Nouvelle politique de soutien aux enfants en crèche

L’arrêté gouvernemental N°66 de 2025, portant sur l’attribution d’allocations d’internat aux enfants en crèche et aux élèves issus des minorités ethniques, des régions montagneuses, côtières, insulaires, constitue un levier important pour le développement de l’éducation nationale.

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Promulgué le 12 mars 2025 et entré en vigueur le 1er mai dernier, l’arrêté N°66 du gouvernement se distingue principalement par l’ajout comme bénéficiaires des aides à la scolarité, financées par le budget de l’État, des enfants en crèche en demi-pension (de 3 mois à 3 ans). Cette nouveauté vise non seulement à promouvoir l’éducation préscolaire dans les régions particulièrement difficiles, mais aussi à favoriser l’égalité des chances dans l’accès aux politiques de soutien de l’État.

Depuis des années, celles-ci ont profité à la quasi-totalité des élèves, étudiants et doctorants issus de ces zones, mais les enfants en crèche en demi-pension en restaient jusqu’ici exclus.

Déjeuners gratuits à l’école

Auparavant, l’arrêté gouverne-mental N°105 daté du 8 septembre 2020, relatif à la politique de développement de l’éducation préscolaire, prévoyait déjà une aide aux déjeuners pour les enfants de maternelle (de 3 à 6 ans).

Selon le ministère de l’Éducation et de la Formation, ces mesures ont permis aux écoliers de minorités ethniques d’apprendre dans les meilleures conditions, contribuant ainsi à la généralisation de l’enseignement. Au cours des deux premières années scolaires de mise en œuvre (2020-2021 et 2021-2022), près d’un million d’enfants de maternelle en ont profité, pour un montant total de plus de 1.170 milliards de dôngs. Toutefois, les petits en crèche en demi-pension ne figuraient pas parmi ces bénéficiaires.

Lors des récentes sessions de l’Assemblée nationale (XVe législature), les députés ont fait entendre leurs opinions et les souhaits des électeurs et citoyens que le gouvernement élargisse rapidement les aides à la tranche d’âge de la crèche, afin de favoriser la fréquentation scolaire dès le plus jeune âge et d’assurer le bon développement de l’éducation préscolaire.

Et ce besoin a été satisfait avec la publication de l’arrêté N°66, qui inclut désormais ces enfants parmi les bénéficiaires des politiques de soutien à la scolarisation.

Ainsi, les petits en crèche dans les régions en situation particulièrement difficile bénéficieront d’une allocation de demi-pension de 360.000 dôngs par mois et par enfant, pour une durée maximale de 9 mois par année scolaire.

Alors, le montant des aides stipulé dans ce nouvel arrêté est doublé par rapport au N°105 qui prévoyait 160.000 dôngs par mois pour les petits de 3 à 6 ans. Cette augmentation montre la vision à long terme des décideurs, qui placent le développement de l’enfant dès ses premières années de vie au cœur de leurs priorités.

En outre, chaque établissement accueillant des groupes d’enfants en crèche en demi-pension recevra 700.000 dôngs par mois et par groupe (pour un maximum de 9 mois par an) afin d’assurer les collations gratuites.

En particulier, le Politburo du Parti a tout récemment décidé d’exonérer totalement des frais de scolarité tous les élèves, de la maternelle jusqu’à la fin du lycée public, à l’échelle nationale, à compter de l’année scolaire 2025-2026. Il s’agit-là d’une excellente nouvelle pour des millions de familles de minorités ethniques, des régions montagneuses ou socio-économiquement défavo-risées. Cela témoigne de la détermination du gouvernement à soutenir le développement global de l’éducation pour les populations minoritaires.

Prendre soin dès la première année de vie

D’après la Dr. Phan Bích Nga, de l’Institut national de nutrition, relevant du ministère de la Santé, les 1.000 premiers jours de la vie d’un enfant constituent une période cruciale en termes de soins nutritionnels et psychologiques, permettant de poser les bases d’une bonne santé et d’un développement optimal. À l’inverse, un petit mal soigné ou mal nourri durant cette étape risque un retard de croissance, des problèmes de poids, un développement intellectuel insuffisant et ainsi de lourdes conséquences sur son avenir.

Il faut également souligner que du fait de conditions économiques encore précaires, de nombreuses familles issues des minorités ethniques ne peuvent assurer des soins optimaux à leurs enfants durant cette “période clé”. C’est l’une des principales causes expliquant leur taux de malnutrition plus élevé que la moyenne nationale.

Un rapport de l’Institut national de nutrition montre que le taux de retard de croissance chez les enfants issus des minorités ethniques s’élève à 31,4%, soit deux fois plus que pour les enfants Kinh (ethnie majoritaire) chez qui il est de 15%. De même, la proportion de petits en insuffisance pondérale est 2,5 fois plus importante chez les minorités ethniques (21% contre 8,5% chez les Kinh).

Lê Thi Tuyêt Huong, directrice de l’École maternelle Thanh Nua, à Ðiên Biên (Nord), partage : “Par rapport à d’autres zones défavorisées de la province, notre établissement bénéficie de conditions plus favorables pour mobiliser les enfants en âge d’entrer en crèche. Cependant, convaincre les parents d’envoyer leurs tout-petits à l’école n’est pas une tâche facile. Dans de nombreux cas, les enseignants doivent se rendre directement aux familles pour discuter, sensibiliser et encourager les parents, mais l’adhésion n’est pas toujours au rendez-vous. Désormais, avec l’entrée en vigueur du décret N°66, l’école dispose d’un nouvel argument pour convaincre les familles en garantissant de meilleures conditions de prise en charge pour les enfants. Cette politique contribuera à alléger le poids financier pour les familles et à augmenter le taux d’assiduité d’une tranche d’âge souvent négligée”.

En effet, la nouvelle politique de soutien aux enfants en crèche en demi-pension contribue non seulement à prendre soin des petits dès leur plus jeune âge et à garantir l’équité dans l’accès à l’éducation, mais s’inscrit aussi pleinement dans les dispositions des lois en vigueur sur l’éducation et sur l’enfance. Ainsi, la Loi sur l’enfance précise que l’État doit garantir des politiques de prise en charge des enfants (Article 43), leur accès à l’éducation (Article 44), ainsi que leur droit d’être soignés, nourris et de se développer de manière intégrale (Article 15).

Texte : Phuong Nga/CVN

Photo : VNA/CVN

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