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Nguyên Quôc Thâp, président de l’Association pétrolière du Vietnam. |
Photo : ND/CVN |
L’aventure pétrolière du Vietnam au-delà de ses frontières débute au tournant des années 2000. En 2002, Petrovietnam signe ses premiers contrats internationaux, ouvrant ainsi une nouvelle ère pour l’industrie énergétique nationale. L’objectif fixé par le Parti et l’État est clair : anticiper l’épuisement progressif des ressources domestiques et assurer la stabilité à long terme de l’approvisionnement énergétique du pays.
Selon Nguyên Quôc Thâp, président de l’Association pétrolière du Vietnam, au fil des deux dernières décennies, Petrovietnam a su exploiter chaque opportunité pour diversifier ses investissements, élargir son champ d’action et s’imposer comme un acteur expérimenté dans la gestion de projets pétroliers internationaux.
Les équipes vietnamiennes ont dû s’adapter à des environnements variés - de la Russie à l’Afrique du Nord, en passant par l’Asie du Sud-Est - et composer avec des cadres juridiques, politiques et culturels multiples. Cette capacité d’adaptation est devenue la marque de fabrique d’un groupe dont la réputation de sérieux et de compétence dépasse désormais les frontières nationales.
Réalisations marquantes
À ses débuts, le groupe n’était qu’un petit partenaire, avec une participation de 4,5% dans le bloc PM304 en Malaisie. Mais avec le temps, l’entreprise a gagné en expérience et en confiance. Aujourd’hui, elle dirige ou codirige plusieurs consortiums dans des zones à fort potentiel pétrolier. Parmi les projets phares figurent Nhenhexky en Russie et le bloc 433a&416b en Algérie, deux réussites emblématiques qui assurent une part importante des revenus du groupe.
Outre l’exploration et la production, Petrovietnam a développé un vaste réseau de services techniques à l’international. Des entreprises comme PVD ont mené des campagnes de forage pour le projet algérien dès 2007, avant d’obtenir leurs propres contrats en Malaisie, au Cambodge, en Indonésie ou au Brunei. D’autres filiales - PTSC, PV Oil, PV Gas, PV Trans - participent également à cette dynamique à travers la fourniture de services, de logistique ou de commerce international.
Cependant, comme le souligne Nguyên Quôc Thâp, l’expansion à l’étranger n’a jamais été un long fleuve tranquille. Le contexte géopolitique des zones pétrolifères est souvent instable, et les régimes fiscaux des pays hôtes peuvent évoluer de manière imprévisible. En Russie, par exemple, les autorités conservent la possibilité d’ajuster la fiscalité sur les ressources en fonction des prix du baril. À cela s’ajoutent les coûts croissants d’exploration et de développement, la concurrence féroce des majors internationaux et les divergences entre la législation vietnamienne et les pratiques pétrolières mondiales.
Malgré ces défis, la détermination et la ténacité des équipes vietnamiennes demeurent intactes. "L’esprit d’apprentissage, de résilience et de créativité" est souvent cité par les dirigeants du secteur comme un facteur clé du succès. Dans cette industrie exigeante, les ingénieurs et cadres de Petrovietnam ont fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation et d’innovation.
Parmi les réalisations marquantes, le projet du bloc 433a&416b en Algérie occupe une place particulière. Ce fut la première fois qu’une entreprise vietnamienne remportait un appel d’offres international dans le domaine pétrolier et prenait la direction opérationnelle d’un projet à l’étranger. Les conditions climatiques extrêmes, les difficultés logistiques et la complexité des études sismiques n’ont pas découragé les équipes de PVEP. Grâce à leurs efforts, le gisement de Bir Seba a été mis en production en août 2015, atteignant environ 20.000 barils par jour. Fin juin 2025, quelque 60 millions de barils avaient été extraits, dont 24 millions revenant à la partie vietnamienne, pour un chiffre d’affaires d’environ 650 millions de dollars.
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Essai de puits pétrolier réussi en Algérie. |
Photo : ND/CVN |
Au-delà de la réussite économique, Nguyên Quôc Thâp estime que ce projet illustre “le savoir-faire vietnamien et la volonté d’affirmer notre présence sur la carte énergétique mondiale”. Le partenariat avec l’Algérie a d’ailleurs renforcé les liens diplomatiques entre les deux pays, inscrivant la coopération énergétique dans une dynamique de long terme.
En juin 2025, après plus de vingt ans d’investissements internationaux, les résultats sont éloquents : 4 milliards de dollars de capitaux engagés, 10 milliards de revenus cumulés et 3 milliards rapatriés au Vietnam. Certains projets, comme celui de Nhenhexky, ont rapporté trois fois plus que leur mise initiale. Le réseau de partenaires de Petrovietnam s’est considérablement élargi, incluant désormais des acteurs majeurs comme Petronas (Malaisie), PTTEP (Thaïlande), Pertamina (Indonésie), Zarubezhneft et Gazprom (Russie). Ces entreprises considèrent le groupe vietnamien comme un partenaire fiable, compétent et stratégique.
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Petrovietnam participe à l’investissement et à l’exploitation pétrolière en Russie. |
Photo : ND/CVN |
Pour le président de l’Association pétrolière vietnamienne, l’efficacité des futurs investissements dépendra avant tout de la modernisation du cadre juridique et administratif : “Il est essentiel, dit-il, de passer d’une logique de contrôle administratif à une gouvernance par objectifs, fondée sur la transparence et l’évaluation des résultats.” En parallèle, les entreprises doivent ajuster leurs stratégies d’investissement aux évolutions géopolitiques, exploiter intelligemment les ressources locales et intégrer les avancées technologiques, de l’intelligence artificielle à la numérisation des opérations.
L’avenir des investissements pétroliers vietnamiens à l’étranger s’inscrit également dans un contexte politique porteur. Les récentes résolutions du Bureau politique - sur la transformation numérique, l’intégration internationale, la réforme juridique et le développement du secteur privé - ouvrent de nouvelles perspectives. Si elles sont rapidement traduites en textes législatifs, ces orientations pourraient accélérer le processus d’évaluation et d’approbation des projets, favorisant ainsi l’émergence d’une nouvelle vague d’investissements vietnamiens à travers le monde.
Thao Nguyên/CVN