>> Le métier de tissage de nattes de Cà Hom devient patrimoine culturel immatériel
>> Préserver le tissage de la brocatelle de l'ethnie minoritaire Bahnar
>> An Giang mise sur la brocatelle khmère pour séduire les visiteurs
![]() |
Des touristes découvrent le tissage traditionnel dans la province de Tuyên Quang (Nord). |
Photo : TN/CVN |
Dans une petite maison sur pilotis, la septuagénaire de l’ethnie Tày, Hoàng Thi Mên (commune de Thuong Lâm) préserve son ancien métier à tisser dans un petit coin. Au fil du temps, la couleur de la machine a déteint. "Ma grand-mère m’a laissé cette machine. Elle est plus âgée que moi", partage Mme Mên avec beaucoup de fierté.
La commune de Thuong Lâm recense une trentaine de métiers à tisser vieux de plus de 50 ans. Préservés de génération en génération, ces métiers témoignent la transmission de la culture locale et du tissage traditionnel.
"Le métier à tisser de ma famille a plus de 70 ans. Dans ma commune, c’est un grand honneur pour une famille de posséder une machine ancienne. Elle est considérée comme la preuve d’une famille disciplinée avec des femmes assidues et habiles", exprime Nông Thi Dinh, commune de Thuong Lâm.
C’est pour cette raison que les anciens métiers à tisser des Tày à Thuong Lâm sont gardés comme des trésors. Les Tày croient que chaque métier à tisser a son propre âme et est la demeure de Me Phai (mère du tissu - génie protégeant le tissage). Toutes les étapes, du montage d’un métier à tisser à son utilisation en passant par sa préservation, sont réalisés par les Tày avec délicatesse et respect.
Rythme de la montagne
![]() |
Un métier à tisser centenaire dans la commune de Son Duong, province de Tuyên Quang (Nord). |
Photo : TN/CVN |
Non loin de Thuong Lâm, dans la commune de Son Duong, le son des anciens métiers à tisser résonne jour et nuit. Les Nùng de la commune s’efforcent de les préserver et les considèrent comme portant bonheur.
"Pour un métier à tisser solide, il faut choisir du bon bois. L’engin doit être fabriqué par des ouvriers chevronnés. Lorsqu’il tombe en panne, la réparation doit être assurée par des professionnels qui peuvent déterminer le bois utilisé et les parties endommagées à la simple écoute du son des machines", explique Nông Thi Thao, une habitante de Son Duong.
"Pour bien préserver les métiers à tisser, il est nécessaire de leur choisir un bon emplacement. Un endroit sec, spacieux, aéré et loin de la lumière directe", partage Hoàng Thi Phùng dont la famille est dotée d’une collection d’anciens métiers à tisser.
Le son des métiers à tisser porte une signification profonde. Il reflète le travail assidu, le rythme de vie et le souffle de la culture traditionnelle. Ces anciennes machines ont raconté et racontent des histoires sur l’habileté, la patience et l’amour pour le tissage des femmes Tày et Nùng de Tuyên Quang.
Vân Anh/CVN