>> L’Agence Vietnamienne d’Information, pionnière du journalisme multimédia
>> La presse a un rôle à jouer dans la construction de la culture entrepreneuriale
>> "Innover constamment pour créer sa propre identité"
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Journaux fondés et organisés par le Président Hô Chi Minh. |
Photo : CTV/CVN |
Le 21 juin 1925, le journal Thanh Niên (Les Jeunes), fondé par le leader Nguyên Ái Quôc (futur Président Hô Chi Minh), a publié son premier numéro, marquant la naissance de la presse révolutionnaire vietnamienne.
Depuis ce jalon historique, celle-ci a traversé un siècle d’évolution, accompagnant toujours le pays et le peuple. Elle s’est avérée une force pionnière et essentielle sur le front idéologique et culturel, apportant des contributions exceptionnelles à la lutte pour la libération nationale, ainsi qu’à la défense, à l’édification et au développement du pays.
L’apparition de Thanh Niên, organe de l’Association des jeunes révolutionnaires du Vietnam, cinq ans avant la fondation du Parti communiste du Vietnam (PCV) illustre la vision avant-gardiste du leader. Ce dernier avait très tôt compris que le journalisme était une arme stratégique, capable d’ouvrir la voie à la révolution.
Dès 1922, membre fondateur de l’Union intercoloniale, Nguyên Ái Quôc avait déjà une conscience aiguë du rôle primordial de la presse en créant le journal Le Paria, regroupant des peuples colonisés des quatre coins de l’empire. À son arrivée à Guangzhou, en Chine, fin 1924, il entreprit immédiatement les préparatifs pour publier un journal politique.
Fin 1929, la presse révolutionnaire vietnamienne comptait déjà plus de 50 journaux et magazines. Le 3 février 1930, lors de la conférence de fusion des organisations communistes qui a abouti à la création du PCV, une résolution cruciale sur la presse a été adoptée, sous la présidence de Nguyên Ái Quôc.
Des armes tranchantes
Née des cendres des luttes pour la libération nationale et ayant grandi au gré des vicissitudes du pays, la presse révolutionnaire vietnamienne a bâti une tradition glorieuse, source de grande fierté. Ce qu’il y a de plus profond et de plus sacré, c’est que faire du journalisme, c’est faire la révolution, c’est servir la nation et le peuple. Cela résonne parfaitement avec les enseignements de l’Oncle Hô : “Les journalistes sont aussi des soldats révolutionnaires. La plume et le papier sont leurs armes affûtées” ; “La presse soutient la justice et combat le mal”.
Le Président Hô Chi Minh était lui-même le plus grand journaliste de la presse révolutionnaire vietnamienne, une plume talentueuse, rigoureuse et d’une créativité inlassable. Il fut aussi un véritable leader, maître de nombreux reporters révolutionnaires. Il a laissé un héritage journalistique immense et inestimable, composé de pas moins de 2.000 articles en un demi-siècle, de la parution du premier en 1919 jusqu’à sa mort en 1969.
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Le Président Hô Chi Minh avec les reporters au IIIe Congrès de l’Association des journalistes du Vietnam en 1962. |
Photo : MPV/CVN |
Animée par cet esprit combatif, la presse a véritablement constitué une “arme” spéciale durant les années de résistance contre l’invasion. De nombreuses œuvres journalistiques sont devenues des appels vibrants, exhortant les compatriotes à se lever pour le salut national. Face à d’innombrables difficultés, dangers et à une mort toujours imminente, les journalistes sont allés au combat avec la posture du soldat, maniant à la fois le stylo et l’arme. Ils ont créé des œuvres journalistiques pleines de vitalité, unissant des millions de personnes vers un objectif commun : la libération du pays et le maintien de l’indépendance nationale.
De nombreux exemples éclatants témoignent de cet esprit courageux et de la persévérance au front de la presse révolutionnaire. Parmi eux, la création du journal Quân đôi nhân dân (L’Armée populaire) en 1950 dans le district de Ðinh Hóa, province de Thái Nguyên, au cœur de la zone de résistance du Viêt Bac, publiant 33 numéros en 56 jours et nuits de la campagne de Ðiên Biên Phu, était une preuve exceptionnelle et très honorable. Un fait unique et sans précédent dans l’histoire militaire du Vietnam et même du monde.
“Dans l’œuvre d’édification du socialisme après la réunification du pays en 1975, la presse révolutionnaire a véritablement joué le rôle de pont entre le Parti, l’État et le peuple. Elle a été un outil de direction et d’organisation de la mise en œuvre des objectifs et stratégies. Elle a également servi d’arme pour la lutte contre la corruption, le gaspillage et les pratiques malsaines, ainsi que d’arme de combat politique et idéologique pour protéger le Parti, l’État, le peuple et le régime. Dans tous les domaines et pour toutes les missions stratégiques, la presse a apporté des contributions majeures, laissant des empreintes indélébiles”, indique le Pr.-Dr. Ta Ngoc Tân, vice-président permanent du Conseil théorique central du Parti.
Processus de Renouveau
Le processus d’édification du socialisme, ainsi que le perfectionnement des lignes directrices, politiques et stratégiques de développement socio-économique au cours des quatre décennies de mise en œuvre de la politique de Đôi moi (Renouveau) du Parti sont indissociables du rôle de la presse révolutionnaire vietnamienne.
Cela se manifeste à travers les campagnes de communication, créant le consensus, le soutien unanime et la détermination à agir de la population ainsi que des organisations socio-économiques.
Ce rôle se manifeste également par la retranscription rapide des modèles avancés, des bonnes pratiques et des leçons précieuses d’individus, d’unités et de localités, ouvrant la voie à la diffusion, à la popularisation et à la concrétisation de ces expériences pour le développement socio-économique du pays.
“Dans l’œuvre d’édification et de défense de la Patrie en temps de paix, la presse est un pont entre le Vietnam et le monde, contribuant à promouvoir les valeurs culturelles nationales à l’échelle mondiale, tout en favorisant les échanges et l’acculturation. Avec l’essor fulgurant des technologies de l’information et l’établissement de la connexion Internet dans le pays à partir de 1997, les médias vietnamiens se sont intégrés très rapidement au niveau mondial, devenant une composante du réseau de communication global”, partage le Pr.-Dr. Ta Ngoc Tân.
Grâce à la presse, les Vietnamiens accèdent aux valeurs culturelles universelles, et peuvent ainsi assimiler leurs quintessences. De même, le monde entier prend connaissance des grandes réalisations du processus de Dôi moi, des valeurs humanistes, amicales et civilisées de la nation, découvrant ses nombreux patrimoines culturels...
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Journalistes couvrant les opérations de sauvetage dans le village de Làng Nu, commune de Phúc Khánh, district de Bao Yên, province de Lào Cai (Nord), le 12 septembre 2024. |
Photo : MPV/CVN |
Dans le pays, les médias sont des armes puissantes et efficaces dans la lutte contre la corruption, le gaspillage et les pratiques malsaines. Selon des statistiques, environ 70% de ces affaires sont détectées par les organes de presse, qui fournissent des preuves convaincantes, servant d’indices aux services compétents pour les enquêtes et traitements.
“La presse devient un outil d’alerte et de supervision, contribuant de manière significative à l’édification du Parti et de l’État transparents, solides et puissants, à la consolidation de la confiance du peuple en le Parti et l’État, ainsi que de son amour et de son sens des responsabilités envers la nation”, affirme le Pr.-Dr. Ta Ngoc Tân.
En temps de paix
Non seulement dans la guerre, mais aussi en temps de paix, les reporters ont toujours fait preuve d’un esprit de dévouement, prêts à se sacrifier, toujours présents sur les lignes de front les plus brûlantes et les plus importantes du pays, comme lors des catastrophes naturelles ou des épidémies.
Selon des statistiques incomplètes, 511 d’entre eux sont tombés en martyrs, et de nombreux autres ont péri en tant que soldats sur les différents fronts. Même en temps de paix, il existe des batailles silencieuses mais très intenses. Il s’agit de la lutte pour le bien, la nouveauté, et contre ce qui entrave la voie du développement du pays.
Durant ses 100 ans de compagnonnage avec la nation, à travers d’innombrables difficultés et défis rigoureux, la presse révolutionnaire n’est pas seulement un témoin historique, mais un véritable pont entre le Parti et le peuple. C’est une arme tranchante dans la lutte pour l’indépendance et la liberté de la nation ; un outil efficace pour l’édification et le développement du pays ; une composante intrinsèque et indissociable de l’œuvre révolutionnaire de la nation sous la direction du Parti.
Le Président Hô Chi Minh et les générations successives de journalistes révolutionnaires ont travaillé avec ardeur et créativité, avec leurs efforts, leur sueur et même leur sang, pour écrire la glorieuse histoire de la presse nationale. Une presse combative, profondément humaine et empreinte de l’identité vietnamienne, qui nous a apporté des leçons d’une valeur inestimable.
Nguyên Thành/CVN
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