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Un bureau de transaction de Vietcombank (VCB) à Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
Selon la Banque d’État du Vietnam (BEV), la croissance du crédit de l’ensemble du système a atteint environ 10%, contre 6% à la même période en 2024. Ce chiffre reflète une amélioration notable de la capacité d’absorption de capitaux de l’économie, mais suscite également des inquiétudes, la majeure partie des fonds se concentrant toujours sur des secteurs jugés à risque, tels que l’immobilier et les valeurs mobilières.
Forte hausse du crédit dans de nombreuses banques
Les rapports financiers semestriels montrent qu’à la fin du deuxième trimestre 2025, l’encours total des prêts des 27 banques cotées et d’Agribank s’élevait à environ 14.940.000 milliards de dôngs, en hausse de 10% par rapport à fin 2024.
Le groupe des "quatre grands" - BIDV, VietinBank, Vietcombank et Agribank - conserve sa position dominante avec plus de 50% de parts de marché, soit environ 7.500.000 milliards de dôngs d’encours de crédit.
Certaines banques ont affiché une croissance nettement supérieure à la moyenne : VietinBank (+10%), Agribank (+7,6%), Vietcombank (+7%), BIDV (+6%). Parmi les banques de taille moyenne et petite, la progression est encore plus marquée : NCB et VPBank (+20% chacun), ABBank (+16%), HDBank et Nam A Bank (+15% chacune).
Selon un représentant de NCB, l’encours de prêts au premier semestre a déjà atteint 90,4% de l’objectif annuel, grâce à un ciblage sur les clients à fort score de crédit et à l’essor du décaissement via les plateformes numériques.
Pour la Professeure associée Pham Thi Hoàng Anh, directrice adjointe par intérim de l’Académie bancaire, "la forte croissance du crédit reflète les opportunités d’investissement et de production, résultat des réformes vigoureuses menées par le Parti et le Gouvernement en matière de mécanismes, politiques et institutions. Cependant, l’expansion du crédit doit aller de pair avec l’assurance de sa qualité et l’orientation vers les secteurs prioritaires".
De son côté, le Professeur associé Nguyên Thoung Lang, de l’Université nationale d’économie, estime que pour atteindre l’objectif de croissance du PIB en 2025, le crédit sur les cinq derniers mois de l’année devra croître 1,8 à 2,3 fois plus vite que sur les sept premiers mois. Il recommande de privilégier le financement des exportations vertes, des énergies renouvelables et des hautes technologies, tout en réduisant les taux d’intérêt afin de stimuler à la fois la demande et l’offre globales.
Afflux de capitaux vers l’immobilier et la bourse
Parallèlement à la croissance générale, les flux de capitaux se dirigent massivement vers l’immobilier et les marchés boursiers - deux secteurs traditionnellement considérés comme sensibles face au risque de créances douteuses.
Au 30 juin, l’encours total des crédits immobiliers atteignait environ 3.180.000 milliards de dôngs, soit 2,4 fois le niveau de fin 2024, représentant 18,5 % du total des encours.
Certaines banques affichent une exposition très élevée à l’immobilier. Chez Techcombank, les prêts au secteur immobilier (incluant crédits et obligations) représentent 59% de l’encours total ; en incluant les prêts hypothécaires aux particuliers, ce chiffre dépasse 64%. La croissance du crédit immobilier consolidé de Techcombank a atteint 21,5%, près du double de la progression globale de 11,6%.
D’autres établissements enregistrent également de fortes hausses : MB (85 834 milliards de dôngs, +34% depuis le début de l’année), SHB (163.754 milliards, +28,4%), HDBank (83.125 milliards, +22%).
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Une transaction dans la banque Agribank. |
Photo : VNA/CVN |
Dans le secteur boursier, les prêts sur marge (margin) ont atteint un niveau record, avec un encours total d’environ 303.000 milliards de dôngs pour les sociétés de courtage - le plus élevé jamais enregistré.
Mises en garde et orientations de régulation
Les experts mettent en garde : si le crédit se concentre excessivement sur l’immobilier et les marchés boursiers, le risque de déséquilibre et de hausse des créances douteuses sera bien réel. La Professeure associée Pham Thi Hoàng Anh recommande aux banques d’équilibrer croissance et qualité du crédit, et de développer davantage les financements à moyen et long terme via le marché des capitaux et des obligations pour réduire la pression sur le système bancaire.
Lors de la réunion gouvernementale de juillet, la gouverneure de la Banque d’État, Nguyên Thi Hông, a indiqué que la croissance du crédit immobilier, supérieure à la moyenne, est conforme à l’objectif de soutien à ce marché, notamment après la levée des obstacles juridiques pour de nombreux projets. Concernant le crédit boursier, elle a précisé qu’il ne représente que 1,5% de l’encours total et ne constitue pas un risque systémique.
La BEV affirme continuer à surveiller de près les indicateurs de sécurité ; le ratio de financement à court terme pour des prêts à moyen et long terme reste inférieur à 30%, garantissant la liquidité. L’orientation générale demeure le contrôle strict du crédit dans les secteurs à risque, la priorité au financement de la production, des exportations, de l’industrie manufacturière, des énergies vertes et des projets de restructuration économique ; tout en maintenant la stabilité des taux de dépôt et en poursuivant la baisse des taux de prêt afin de soutenir une croissance durable.
VNA/CVN