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Le vice-ministre de la Santé, Dô Xuân Tuyên. |
Photo : VNA/CVN |
Quels sont les principaux défis auxquels le secteur de la santé est confronté dans le déploiement des dossiers médicaux électroniques à l’échelle nationale, en particulier au niveau local et dans les zones reculées ?
À ce jour, 339 des 1.650 établissements médicaux du pays ont remplacé les dossiers papier par des DME, conformément à la réglementation. Cependant, plusieurs obstacles subsistent.
Le premier est le cadre juridique. Certains mécanismes et politiques spécifiques à la transformation numérique des soins de santé font encore défaut. Les formats de dossiers ne sont pas totalement standardisés, les règles d’approvisionnement en informatique sont complexes et les coûts liés à l’informatique ne sont pas encore reflétés dans la tarification des services médicaux.
Le deuxième est l’infrastructure informatique. De nombreux hôpitaux dépendent encore d’équipements obsolètes, de systèmes réseau faibles et de plateformes non synchronisées, en particulier dans les établissements de niveau inférieur. La mise en œuvre des DME nécessite également la mise à niveau des systèmes d’appui tels que les systèmes d’information hospitaliers (SIH), les systèmes d’information de laboratoire (SIL), les systèmes d’information radiologique (RIS-PACS) et l’infrastructure de gestion hospitalière. Cela exige des investissements importants.
Le troisième point concerne les ressources humaines. La plupart des établissements manquent de personnel informatique dédié. Le personnel médical a souvent des compétences limitées dans l’utilisation des applications et logiciels numériques.
Le dernier point concerne le financement. Les allocations budgétaires de l’État pour l’informatique et la transformation numérique restent insuffisantes. Les hôpitaux dépendent largement de leurs propres fonds de développement, ce qui pèse sur leurs autres activités, notamment dans les zones montagneuses, insulaires et à faibles revenus.
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Le secteur de la santé vietnamien s’engage dans la transformation numérique. |
Photo : VNA/CVN |
Quelles mesures concrètes le ministère de la Santé prend-il pour garantir la sécurité, la confidentialité et l’interopérabilité des données des DME ?
La sécurité et la confidentialité des données sont déjà couvertes par diverses lois, notamment la loi sur la sécurité de l’information, la loi sur la cybersécurité et la loi sur les transactions électroniques, ainsi que par les décrets et circulaires connexes. Le ministère poursuivra la révision et la mise à jour de ces réglementations afin de protéger les données et de permettre l’interopérabilité entre les établissements.
Nous avons également collaboré avec le ministère de la Police, le Bureau du gouvernement et les autorités locales pour publier des lignes directrices pour la mise en œuvre des dossiers médicaux électroniques, des formulaires d’orientation et des fiches de rendez-vous. Par ailleurs, nous développons des catégories de données partagées et avons adopté un décret gouvernemental sur la gestion des données de santé, créant ainsi une base juridique pour la création et l’intégration de bases de données de santé, y compris les DME.
Par ailleurs, le ministère déploie une plateforme opérationnelle centralisée du secteur de la santé (IOC) et un système d’information pour la gestion des services médicaux à l’échelle nationale. Ces outils renforceront la gestion de l’État et soutiendront les opérations de santé locales.
Comment évaluez-vous l’impact des dossiers médicaux électroniques sur la qualité des soins et la satisfaction des patients, notamment dans le contexte post-COVID-19 ?
Pour les patients, les DME offrent un confort considérable. Ils n’ont plus besoin de transporter des piles de documents papier, de craindre de perdre des résultats d’examens ou de peiner à lire des notes manuscrites. Ils peuvent facilement comparer les indicateurs de santé au fil du temps. Associés aux dossiers médicaux personnels, les DME aident les patients à gérer leurs informations de santé tout au long de leur vie, notamment leurs antécédents médicaux, familiaux, leurs allergies et leurs médicaments, leur permettant ainsi de jouer un rôle plus proactif dans la prévention des maladies et l’auto-prise en charge.
Pour les médecins et le personnel médical, les DME permettent un partage rapide des données entre les services et les hôpitaux, réduisant ainsi les examens et les examens d’imagerie redondants. Les dossiers sont clairs, faciles à lire et facilement consultables, ce qui réduit les délais de consultation, favorise un traitement rapide et minimise les erreurs cliniques. Contrairement aux dossiers papier manuscrits, chronophages et sujets aux erreurs, les dossiers numériques gérés par des identifiants patients garantissent un stockage systématique des données. Les ordonnances électroniques contribuent également à prévenir les erreurs médicamenteuses.
Pour les processus cliniques, la numérisation simplifie chaque étape, de l’inscription et de la consultation à la prescription et à la facturation, réduisant ainsi les temps d’attente et la paperasserie inutile. Médecins et patients peuvent accéder aux dossiers où qu’ils soient connectés à Internet, ce qui est particulièrement avantageux pour les traitements de longue durée.
Pour les établissements de santé, les DME réduisent les coûts de stockage, fournissent des données pour la recherche et améliorent la transparence dans la gestion des médicaments, des consommables et des services.
Pour la gestion de la santé, les DME et les dossiers médicaux personnels génèrent un important volume de données médicales massives. Cela favorise la prévision des maladies, l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes et le développement d’applications de santé intelligentes.
Pour l’assurance maladie, les dossiers électroniques garantissent une gestion transparente des coûts et limitent les prescriptions excessives ou les examens inutiles. Une fois signées numériquement, les données des DMP ne peuvent être modifiées, ce qui garantit leur intégrité.
En résumé, les DME bénéficient aux patients, aux médecins et aux administrateurs. Ils constituent une étape cruciale et opportune vers la construction d’un système de santé numérique.
VNA/CVN