Transplantation d'organes : des avancées médicales majeures

En trois décennies d'efforts continus, le secteur médical du Vietnam a réalisé des miracles dans la transplantation d'organes, devenant le premier pays d'Asie du Sud-Est en termes de nombre de transplantations chaque année.

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Les médecins procèdent au prélèvement d'organes du donneur. 
Photo : VNA/CVN

Les succès en matière de transplantation d'organes s’accompagnent d’un défi majeur : la source des dons d’organes reste encore très limitée, une problématique qui concerne toute la société afin d’ouvrir encore plus grand la porte de l’espoir à des milliers de patients.

Le Dr. Pham Gia Khanh, président de l'Association vietnamienne de transplantation d'organes, a déclaré que la transplantation d'organes était l'une des plus grandes inventions scientifiques de l'humanité du XXe siècle. Les greffes d’organes ne sont pratiquées encore aujourd'hui que dans les pays dotés d’une médecine avancée.

Au Vietnam, les premières greffes (de rein et d'organe) ont été réalisées en 1992 avec le soutien d'experts étrangers. C'est en juillet 1993 que des professeurs et des médecins vietnamiens de l'Académie de médecine militaire ont réalisé avec succès la première greffe de rein, et ceci sans l’aide d’experts étrangers.

Depuis lors, d'un pays "en retard" sur le monde dans le domaine de la transplantation d'organes, le Vietnam a connu un taux de croissance remarquable, établissant continuellement de nouvelles réalisations.

Transplantation combinée de poumons et de cœur

En 2017, le Vietnam a effectué avec succès la première transplantation combinée de poumons et de cœur chez un patient pédiatrique. En 2018, il a franchi une étape supplémentaire en réussissant des greffes de poumons et de reins à partir de donneurs en état de mort cérébrale.

L’année 2019 a marqué une prouesse technique avec la réalisation simultanée de plusieurs transplantations d’organes provenant de tels donneurs. En 2020, le Vietnam s'est distingué à l'échelle régionale et mondiale en réalisant deux premières : la transplantation d’un membre en Asie du Sud-Est et la toute première greffe intestinale à partir d’un donneur vivant, rejoignant ainsi le cercle restreint des 22 pays capables de maîtriser cette technique complexe.

En 2023, de nouvelles réussites ont été enregistrées, notamment des transplantations multi-organes impliquant cœur et reins. Ces interventions ont bénéficié d’une coordination remarquable entre les hôpitaux de Hô Chi Minh-Ville et de Hanoï, permettant d’étendre ces avancées médicales à travers tout le pays. Ces progrès témoignent d’un savoir-faire médical de plus en plus sophistiqué et d’une ambition nationale de devenir un leader dans le domaine des greffes d’organes.

Une minute de silence en hommage au donneur avant de procéder au prélèvement d'organes.
Photo : VNA/CVN

Début 2024, près de 8.000 greffes d'organes ont été réalisées, dont plus de 7.000 greffes de rein, 500 greffes de foie... ce qui signifie que la vie de nombreuses personnes a été prolongée.

Au cours des deux dernières années, les médecins vietnamiens ont effectué chaque année plus de 1.000 transplantations d’organes, faisant de notre pays le premier pays d’Asie du Sud-Est en termes de nombre de transplantations d’organes chaque année. Cette réalisation démontre clairement les progrès exceptionnels en termes de qualifications, d'expertise technique et d'expérience du secteur medical vietnamien dans la transplantation d'organes.

Actuellement, le Vietnam dispose de 26 centres de transplantation d'organes répartis dans l'ensemble du pays. Ces transplantations ne se limitent pas aux grands hôpitaux nationaux. De nombreux établissements de santé régionaux ont également développé une expertise avancée, maîtrisant les techniques de transplantation avec succès.

Le taux de survie après une transplantation d'organe au Vietnam est exceptionnellement élevé, surpassant même celui de nombreux pays développés. De plus, le coût des transplantations y est nettement inférieur, représentant seulement environ un huitième de celui pratiqué en Thaïlande et un vingt-quatrième de celui aux États-Unis. Cette combinaison d’expertise médicale et de tarifs accessibles incite de nombreux patients étrangers à se tourner vers le Vietnam pour accéder à des traitements vitaux.

Nécessiter la coopération de l'ensemble de la société

Le Vietnam dispose de 26 centres de transplantation d'organes répartis dans l'ensemble du pays.
Photo : VNA/CVN

Malgré de nombreux succès, le secteur de la transplantation d’organes au Vietnam est toujours confrontée à un problème majeur : le manque de donneurs d’organes. Selon les statistiques, 96% des transplantations d'organes actuelles proviennent de donneurs vivants, tandis que les dons de personnes en état de mort cérébrale ne représentent que 4%. Ce chiffre est bien inférieur au taux de 40 à 90% observé dans les pays développés.

La cause principale est une sensibilisation sociale limitée au don d’organes. De nombreuses personnes ne comprennent pas clairement la valeur humaniste du don d’organes et sont influencées par la peur, les croyances traditionnelles et le manque d’informations adéquates.

En 2023, le taux de don d’organes au Vietnam était extrêmement faible, avec seulement 0,15% par million d’habitants (soit 1,5 donneur pour un million de personnes). Ce chiffre reste nettement en deçà des standards internationaux, étant 300 fois inférieur à celui de l’Espagne et 40 fois inférieur à celui de la Thaïlande. Cette situation souligne l’urgence de promouvoir la sensibilisation et la culture du don d’organes dans le pays.

Chaque jour, au Vietnam, environ 300 personnes sont déclarées en état de mort cérébrale, mais la majorité des tissus et organes potentiellement disponibles ne sont pas utilisés, entraînant un énorme gaspillage de cette précieuse ressource. Pendant ce temps, des dizaines de milliers de patients restent sur liste d'attente pour une transplantation, et chaque jour, plusieurs d’entre eux perdent la vie faute d’organes compatibles. Cette situation met en évidence l’urgence de renforcer les initiatives pour augmenter le nombre de dons d’organes, en particulier ceux provenant de donneurs en état de mort cérébrale afin de répondre à ce besoin criant et sauver davantage de vies.

Conscient de l'importance du problème, le Vietnam dispose aujourd'hui de la Loi sur le don, le prélèvement et la transplantation de tissus, de parties du corps, ainsi que sur le don et le prélèvement de corps. D'autres documents juridiques intègrent aussi des règlementations sur le don et la transplantation d'organes et de tissus. La Loi sur l'assurance maladie réglemente par exemple les paiements d'assurance pour les frais d'examen et de transplantation d'organes ainsi que pour le traitement post-transplantation.

Le gouvernement a également mis en œuvre de nombreuses politiques pour encourager le don d'organes. En 2024, près de 100.000 personnes sont été inscrites pour donner leurs organes, un chiffre encourageant.

Cependant, pour réaliser les souhaits du donneur, un consensus familial est nécessaire. Par conséquent, pour que les personnes désireuses de faire don de tissus et d’organes après leur décès, il est nécessaire de sensibiliser toute la population au don de tissus d’organes.

Plus de 30 ans après la première transplantation rénale, le Vietnam a fait de grands progrès en la matière. Toutefois, pour sauver la vie d’un plus grand nombre de patients, une forte coopération de l’ensemble de la société est nécessaire. Le don d'organes n'est pas seulement un acte humanitaire, mais aussi un moyen pour chacun de préserver à jamais l'esprit d'amour et de partage.

VNA/CVN

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