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Des touristes étrangers visitent l’ancienne capitale impériale de Huê (Centre) lors des premiers jours de 2025. |
Photo : VNA/CVN |
L’année 2024 a marqué un tournant décisif pour le tourisme vietnamien. Après les défis imposés par la pandémie de COVID-19 les principaux pôles touristiques, de Ha Long (province de Quang Ninh,Nord) et à Hôi An (province de Quang Nam, Centre), ont retrouvé leur effervescence. Des événements comme le Carnaval de Ha Long ou le Festival de Huê ont revitalisé l’attrait touristique du pays, tandis que la promotion du tourisme vert et l’application des technologies ont placé le Vietnam parmi les destinations les plus en vue dans le monde.
Une relance spectaculaire
Grâce à une politique dynamique et ambitieuse, le Vietnam a enregistré des résultats spectaculaires en 2024, avec près de 17,5 millions de visiteurs internationaux (une hausse impressionnante de 38,9% en glissement annuel) et un chiffre d’affaires record de 840.000 milliards de dôngs (+23,8%), confirmant ainsi le rôle moteur du tourisme dans la relance économique post-COVID.
Les initiatives, telles que la mise en place d’un visa électronique et l’élargissement des exemptions de visa, ont largement contribué à cet essor.
Les récompenses internationales continuent à pleuvoir. En 2024, le Vietnam a été élu “Meilleure Destination d’Asie”, “Meilleure Destination Nature” et “Meilleure Destination Patrimoine” lors des World Travel Awards.
Ces distinctions, combinées à un effort massif de communication à travers des événements culturels et cinématographiques, “renforcent l’attrait du pays” sur la scène internationale, analyse Pham Hai Quynh, directeur de l’Institut de développement du tourisme d’Asie.
Des initiatives comme la promotion du tourisme à travers le cinéma, notamment à Los Angeles en 2024, illustrent bien cette stratégie.
Une des clés de ce succès repose sur des politiques publiques audacieuses. La mise en place d’un système de visa électronique pour tous les citoyens étrangers, couplée à une extension de la durée de séjour sans visa à 45 jours, a grandement facilité l’accès au pays.
La Chine et la République de Corée, représentant à elles seules plus de 50% des arrivées (soit 8 millions de visiteurs), constituent les principaux marchés du tourisme vietnamien. Les pays européens et américains suivent de près avec environ 5 millions d’arrivées.
Deux touristes font l'expérience du kayak dans la baie de Ha Long, province de Quang Ninh. |
Photo : Vietnamplus/CVN |
Mais le Vietnam ne se contente pas de simplifier les procédures d’entrée. Le gouvernement et les entreprises locales investissent massivement dans la numérisation, la modernisation des infrastructures et la promotion sur des plateformes digitales. À l’image de campagnes comme “Hanoï, Venir pour Aimer” ou “Quang Ninh, Sourire de Ha Long”, l’objectif est clair : diversifier les produits touristiques et enrichir l’expérience des visiteurs.
Ne pas s’endormir sur ses lauriers
Les autorités visent cette année entre 22 et 23 millions de touristes internationaux et des recettes de 1.050.000 milliards de dôngs. “Ces chiffres reflètent la volonté du Vietnam de devenir une puissance touristique en Asie”, a analysé Hà Van Siêu, directeur adjoint de l’Autorité nationale du tourisme du Vietnam, qui ajoute que “2025 marque un tournant décisif pour le tourisme vietnamien, une année de transformation profonde où les défis sont relevés et de nouvelles perspectives ouvertes pour propulser le secteur vers de nouveaux sommets”.
Cependant, la concurrence touristique en Asie du Sud-Est est intense. Selon le journal la Nation, la Thaïlande, avec ses 35 millions de visiteurs étrangers en 2024, a clairement montré la voie.
Le marché indien, par exemple, offre des perspectives intéressantes pour le tourisme vietnamien mais reste encore sous-exploité par rapport à la Thaïlande, avec 500.000 touristes en 2024, soit quatre fois moins qu’au “pays du sourire”, informe Pham Hai Quynh.
Bien que les atouts intrinsèques du pays - paysages spectaculaires, culture riche et hospitalité - attirent en masse les touristes, les infrastructures touristiques montrent des signes de saturation. Les aéroports de Tân Son Nhât et Nôi Bài “peinent à absorber l’afflux croissant de voyageurs”, tandis que l’offre de logements de luxe reste insuffisante pour “attirer une clientèle haut de gamme”, estime Nguyên Tiên Dat, directeur exécutif d’AZA Travel et vice-président de l’Association du tourisme de Hanoï. Ces exemples montrent que le Vietnam devra intensifier ses efforts pour rester compétitif.
Des touristes internationales à Hanoï lors du premier jour de l’année 2025. |
Photo : VNA/CVN |
Hà Van Siêu préconise une stratégie de ciblage rigoureuse pour le tourisme vietnamien, en privilégiant les marchés offrant des avantages concurrentiels tels que l’exemption de visa, des liaisons aériennes directes et un fort potentiel de croissance.
Cette approche permettra d’optimiser les ressources et d’attirer une clientèle de qualité. En outre, il est impératif de mener des réformes en profondeur pour attirer davantage d’investissements et lever les obstacles institutionnels qui freinent le développement du secteur.
L’“industrie sans fumée” misera sur l’exploitation et le développement de segments de marché spécifiques, encore peu exploités mais présentant un fort potentiel de croissance, comme le tourisme d’affaires (MICE), le tourisme golfique, et d’autres segments haut de gamme, afin d’attirer une clientèle plus exigeante et à fort potentiel de dépenses L’investissement dans les technologies numériques sera renforcé pour optimiser la gestion des entreprises touristiques, améliorer l’expérience client et développer de nouveaux produits touristiques innovants.
La formation et le développement des compétences des professionnels du tourisme seront aussi au cœur des préoccupations, afin de garantir un service de qualité et de répondre aux attentes d’une clientèle de plus en plus exigeante.
Dan Thanh/CVN