Quand le numérique s’invite dans le culte des Déesses-Mères

En 2016, les pratiques liées à la croyance viet en les Déesses-Mères des Trois mondes (Tín ngưỡng thờ Mẫu Tam phủ) ont été inscrites par l’UNESCO sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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En 2016, les pratiques liées à la croyance viet en les Déesses-Mères des Trois mondes (Tín ngưỡng thờ Mẫu Tam phủ) ont été inscrites par l’UNESCO sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Photo : VNA/CVN

Non seulement préservé dans l’espace sacré des temples et palais, ce patrimoine est, ces dernières années, également entré dans l’univers numérique afin de mieux atteindre le grand public.

Cependant, à côté des opportunités de développement, se posent aussi des défis liés à la préservation de l’authenticité et du caractère sacré de ces pratiques.

En tant que médium spirituel, chercheur et enseignant intervenant dans de nombreuses universités, le docteur Nguyen Duc Hien compte parmi les pionniers dans l’utilisation des technologies numériques pour promouvoir cette croyance auprès des jeunes et des amis internationaux.

Le Docteur Nguyên Duc Hiên a déclaré : ''Utiliser le numérique pour promouvoir le culte des Déesses-Mères des Trois mondes est une chose formidable. Les coûts sont bas par rapport aux canaux médiatiques traditionnels ; la culture vietnamienne atteint le monde plus rapidement et plus largement ; l’interaction avec le public est plus facile, tout en reliant ceux qui partagent une même passion pour la recherche et la pratique. C’est aussi une façon de préserver la beauté culturelle de manière durable et de la transmettre intacte de génération en génération''.

Selon le maître Hoang Kim Duc, chef du bureau de l’Institut de recherche sur les questions religieuses et spirituelles, l’un des plus grands problèmes liés à l’application des technologies numériques est le risque de commercialisation et de ''virtualisation'' du patrimoine, pouvant conduire à la déformation ou à la falsification de ses valeurs originales, voire à des dérives et des abus à des fins personnelles.

Début septembre, l’Institut de recherche sur les questions religieuses et spirituelles a organisé avec succès le premier Forum annuel sur le culte des Déesses-Mères des Trois mondes, et prépare déjà la deuxième édition pour 2026, avec la participation de pays comme la Chine, le Japon et la République de Corée.

Une séance de "hâu dông" (communication avec les esprits par l’entremise d’un médium) peut durer plusieurs heures et comprend diverses séquences appelées "giá dông". 
Photo : Vnexpress/CVN

Le Professeur associé et Docteur Trân Ngoc Linh, directeur de l’Institut, a déclaré : ''Le forum est un voyage aux côtés de la communauté pour préserver l’identité culturelle vietnamienne dans le courant de la mondialisation, tout en diffusant les valeurs humanistes profondes du culte des Déesses-Mères dans la vie contemporaine. Grâce aux technologies numériques, nos activités atteignent davantage de personnes et connectent les passionnés de patrimoine''.

L’Institut élabore actuellement un projet de création d’un musée consacré à la culture de l’Asie du Sud-Est, combinant expositions physiques et virtuelles pour raconter les histoires du culte des Déesses-Mères et de ses pratiques à travers la réalité virtuelle.

Selon Nguyên Van Thu, ancien président de l’Association pour la protection et la valorisation des pratiques liées à la croyance viêt en les Déesses-Mères des Trois mondes de la province de Nam Dinh (actuellement Ninh Binh), la numérisation comporte également des limites. Certaines choses peuvent être numérisées facilement, mais les rituels eux-mêmes nécessitent une réflexion approfondie, car ils sont intimement liés à l’espace sacré.

En tant que forme de patrimoine culturel très particulière, l’application du numérique ne peut être qu’un outil d’introduction et de sensibilisation pour attirer le public. Pour en saisir pleinement la beauté et la profondeur, rien ne remplace l’expérience directe.

VNA/CVN

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