Numérique : opportunités pour les femmes et les jeunes filles

La transformation digitale offre aux femmes et aux jeunes filles l’accès à de nouveaux modèles économiques, accroît leurs revenus et consolide leur rôle dans la vie professionnelle et sociale, tout en soulevant des défis majeurs.

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Cours de sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) au Lycée ethnique N’Trang Long, province de Dak Lak (Centre). 
Photo : VNA/CVN

La transformation numérique est perçue comme une opportunité en or pour les femmes et les filles de progresser dans leurs études, leur travail et leur participation sociale, mais elle n’est pas sans risques.

À l’échelle mondiale, le numéri-que remodèle profondément l’économie, l’éducation, la santé et la gouvernance. Pour les femmes, ces mutations représentent à la fois une “opportunité en or” et une source de vulnérabilités :

inégalités d’accès aux tech-nologies, compétences numé-riques limitées, risques de cyberviolence, d’atteinte à la vie privée ou encore exclusion des secteurs les plus valorisés.

Selon le Professeur associé-Docteur Nguyên Duc Minh, vice-président de l’Académie vietnamienne des sciences sociales, il est essentiel d’identifier précisément les obstacles rencontrés par les femmes dans ce processus, afin de leur garantir une participation équitable.

La Résolution N° 57, en date du 22 décembre 2024, du Politburo du Parti sur la percée dans le développement des sciences et technologies de l’innovation et de la transformation numérique nationale et le Programme national de transformation numérique (2020) fixent déjà un cadre important, mais la mise en œuvre nécessite des politiques ciblées : formation aux compétences numériques, égalité d’accès aux ressources technologiques, environnement numérique sûr et lutte contre les stéréotypes de genre.

Bien que le Vietnam compte près de 50.000 entreprises opérant dans les technologies numériques, les femmes restent encore minoritaires dans ces secteurs. Elles représentent environ 29% des effectifs STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) et seulement 3% des Pdg. Si leur présence au sein des conseils d’administration des entreprises technologiques progresse légèrement, la majorité continue d’occuper des postes d’exécution plutôt que des fonctions techniques ou stratégiques.

Potentiel économique et rôle moteur des femmes

Les femmes doivent mieux saisir les opportunités de carrière offertes par la transformation numérique. 
Photo : CTV/CVN

Cette sous-représentation trouve son origine dans plusieurs facteurs : manque de politiques incitatives, stéréotypes de genre persistants, obstacles familiaux et sociaux, ou encore manque de modèles féminins valorisés. Beaucoup restent réticentes à s’orienter vers les filières sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, pourtant cruciales pour s’insérer dans l’économie numérique.

Pour les experts, renforcer la formation aux STEM constitue une solution centrale. Non seulement ces compétences permettent aux femmes de mieux saisir les opportunités professionnelles, mais elles contribuent aussi à réduire l’écart entre les sexes dans le domaine de l’innovation.

Selon Hà Thi Minh Khuong, de l’Institut d’études humaines, familiales et de genre, les femmes représentent une ressource considérable mais largement sous-exploitée dans les domaines scientifiques et technologiques. Une étude du Réseau des entreprises vietnamiennes montre que les entreprises dirigées par des femmes obtiennent souvent de meilleurs résultats : chiffre d’affaires supérieur de 12% et capital mobilisé moindre de 33%. La mixité au sein des équipes stimule également la créativité des produits, passant de 26% à 42%.

Pour Mme Khuong, l’implication féminine dans les domaines scientifiques et technologiques, notamment les filières STEM, n’est pas seulement un enjeu d’égalité : c’est une condition essentielle pour optimiser les ressources humaines nationales et assurer une croissance durable. Sensibiliser la société, briser les préjugés de genre et valoriser le potentiel des femmes deviennent des priorités pour accompagner la transition numérique du pays.

Le secteur numérique vietnamien crée environ 1,5 million d’emplois, représentant un vivier considérable pour les travailleuses. Dans ce contexte, les femmes doivent être encouragées à développer leurs compétences digitales : utilisation des réseaux sociaux de manière proactive et sécurisée, maîtrise des applications administratives et bancaires, formation au marketing numérique ou encore participation à des groupes d’entraide.

La création de réseaux de sou-tien, l’accompagnement par des experts et l’accès à des formations continues sont essentiels pour permettre aux femmes de s’adapter aux besoins croissants du marché du travail.

Pour Pham Thi Thu Huyên, de l’Institut d’études humaines, familiales et de genre, l’amélioration des droits et de l’emploi des femmes à l’ère numérique exige une coordination étroite entre l’État, les organisations sociales et les entreprises. Les cadres juridiques doivent être actualisés pour répondre aux nouvelles formes de travail : télétravail, flexibilité, plateformes numériques.

Elle souligne l’importance d’intensifier la formation aux compétences numériques ; de mener des campagnes de sensibilisation à l’égalité des sexes ; de faciliter l’accès aux services juridiques en ligne ; de protéger les travailleuses vulnérables face aux risques du numérique.

Selon elle, seule une coopération intersectorielle forte permettra d’assurer une transformation numérique inclusive, profitable à toutes les femmes, et protectrice de leurs droits fondamentaux.

Linh Tu/CVN

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