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Nguyên Van Cuong est très minutieux avec les petits détails dans son coin de travail. |
Photo : NVCC/CVN |
Chaque brique, chaque tache sur une table, chaque fil électrique… tout est ingénieusement recréé en argile, en bois, en plâtre ou en carton par Nguyên Van Cuong, originaire de la province de Thanh Hoa. L’originalité de ses maquettes réside non seulement dans la minutie de chaque détail, mais aussi dans la sensation familière qu’elles dégagent, éveillant la mémoire et les souvenirs liés à Hanoï.
Nguyên Van Cuong occupait auparavant un poste stable, avec un salaire mensuel d’environ 30 millions de dôngs, dans une entreprise spécialisée dans la production de plans reliefs à Hanoï. Pourtant, il a décidé de tout quitter pour réaliser son rêve d’enfance : créer des maquettes.
Son emploi précédent lui a permis d’acquérir une expérience précieuse. Il a pu travailler avec les machines et les outils nécessaires à la fabrication de produits artisanaux, un savoir-faire devenu essentiel dans son activité actuelle.
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La propre maison de Cuong est sa première source d'inspiration. |
Photo : NVCC/CVN |
L’année dernière, Cuong a créé sa première œuvre : la reconstitution de l’ancienne maison de ses parents. Il lui a fallu deux mois pour en reproduire fidèlement chaque détail. "Parfois, j’ai voulu abandonner tant j’étais épuisé. Mais sans cette œuvre, j’aurais perdu tous mes souvenirs d’enfance une fois la maison détruite. Réaliser cette maquette, c’est une manière de préserver ma mémoire", confie-t-il.
Ses parents, profondément émus, ont exposé ce cadeau avec une grande fierté, le montrant à tous. Cet encouragement a poussé Cuong à prendre une décision audacieuse : quitter son emploi - malgré les tentatives de rétention de son supérieur - pour se consacrer pleinement à sa passion. "Ce travail m’assurait un revenu stable, mais je me sentais étouffé par les contraintes", explique-t-il.
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Les coins de Hanoï sont reproduits avec soin jusque dans les moindres détails. |
Photo : NVCC/CVN |
La fabrication de maquettes n’est pas une discipline nouvelle. Partout dans le monde, y compris au Vietnam, beaucoup s’y consacrent. Mais le succès d’une œuvre repose avant tout sur la minutie, la sincérité et la capacité à raconter une histoire à travers elle.
Dans les créations de Cuong, les spectateurs sont captivés non seulement par la finesse de sa technique, mais aussi par ses thèmes et la façon dont il fait revivre l’âme des rues anciennes. Des murs recouverts de mousse marqués par le temps jusqu’aux toits en tuiles décolorés… chaque détail recrée une atmosphère familière, réveillant de lointains souvenirs.
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La charrette de "bánh mi" est reproduite avec finesse dans la maquette. |
Photo : NVCC/CVN |
Pour ses réalisations, Cuong parcourt les rues, observe et photographie avant de modéliser ses projets en 3D afin d’en définir les proportions et les plans. Les maisons sont réalisées en bois ou en plastique, tandis que les petits détails - ustensiles, lampes, taches… - sont fabriqués en argile, en carton ou en plâtre, puis peints pour donner vie à des scènes réalistes.
"Je ne suis pas un peintre talentueux, ni doté d’une technique particulière. J’essaie simplement d’observer le plus attentivement possible et de reproduire ce que je vois", confie-t-il.
Cuong consacre entre 5 et 15 jours à chaque œuvre. Le prix varie de 1 à 9 millions de dôngs pour une maquette disponible, et de 3 à 35 millions de dôngs pour une commande sur mesure.
Vân Anh/CVN