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Le Vietnam compte 54 ethnies, chacune ayant sa propre manière de célébrer le Nouvel An lunaire. |
Les Thái
L’ethnie Thái, qui compte plus d’un million de personnes, est principalement répartie dans les provinces de Lai Châu, Hoà Bình (Nord) et Nghê An (Centre). Parmi les belles traditions de célébration du Têt des ethnies, celles des Thái se distinguent par leur originalité.
À cette occasion, chaque famille doit préparer un plateau de plats composés du riz nouveau, du riz gluant, du poisson fermenté, de la viande de cerf, des pousses de bambou séchées et du cerf cochon séché. Les bánh chưng (gâteau carré de riz gluant, farci de viande de porc poivré et de haricots mungos) qu’ils confectionnent sont particulièrement spéciaux, se déclinant en deux types : blanc et noir, auxquels ils ajoutent une touche de sésame moulu pour sublimer la saveur.
Les Thái accueillent le Têt. |
Les Thái accueillent le Têt. |
Les Thái accueillent le Têt. |
Les Thái rendent hommage à leurs ancêtres du 25e jour du 12e mois lunaire au 5e jour du 1er mois lunaire. Une des traditions incontournables de leur Têt est le rituel d’invocation pour appeler les âmes des morts. Cette cérémonie se déroule dans la nuit du 29e au 30e jour du 12e mois lunaire. Chaque famille tue deux poulets : l’un dédié aux ancêtres et l’autre à la nécromancie afin d’évoquer les âmes des morts membres de la famille. Le chaman, en tenant un morceau de bois enflammé, attache ensemble des chemises appartenant à chaque membre de la famille et les met sur son épaule. Il vient devant le village pour appeler les âmes, puis répète l’invocation au pied de l’escalier. Ensuite, il attache un fil noir au poignet de chaque membre pour le protéger des mauvais esprits. Ce fil doit se rompre naturellement ; s’il est coupé intentionnellement, la personne concernée pourrait tomber malade.
Comme les Kinh majoritaires, pour que la nouvelle année soit chanceuse et favorable, le premier jour de l’année, les Thái évitent les disputes, les éclats de voix et même de balayer la maison. Fidèles à leurs traditions ancestrales, ils se rendent également au ruisseau pour puiser de l’eau. Ce rituel permet à chacun de se laver les cheveux, symbolisant le rejet des malheurs de l’année écoulée et l’accueil des bénédictions pour l’année à venir.
Les H’mông
Le Têt de l’ethnie H’mông suit traditionnellement son propre calendrier et dure un mois, à partir du 30e jour du 11e mois lunaire. Cependant, de nos jours, la majorité des H’mông célèbrent le Têt traditionnel en même temps que les Kinh, à l’exception de certains groupes vivant à Môc Châu, province montagneuse de Son La (Nord), qui continuent d’observer leur calendrier ancestral.
Préparation des "bánh dày" (gâteau cylindrique de riz gluant pilé). |
Avant le Têt, les H’mông arrangent et rénovent leur autel familial tout en préparant des bánh dày (gâteau cylindrique de riz gluant pilé). Ils vénèrent deux foyers principaux et veillent à maintenir la flamme des offrandes allumée pendant trois jours, un acte symbolique destiné à repousser les bêtes féroces et les esprits malfaisants. Pendant cette période, ils honorent également les esprits de la maison ainsi que les objets du quotidien qui les soutiennent dans leur vie et leur travail.
La nuit du dernier jour de l’année, chaque foyer organise un rituel d’offrande aux esprits domestiques avec un cochon et un jeune coq vivants. Après le culte, le cochon et le coq sont abattus, puis une nouvelle offrande est réalisée avec leur viande cuite. Ce n’est qu’après avoir accompli ces rituels que les membres de la famille peuvent commencer à festoyer, jusqu’à ce qu’ils entendent le premier chant du coq, qui marque pour eux le début officiel de la nouvelle année.
Préparation des "bánh dày" (gâteau cylindrique de riz gluant pilé). |
En préparation de la fête Sầu su, célébrée le dernier jour du 12e mois lunaire, des jeunes hommes du village sont envoyés abattre un grand arbre qu’ils dresseront au bout du village, tissant deux longues cordes en cercles pour le décorer.
Le Têt H’mông est également une période propice aux rencontres. Les jeunes hommes et femmes revêtent leurs nouveaux vêtements et leurs plus beaux bijoux pour participer à des activités communautaires, comme le ném pao (lancer de balles d’étoffe). Lors de ce jeu, un garçon lance une balle vers une fille qui lui plaît. Si ses sentiments sont partagés, elle l’attrape, initiant ainsi une relation potentielle. Ce jeu, qui dure dix jours, donne souvent naissance à de nouveaux couples.
Le "ném pao" (lancer de balles d’étoffe). |
La fête Sải Sán ou Gầu Tào, célébrée le 2e jour de la nouvelle année, est l’occasion de remercier les ancêtres pour une récolte abondante et de prier pour la prospérité des générations futures. C’est le festival le plus important et incontournable pour les H’mông, rassemblant toute la communauté dans des réjouissances.
Hospitaliers par nature, les H’mông considèrent la visite d’hôtes étrangers pendant le Têt comme un présage de chance pour l’année à venir. Ils les accueillent donc chaleureusement, les invitant à partager leurs repas, à boire de l’alcool, leur offrant un hébergement pour la nuit et deux bánh dày en guise de cadeau avant leur départ, un geste symbolique chargé de générosité.
Les Tày
L’ethnie Tày attache une grande importance au Têt traditionnel. Dès les 25e et 26e jours du 12e mois lunaire, une ambiance festive envahit les villages. Les familles s’activent à rassembler les ingrédients nécessaires pour préparer divers types de gâteaux de riz, à nettoyer leurs maisons et à embellir leurs environs pour rendre le village propre et accueillant.
Les 27e et 28e jours du même mois, elles commencent à abattre des porcs pour les festivités du Têt. Le jour suivant, tout le monde s’attelle à la décoration des maisons, à l’agencement des fleurs et à l’installation de papiers colorés autour de l’autel des ancêtres. En fin de journée, c’est l’occasion d’emballer les bánh chưng, gâteaux de riz traditionnels du Têt.
Le 30e jour du 12e mois lunaire, les Tày entament leur cuisson et préparent l’autel familial, consistant notamment à remplacer les cendres du brûle-parfum par des épis de riz gluant soigneusement tamisés, une tâche traditionnellement confiée aux hommes. L’installation du cây nêu, un mât rituel destiné à repousser les esprits malveillants, constitue également un moment clé de la journée.
Au crépuscule, les familles commencent à préparer un repas d’offrandes destiné aux ancêtres, allument des bâtonnets d’encens et invitent le Génie du sol à célébrer le Têt avec eux. Une fois les rituels achevés, tous les membres de la famille se rassemblent pour partager un repas convivial et échanger joyeusement.
Le premier jour de l’année, dès 03h00 du matin, les Tày pratiquent la coutume de puiser de l’eau nouvelle. Selon leurs croyances, cette eau est particulièrement pure au début de l’année, surtout celle provenant de sources, de ruisseaux ou de rivières. Celui qui la puise en premier en obtiendra la plus propre. Ainsi, les jeunes hommes de chaque famille se hâtent pour rapporter cette précieuse eau nouvelle à la maison.
Texte : Phuong Nga/CVN
Photo : VNA/CVN
Infographie : Phuong Nga/CVN