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Face à l’arrivée de nouveaux titres et à la dispersion des séances, la dynamique de Tử chiến trên không semble s’essouffler.
Selon les données de The Box Office Vietnam, Tử chiến trên không conserve la tête du classement avec 24,5 milliards de dôngs engrangés ce week-end, pour un total de près de 213 milliards après deux semaines d’exploitation. Le film bénéficie encore d’environ 3.100 séances quotidiennes - un chiffre impressionnant face à la concurrence.
Produit sous l’égide du cinéma de la Police populaire vietnamienne, le long métrage impressionne par son travail de reconstitution : l’avion DC-4, les décors et les costumes restituent avec soin le Vietnam d’après 1975. Cette rigueur historique s’accompagne d’une ambition technique rare pour une production nationale.
Mais l’objectif de 300 milliards de recettes semble désormais hors d’atteinte. L’arrivée de nouvelles sorties - dont Chị ngã em nâng (Quand la sœur tombe, l’autre la relève) et Tay anh giữ một vì sao (L’étoile dans ta main), sans oublier le film d’horreur thaïlandais Tee Yod 3 : Quỷ ăn tạng (Le Démon dévoreur d’organes) - réduit son espace médiatique et commercial. Le film reste un succès d’estime, mais la courbe s’infléchit.
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Le réalisateur Hàm Trân (1er plan, à gauche) et la distribution du film "Tử chiến trên không". |
Photo : CTV/CVN |
Chị ngã em nâng : une ouverture timide, un sujet émouvant
Deuxième du box-office, Chị ngã em nâng n’a rapporté que 6,9 milliards de dôngs après trois jours d’exploitation, avec environ 1.700 séances par jour. Réalisé par Vu Thành Vinh, il marque une progression artistique par rapport à son premier film Hai muối.
L’histoire explore les liens entre deux sœurs issues d’une famille d’artisans fabriquant de l’encens. L’aînée, Thuong, endosse très jeune le rôle de pilier familial, cumulant les fonctions de sœur, de mère et de père de substitution. Mais lorsque le succès la pousse à imposer à son cadet une voie qu’il n’a pas choisie, le conflit éclate : entre tendresse, blessures et réconciliation.
Salué pour sa sincérité émotionnelle et son ancrage culturel, le film souffre néanmoins d’une distribution limitée et d’une promotion trop discrète pour s’imposer durablement.
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Les acteurs Thanh Son et Ma Ran Dô dans le film "Tử chiến trên không". |
Photo : CTV/CVN |
Tay anh giữ một vì sao : un pari vietnamo-sud-coréen en demi-teinte
Coproduction entre le Vietnam et la République de Corée, Tay anh giữ một vì sao n’a récolté que 5,4 milliards de dôngs sur les trois premiers jours d’exploitation, malgré la présence remarquée de la star sud-coréenne Lee Kwang-soo.
Le scénario met en scène Kang Jun-woo, une célébrité coréenne bloquée au Vietnam à la suite d’un incident, qui croise la route de Thao, une jeune vendeuse ambulante de café au charme simple. De ce choc culturel naît une romance douce-amère où les différences deviennent autant de leçons d’humilité.
Malgré son casting international et une esthétique soignée, le film n’a pas encore trouvé son public. Les critiques saluent l’intention mais regrettent un ton trop formaté pour séduire massivement.
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Lê Khanh et Quôc Truong dans le film "Chị ngã em nâng". |
Photo : CTV/CVN |
Un marché local en quête d’équilibre
Entre surproduction, stratégies de communication hétérogènes et attentes du public en mutation, le cinéma vietnamien traverse une phase de tension. Tử chiến trên không conserve un net avantage en termes de notoriété, mais son essor ralentit.
Pendant ce temps, Chị ngã em nâng et Tay anh giữ một vì sao illustrent la difficulté des films nationaux à exister entre le patriotisme spectaculaire et la comédie sentimentale.
Plus que jamais, le succès au box-office vietnamien dépend d’un savant équilibre : le bon timing, la maîtrise technique et la capacité à toucher un public désormais exigeant, oscillant entre curiosité nationale et attrait pour les productions étrangères.
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Lee Kwang Soo dans le film "Tay anh giữ một vì sao". |
Photo : CTV/CVN |
Truong Giang/CVN