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L'artiste Pham Binh Chuong, gagnant du "Prix de l’œuvre". |
Photo : Vietnamnet/CVN |
Connu pour ses peintures sur les rues de la capitale, Pham Binh Chuong est surnommé "l’homme qui retient l’âme du Vieux quartier". Cette appellation est pour lui une grande récompense. "Lorsque mes œuvres sont en harmonie avec les spectateurs qui m’attribuent une nomination, c’est un grand bonheur. Pourtant, je ne considère pas cette victoire comme un point d’arrêt. Un artiste est né pour peindre, non pas pour courir vers les titres. L’importance, c’est que les artistes doivent nourrir leurs aspirations, leurs émotions", partage Pham Binh Chuong.
"Ce prix est un jalon important dans ma carrière"
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L'œuvre Nắng đầu đông (Soleil du début de l'hiver) de l'artiste Pham Binh Chuong. |
Photo : NVCC/CVN |
En 2004, Pham Binh Chuong a organisé sa première exposition "Xuống phố", marquant un tournant dans son style, passant de l’impressionnisme au réalisme. Depuis près de 20 ans, l’artiste se consacre entièrement à la représentation de Hanoï. Sa démarche artistique s’inscrit dans un processus narratif, retraçant les rues de la capitale à travers toute une palette d’émotions.
Dans un premier temps, l’artiste s’est concentré sur la représentation de paysages paisibles dans les rues de Hanoï. Il ne peint presque jamais de figures humaines. "Peut-être que je recherche la tranquillité qui correspond à mes émotions", confie-t-il, après s’être longtemps consacré au réalisme.
Pour les expositions suivantes, l’artiste s’intéresse de plus en plus au rythme animé de la vie quotidienne. Des figures humaines apparaissent de temps en temps. "J’observe aussi les facteurs réels de la vie urbaine : le climat, le paysage, les panneaux de publicité… Selon moi, si l’on veut retracer fidèlement des rues, il ne faut pas laisser passer ces facteurs de la vie moderne", explique-t-il.
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L'œuvre Phố Hàng Đường (Rue Hàng Duong). |
Photo : NVCC/CVN |
Lors de la 4e édition de "Xuống phố", l’artiste décrit les concurrences secrètes au sein des rues : entre tradition et modernité, entre commodité et ordre, entre ce qui existe depuis des centaines d’années et ce qui survient à l’improviste… "La peinture ne retient pas seulement les choses poétiques. La Hanoï d’antan était calme et poétique mais aujourd’hui, la ville est dans une période de développement très rapide. Plusieurs rues et maisons sont perdues en seulement quelques mois. La ville doit également faire face aux changements climatiques et les pluies ne sont pas romantiques comme dans les poèmes et les chansons d’autrefois. Les pluies deviennent parfois diluviennes et féroces. Je veux introduire ces changements dans mes œuvres pour faire une affirmation : Hanoï change jour après jour", souligne-t-il.
Hanoï restera donc une source d’inspiration pour l’artiste mais qu’il exploitera sous un angle différent en décrivant la vie des hommes derrière les paysages urbains. "Pour moi, la qualité la plus importante d’une œuvre sur Hanoï, c’est l’amour et l’émotion sincère. Si l’on peint uniquement pour obtenir des titres, l’inspiration finira tôt ou tard par s’épuiser. Pour ma part, tant que je ressens encore une émotion devant un coin de rue, un toit couvert de mousse ou même un vieux mur sur le point d’être démoli, je peux encore peindre et continuer à partager cela avec le public", conclut Pham Binh Chuong.
Vân Anh/CVN