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| "Thinh sắc" (Silence et couleurs), exposition spéciale des personnes sourdes, tenu récemment à Hanoï. |
Le nom "Thinh sắc", fusion des mots "silence" et "couleurs", symbolise un monde sans son, mais vibrant de vie et de nuances.
"La vie des personnes sourdes est silencieuse, mais pleine de couleurs, toujours vivante. Tel est le message de l’exposition +Thinh sắc+", a déclaré Lê Linh Dan, étudiante à l’Académie diplomatique du Vietnam et membre du comité d’organisation.
Trois volets pour ressentir, comprendre, s’ouvrir
L’exposition se structure en trois volets : "Chạm" (Toucher) : une immersion dans la culture sourde, à travers la découverte de la langue des signes et des modes de vie de cette communauté ; "Cảm" (Sentir) : des récits d’expériences vécues par des enseignants d’enfants sourds, des militants ou des entrepreneurs sociaux engagés ; "Thấu" (Comprendre) : une présentation d’œuvres réalisées par de jeunes artistes sourdes et malentendantes.
"Je trouve que cette exposition permet aux personnes sourdes et malentendantes de mieux s’intégrer à la communauté. Elle valorise leur culture et suscite l’intérêt des visiteurs désireux d’en apprendre davantage, ce qui me réjouit profondément", a partagé Mme Thao, membre de la Section des personnes sourdes de Hanoï, relevant de l’Association des personnes handicapées de la ville.
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| Les œuvres réalisées par de jeunes artistes sourdes et malentendantes en exposition. |
"Thinh sắc" n’est pas seulement une exposition artistique, mais aussi un espace de rencontre où les visiteurs peuvent apprendre la langue des signes, dialoguer, et s’ouvrir à l’univers du silence. L’événement collabore également avec des entreprises sociales dirigées par des personnes sourdes, afin de renforcer leur autonomie et leur offrir des opportunités durables.
L’art, une langue commune entre les mondes
"La communauté sourde est vulnérable car elle communique dans une langue que peu de personnes comprennent. Cette absence de parole peut générer des malentendus. Par exemple, ils refusent d’être qualifiés de malentendants et préfèrent être appelés Sourds. Les mots +Sourd+ et +Culture sourde+ doivent être écrits avec une majuscule, car ils en sont fiers. Il n’est ni nécessaire ni respectueux de minimiser, d’éviter ou d’adoucir ce terme", a expliqué Luong Thi Kiêu Thuy, fondatrice de la société sociale "Giặt là Sáng".
Écouter le silence : tel est le message profond de cette exposition. Elle ne se limite pas à deux jours d’événement, mais lance un appel à ouvrir son cœur, à accueillir la beauté des différences, et à faire de l’art une voix commune entre des mondes apparemment éloignés.
Texte et photos : Quê Anh/CVN
