants de l’établissement, dont le Dr. Nguyên Quang Huy, directeur adjoint du Département des sciences de la vie. Actuellement, nous co-encadrons un doctorant, Nguyên Thai Son, qui a obtenu une bourse du gouvernement français", a expliqué Anne-Laure Bañuls, de l’IRD et cheffe du laboratoire LMI-DRISA.

Cette collaboration dynamique et fructueuse avec les partenaires vietnamiens, incluant l’USTH, a donné naissance à des initiatives de recherche d’envergure.

Elle a notamment conduit à la création d’un groupe de recherche international (GDRI) axé sur la biodiversité et les maladies infectieuses. Ce partenariat a ensuite été renforcé par la mise en place d’une Jeune Équipe Associée à l’IRD (JEAI) spécifiquement dédiée à la tuberculose. Cette équipe est dirigée par l’Institut national d’hygiène et d’épidémiologie, avec une participation active de l’USTH, soulignant l’engagement de l’université dans des recherches cruciales pour la santé publique.

Formation académique

"S’appuyant sur ce partenariat solide et de longue date, nous avons ensuite créé le LMI DRISA, que je codirige actuellement aux côtés du Dr. Nguyên Quang Huy et de la Dr. Nguyên Thi Kiêu Oanh, tous deux directeurs adjoints du Département des sciences de la vie", a-t-elle ajouté.

Pour sa part, l’IRD a joué un rôle fondamental et stratégique dans le soutien au développement de l’USTH depuis sa création. Dès le départ, les chercheurs de cet institut ont contribué à la co-construction des programmes académiques, notamment en concevant et en enseignant des modules clés tels que le cours "Pathogènes émergents et biologie moléculaire" au sein du Département des sciences de la vie.

En outre, les scientifiques de l’IRD ont assuré de manière continue des conférences, encadré des étudiants en master et en doctorat, et veillé à la qualité académique des formations et des évaluations. Leur implication a ainsi renforcé le niveau scientifique et pédagogique de l’université, contribuant à son rayonnement et à son excellence dans la formation et la recherche en sciences de la vie.

"Grâce à son engagement constant, l’IRD a non seulement renforcé la formation académique et la recherche à l’USTH, mais aussi contribué à l’intégration scientifique régionale et au renforcement des capacités. Ce partenariat illustre parfaitement la mission de l’institut qui est de soutenir la science au service du développement durable, notamment en Asie du Sud-Est", a affirmé Mme Bañuls.

D’après elle, depuis le début de sa collaboration avec l’établissement, elle a été témoin d’un développement impressionnant tant sur le plan de la formation académique que de l’output scientifique. Au fil des années, une génération dynamique et très motivée d’enseignants-chercheurs s’est affirmée, engagée scientifiquement, enthousiaste et autonome.


Dans un laboratoire à l'USTH. 
Photo : USTH/CVN

Un des grands atouts de l’USTH réside dans sa capacité à favoriser la collaboration internationale tout en développant une appropriation locale. L’enseignement est de haute qualité, avec des programmes bien alignés sur les standards internationaux, et l’implication croissante des scientifiques vietnamiens dans des rôles de leadership en recherche est un point fort particulier. "Dans l’ensemble, je perçois la trajectoire de l’établissement comme extrêmement positive. Son évolution, d’une jeune institution universitaire à un environnement de recherche dynamique, a été impressionnante, et je suis convaincue qu’il continuera de se développer et deviendra un acteur-clé de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la région", a-t-elle assuré.

Elle a ajouté que sa mission à l’USTH était de contribuer activement au développement de programmes de recherche et de formation de haute qualité, centrés sur les maladies infectieuses et la résistance aux antimicrobiens (RAM), avec une forte attention portée aux enjeux régionaux et mondiaux de santé publique.

"Un des projets phares auxquels je participe à l’université est le LMI-DRISA. Ce laboratoire conjoint international se concentre sur la surveillance, la compréhension et le contrôle de la résistance aux antimicrobiens chez les bactéries pathogènes circulant en Asie du Sud-Est. Le projet met également un accent important sur le renforcement des capacités, en formant des chercheurs et étudiants vietnamiens, laotiens et cambodgiens aux techniques avancées de laboratoire et à la bioinformatique, tout en favorisant la création de réseaux de recherche collaboratifs à l’échelle régionale. Ainsi, notre travail à l’USTH et au sein du DRISA contribue à répondre à la menace urgente que représente la RAM en Asie du Sud-Est, en fournissant des données scientifiques pour orienter les politiques et interventions, et en développant une expertise locale et régionale durable pour la recherche et la lutte contre ce fléau", a-t-elle confié.

Vision à long terme

Le Pr. Nguyên Hai Dang a indiqué que la Résolution N°57, datée du 22 décembre 2024, du Bureau politique du Parti communiste du Vietnam, axée sur le développement scientifique et technologique, l’innovation et la transformation numérique, est un sujet de discussion de première importance au sein du Département des sciences de la vie. Car selon lui, "elle aura un impact considérable sur la mise en œuvre des activités de ce département, notamment en ce qui concerne le déploiement de projets, de recherches et l’élaboration de stratégies futures".

Il a souligné un objectif national ambitieux : la création par le Vietnam d’un médicament à base de plantes d’ici 2045. En réponse à cette exigence, ledit département est en train d’élaborer activement une stratégie globale, qui couvrira plusieurs axes essentiels : formation des ressources humaines nécessaires ; développement des infrastructures adéquates ; intensification de la recherche ; réalisation d’essais rigoureux ; mise en place des capacités de production.

Le département nourrit une ambition claire : devenir un centre de formation de référence dans les domaines des biotechnologies, des sciences biomédicales et du développement pharmaceutique.

Au-delà de sa mission éducative, il aspire également à forger une communauté scientifique et technologique d’excellence, tant au sein de l’USTH que de l’Académie nationale des sciences et technologies. Cette vision souligne son engagement à être un pôle d’innovation et de savoir, contribuant activement à l’avancement de la recherche et à la formation de talents de pointe.

Hoàng Phuong/CVN

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